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Les soixante—dix bonnes et mauvaises histoires de Petisis

Publié le 12/01/2015

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POSTÉRITÉ ET BELLES-LETTRES Le stratagème dont use Pétisis pour assurer son immortalité se fonde sur une croyance égyptienne répandue dans les milieux cultivés à partir de l'époque ramesside. Les Égyptiens étaient en effet conscients du caractère éphémère des rites funéraires et de la tombe, traditionnellement chargés de la pérennisation du souvenir du mort. Constatant que l'on se souvenait des grands scribes des anciens temps alors que leurs sépultures avaient depuis longtemps disparu, une conception alternative du devenir posthume se développa selon laquelle les écrits étaient le moyen le plus sûr d'accéder à l'immortalité. Un enseignement ramesside affirme ainsi à l'élève scribe que les écrits sont plus utiles à l'écrivain défunt «qu'une demeure dans l'Occident» (la tombe) et «qu'une stèle érigée dans le temple », et les lecteurs futurs plus à même d'entretenir la mémoire d'un homme que son héritier véritable. Si le «Conte de Petisis fils de Petatoum » re¬prend des thèmes récur¬rents de la littérature narrative démotique - le funeste destin, la magie, etc. -, son intérêt majeur réside dans le fait qu'il exploite une croyance répandue à partir de l'ère ramesside : l'acces¬sion à l'immortalité grâce à la pérennité de l'oeu-vre littéraire.

« tôme de son époux.

Dans les textes funéraires , le défunt renaissant est identifié avec le dieu solaire.

Trois histoires brèves C 'est seulement à ce stade que sont rapportées les soixante-dix histoires brèves composées par les babouins en cire.

Malheureusement, seules trois d'entre elles sont parvenues jusqu'à nous, et encore dans un état très lacu­ naire.

La première a pour thème la femme adultère, bien attesté dans la littératu­ re égyptienne.

Un des contes du papyrus Westcar raconte comment le magicien Oubai­ ner châtia son épou se infidè ­ le et son amant .

La première fut brûlée et le second dévo­ ré par un crocodile en cire confectionné par le magicien.

L a deuxième met en scène un prêtre appelé Setne, ti tre sa­ cerdotal attaché à la fonction de prêtre de Ptah .

Les prêtres de Ptah sont souvent les hé­ ros des contes démotiques .

On connaît déjà Ptahhotep et Khaemouaset, le fils de Ram­ sès Il, héros de plusieurs ré ­ cits .

La troisième histoire rap­ porte comment un prophète d'Horus de Pé tombe amou­ reu x d'une certaine Nebese , fille du prophète de Neith, et demande sa main.

Leur vie commune ne sera cependant pas idyll i que .

Le héros ap­ prend en effet en rêve qu'il aura bien un enfant de son épouse, mais qu'ensuite il ne devra plus jamais partager sa couche.

Le thème du prêtre tombnt amoureux de la fille d'un autre prêtre est aussi bien connu .

Dans le Conte de Setne /, par exemple, Setne Khaemouaset s'éprend folle­ ment de la troublante Tabou­ bou, fille du prophète de Bas­ tet.Ces trois histoires sont connues en tant que récits in­ dépendants par d'autres sour­ ces, notamment par des ins­ criptions démotiques sur jarres .

Destins contrariés e t magie L es thèmes abordés par le Conte de Petisis, que ce soit pour la trame principale ou les histoires secondaires, sont courants dans la littéra­ ture narrative égyptienne .

Dans l' histoire principale, on trouve ainsi trois motifs ré­ c urrents : le destin contrar i é, les histoires de prêtres et de magiciens .

Le premier th ème, celui du héros qu i connaît par avance le terme de sa vie, est attesté dès la fin du Nouvel Empire avec le Conte du prin­ ce prédestiné, qui rapporte comment un jeune homme essaie d'échapper au fu neste destin que les Hathors lui ont prédit dans son berceau.

Le protagoniste principal du pa­ pyrus Vandier, le général et magic ien Mérenrê, doit pour sa part mettre un terme à sa vie pour sauver celle de son souverain .

Ce thème se retrouve sous la plume du Grec Hérodote.

Se ­ lon la légende égyptienne qu'il rapporte, Mykérinos au­ rait appris, par le truchement de l ' oracle de Bouto , que, pour avoir contrar ié les dieux , il ne lu i restait plus qu e quel­ ques jours à vivre .

Les his­ toires de prêtres et de mag i­ ciens sont par ailleurs très courantes dans les textes dé-. »

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