Liaisons dangereuses, les [Choderlos de Laclos] - Fiche de lecture.

« Qurllr rst la visir dr l'œuvrr? 0 Un roman éducatif • Laclos est un admirateur de Jean-Jacques Rousseau, or celui-ci défend dans la préface de La Nouvelle Héloïse l'intérêt des romans pour les femmes auxquelles ils doivent donner des exemples de vertu.

Dans son Discours sur l'éducation des femmes, écrit un an après Les Liaisons dangereuses, en 1783, Laclos soutient l'idée qu'un profond changement de la condition féminine est nécessaire.

• Les Liaisons dangereuses a donc une visée éducative, dans la mesure où il présente plusieurs femmes, d'âges différents, confrontées à des situa­ tions problématiques, dont les réactions -par leurs causes et leurs consé­ quences, bonnes ou mauvaises -servent à la réflexion et à l'éducation morale des lectrices.

Ainsi Laclos tend un certain nombre de miroirs où doivent se projeter ses lectrices et s'interroger sur leurs propres compor­ tements : le personnage de Cécile fait réfléchir à l'inutilité de l'éducation donnée au couvent, aux conséquences de la naïveté dans le« monde», aux risques des séducteurs, aux dangers de la désobéissance, etc.; le person­ nage de la présidente de Tourvel met en garde contre les dangers de la pas­ sion amoureuse, contre l'excès de sensibilité, contre la méconnaissance du , etc.; le personnage de Mme de Volanges montre les limites de l'éducation maternelle, les inconvénients d'un mariage arrangé, les dangers de la société, etc.

En s'identifiant à l'un de ces trois personnages (la jeune fille, la jeune femme, la mère) qui apprennent le monde à leurs dépens, la lectrice peut apprendre à se conduire dans une société dange­ reuse et corrompue, où règne le libertinage.

L: auteur l'annonce à la fin de la Préface du rédacteur : fJ Un roman satirique • Pour que la> soit marquante, Laclos a choisi de dresser un tableau très négatif de la société.

Le monde de la haute aristocratie parisienne qu'il dépeint- en s'abritant derrière l'artifice du décalage temporel puisque l'ac­ tion se situe une soixantaine d'années avant l'écriture du roman- est livré au pouvoir des libertins, des , qui sous le masque de l'hypocrisie s'adonnent cyniquement aux plaisirs de la séduction, de la débauche, de la corruption et de la cruauté.

Les figures de Valmont et de la marquise J 1. »