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Fiche de Lecture: LACLOS, Les Liaisons Dangereuses, Lettre 127 (Littérature)

Publié le 27/01/2013

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L'humiliation de Valmont - Elle dicte les questions et les réponses sur un ton d'indignation offusquée pour souligner l'extravagance et le ridicule des prétentions de Valmont : « qui, moi ! «, Mais elle peut aussi employer le mépris le plus cinglantpour rabaisser les exigences de celui-ci : « je ne lui ai pas trouvé le sens commun «, un humiliant congé sine die qu'elle donne àValmont à la fin de la lettre « au moins pour le moment «. Elle s'exprime même sur un ton de menace à peine voilée « je vous préviens«, ou sous forme d'ordre pur et simple «faites d'autres arrangements«, ce qui affirme encore sa supériorité sur son destinataire. Mais c'est l'ironie qui domine toute cette lettre : en exprimant par antiphrase le contraire de ce qu'elle pense, ridiculise les opinions et les prétentions de Valmont. Ainsi l'admiration hyperbolique « sublimes faveurs de votre Hautesse«, lui sert à rabaisser son orgueil ; les formules de politesse exagérées et ironiques laissent percevoir la condescendence, voir la menace et souligne par contraste sa supériorité. -Dans le 4e § consacré à Danceny, Merteuil reprend des expressions de Valmont et montre ainsi qu'elle trouve dans le jeune homme ce que Valmont croit pouvoir exiger d'elle : « m'occuper de vous « / « uniquement occupé de moi «. Ce parallélisme sert à montrer encore une fois que la Marquise est bien l'égale du Vicomte. Elle répète également les termes « bonheur « et « plaisirs «, qui sont dépréciés du côté de Valmont. Claire victoire de Danceny Cette comparaison implicite entre ses deux amants est à l'avantage du plus jeune : pour susciter la jalousie de Valmont . -Elle l'humilie également en lui montrant que Mme de Merteuil n'attend rien de lui mais peut trouver on bonheur ailleurs... Alors lui fait sentir son infériorité en le faisant passer après unautre, plus jeune. Alors ...

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« Il était un militaire sans illusions sur les relations humaines et un écrivain amateur, cependant son projet était de « faire un ouvrage qui sortît de la route ordinaire » ; la renommée de son livre maître les Liaisons dangereuses est telle qu’il peut être considéré comme un des livres parmi les plus connus au monde.

L'un des chefs-d’œuvre de la littérature romanesque du 18 ème siècle met en scène les intrigues amoureuses de l’aristocratie et a inspiré un très grand nombre de travaux critiques et analytiques, de pièces de théâtre et de films.

Le roman a été plusieurs fois porté au cinéma, par Roger Vadim (1959), Stephen Frears et Milos Forman (1989) ou Roger Kumble (1999).

1.

LES REVENDICATIONS D’UNE FEMME LIBRE A.

La fierté de Madame de Merteuil et l'affirmation de sa supériorité - La Marquise se présente dans ce texte comme une femme libre et fière d'elle même contrairement aux schémas de l’époque : « la prétention de remplacer à moi seule un sérail » , « je ne le suis pas en modestie » .

Elle affirme sa supériorité sur Valmont, même dans le jeu libertin. Elle se pose en dominatrice en donnant des conseils et des ordres, et même en l’humiliant par son ironie et ses moqueries.

Loin du model de la femme soumise, elle garde toujours l’initiative, si elle accepte de répondre à Valmont, c’est uniquement pour lui signifier son refus de se soumettre à son désir « il faut vous dire clairement mon avis .

Se considérant comme aussi indépendante et maitresse d’elle même qu’un homme , il n’est pas question pour elle de se justifier, puisque Valmont n’a aucun droit à se faire valoir sur elle.

Contrepied du statut traditionel de la femme ; elle utilise l’antiphrase ironique pour évoquer les prétendus « tors », qui sont cux que la société reproche aux femmes : le désir d’indépendance, liberté morale et sexuelle, volonté de domination : Merteuil les revendique comme une gloire personnelle ! - La Marquise affirme sa singularité : refus d’être confondue avec les autres.

Elle ne supporte pas d’être soumise au caprice d'un homme , d’être pour lui un simple « objet sexuel » .

Pas question pour être mise sur le même plan que les autres conquêtes de Valmont, Madame de Tourvel et Cécile, voir de passer après elles et de remplier les « troisièmes rôles » ce qu’elle considère comme une déchéance « me trouver déchue jusque-là » .

B.

Sa revendication d’indépendance et de liberté.

- Madame de Merteuil construit cette lettre comme une véritable dialogue entre elle et le Vicomte, ce qui lui permet d'agir plus directement sur lui en le prenant à partie pour le forcer à reconnaître ses torts et à se soumettre à sa volonté à elle « vous voyez bien...

» , « croyez-moi ».

Elle dégage un ton d'indignation offusquée pour souligner l'extravagance et le ridicule des prétentions de Valmont « qui, moi ! » , « adieu, comme autrefois, dites-vous ? » .

Elle n’admet pas les termes dépréciateurs de Valmont concernant Danceny, « écolier », « doucereux » : son ancien amant n’a pas le moindre jugement à porter sur ses choix amoureux . - Elle réclame donc d’être considérée comme l’égale d’un homme d’abord par une indépendance totale dans ses sentiments et sa conduite, aucun compte à rendre à Valmont car elle ne lui doit rien ; elle refuse absolument l’idée que le bonheur d’une femme puisse dépendre du bon vouloir d’un homme .

C’est sa libertée de femme qui est en jeu, et il n’est pas question de l’alinérer à un amant.

Elle exige ainsi à Valmont le respect de sa propre volonté en répétant au début et à la fin de la lettre le terme « consentement » , car elle n’est ni sa « servante » ni son « esclave soumise » .

Elle revendique aussi la même libertée qu’un homme dans sa vie amoureuse, ce qu’elle exprime à travers un champ lexical étendu « il ne m’a jamais convenu, goût, fantaisie, caprice, je veux pourtant bien » Comme Valmont, elle veut exercer son caprice et son bon plaisir, et prend plaisir à affirmer sa liberté en congédiant son amant, sans justification d’aucune sorte.

Elle s’oppose au schéma traditionel de la femme inférieure et soumise.

2.

UNE VICTOIRE SUR VALMONT A.

L’égale de l’homme : le renversement de l’image du sérail L'image du sérail est essentielle dans cette lettre , car elle sert a saper le fantasme libertin et masculin par excellence d'un mâle dominateur, assouvissant tous ses caprices sexuels avec des femmes indifférenciées et soumises à ses désirs.

D’abord, Merteuil file la métaphore en se projetant avec ironie dans l’imaginaire de Valmont : elle évoque d’abord la multitude de femmes à la disposition de leur maître ; puis elle s’amuse au fantasme de la supérioritñe de l’homme dont la femme serait entièrement dépendante à travers des expressions hyperboliques comme « esclave soumise, sublimes faveurs de votre Hautesse, vos précieuses bontés ». »

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