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LOYOLA : Exercices spirituels

Publié le 23/02/2013

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Ignace de Loyola (1491-1556), né dans le Pays Basque espagnol, décida de se retirer du monde, après avoir été blessé lors du siège de Pampelune (1521). Il commença alors une vie d'ermite, réunissant autour de lui les compagnons espagnols avec qui il fonda la Compagnie de Jésus (1534, approuvée en 1540). Il s'était donné pour mission de lutter contre le protestantisme et de convertir les non-chrétiens. Il fut canonisé en 1622.

« Allégorie de la Compagnie de Jésus, France, XVIe siècle EXTRAITS ~~~ ~~ ~~~ Le pénitent ne peut échapper à cette prise de conscience préalable Le premier point sera d'exercer ma mé­ moire à propos du premier de tous les péchés, qui fut commis par les anges, en appliquant aussitôt le discours de l' intelli­ gence et, en me laissant pousser par le mouvement de la volonté, de réfléchir et comprendre ce qui me fera rougir et me ren­ dra tout entier confus en établissant une comparaison entre le seul péché des anges et les miens si nom­ breux.

Il me sera alors possible de conclure, puisque ceux-ci pour une unique faute ont été conduits en enfer, combien souvent moi­ même j'aurais mérité le même supplice .

Nous disons donc qu'il faut rappeler à la mé­ moire de quelle façon les anges, créés d'abord dans l'état de grâce mais (ce qui était né­ cessaire à l'achèvement de leur bonheur) ne voulant pas rendre librement respect et obéissance à leur Créateur mais devenant arrogants contre lui, furent changés de grâce en malice et précipités du ciel en enfer.

Ensuite il faudra parcourir plus attentivement ce sujet par l'intelligence et aussi y insister plus intensément en provo­ quant en même temps, les mouvements de la volonté .

Le pénitent est aidé par des règles Quelques règles pour discerner les mouve­ ments de l'âme que suscitent les divers esprits, afin de n'admettre que les bons et de repousser les mauvais.

Il faut remarquer qu'elles conviennent surtout aux exercices de la première semaine.

La première règle.

Pour ceux qui facilement pèchent mortellement et ajoutent péché sur péché, notre ennemi a coutume de proposer les attraits séducteurs de la chair et des sens, pour les tenir pleins de péchés et sans cesse en augmenter la masse ; l'esprit bon, au contraire, frappe continuellement leur conscience et, par l'usage de la raison, les détourne de pécher.

La deuxième règle.

Pour les autres hommes qui se soucient sérieusement de se purger de leurs vices et péchés et qui chaque jour progressent davantage dans l' application au service divin, l'esprit mauvais insinue inconvénients, scrupules, tristesses, raisons fausses et autres troubles de ce genre par lesquels il cherche à empêcher ce progrès.

Pour l'esprit bon, au contraire, ce qui lui est propre et h abituel, c'est d'augmenter le courage et les forces de ceux qui agissent droitement, de les consoler, de provoquer les larmes de dévotion, d'éclairer l'esprit et de donner la tranquillité en reti rant tous les petits obstacles afin qu'ils aillent toujours plus aisé111:ent et joyeusement de l'avant dans les bonnes actions.

Traduction de Jean-Claude de Guy Pour entrer à la Compagnie de Jésus, il fallait , notamment , être « d 'un bon natur el, paisible, docile , a mi de la vertu et de la perfection, incliné à la dévotion ».

Ces qualités sont également requises pour mener à bien ces Exercices spirituels (1548).

«Le vœu de saint Louis de Gonzague », par Boeyermans NOTES DE L'ÉDITEUR «L'i déologie classique pratique dans l'ordre culturel la mêm e économie que la démocratie bourgeoise dan s l 'ordr e p olitiq ue : une séparation et un équilibr e des pouvoirs ; un territoire confortable, mai s surveill é, est concédé à la litt érature, à condition que ce territoire soit isolé, opposé hiérarchiquement à d 'autres domaines; c'est ainsi que la littératur e, dont la fonction est mondaine, n'est pas compatible avec la spirit ualité ; l'une est détour, ornement, voile, l 'autre est immédi ation, nudité: voilà pourquoi on ne peut être à la fois saint e t écrivain.

Purifi é de tout contact avec les séductions et les illusions de la forme, l e texte d'Ignace, s uggère-t-on, est à peine du langage : c'est la simp le voie neutre qui ass ure la transmission d'une expér ie nce mentale.

Ai nsi se co nfirm e une fois de plus l a place que notre société assigne au lan gage : d écorat ion ou instrument, on voit en lui une sorte de parasite du sujet hum a in, qui s'e n sert ou s'e n revêt, à distance , comme d'une parure ou d' un outil que l 'on prend et dépos e se lon les be soi ns de la su bjectivit é ou les convenances, de la socia lité.

» Roland Barthes, Sade.

Fourier.

Loyo la, Éditions du Seuil, 1971.

1 Roger- Violle t 2 Lauro s-Giraudon / B.N.

3 Giraudon /Paris, Ar ch.

Nat.

4 Giraud on /Nant es, musée des Beau x-Art s LOYOLA02. »

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