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PENSÉES Blaise Pascal : Fiche de lecture

Publié le 17/11/2018

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PENSÉES

Blaise Pascal. Textes philosophiques et religieux, 1670.

 

Les Pensées sont des fragments et des ébauches d’une Apologie de la religion chrétienne que Pascal (1623-1662) prépare à partir de 1656, à l’intention d’un petit cercle d’amis athées et libertins. La mort l’empêchera d’achever son ouvrage, mais des fragments circulèrent assez tôt. Ses parents et amis firent paraître en 1670 une édition assez infidèle de ces notes, de longueur très inégale : les pages trop proches du courant janséniste (Pascal s’était converti au jansénisme dès 1644) sont corrigées ou censurées; ce n’est qu’au xixe siècle que voit le jour une édition complète, celle de Brunschvicg (1897), et en 1938 qu’est reconstituée par Zadrarie Tourneur l’organisation originale de l’ouvrage. Pascal avait prévu un ensemble de vingt-sept chapitres, qui se subdivise en deux grandes parties. La première (1 à 10) brosse un tableau de la condition humaine ; Pascal montre la situation tragique de l’homme dans l’univers (fragment 187, sur les deux infinis), la misère de l’homme abusé par son imagination (frag. 41) et par une raison impuissante à le guider, qui se met au service de ses passions. L’homme ne peut échapper à l’angoisse que lui inspire sa condition qu’en faisant diversion, c’est-à-dire en s’absorbant dans le divertissement (frag. 126). Reprenant la leçon de Montaigne, Pascal souligne aussi la relativité des lois et des coutumes (frag. 60) et l’injustice de l’ordre social (ce dont il n’importe cependant pas d’avertir le peuple, pas plus que de s’y opposer). Mais ce pessimisme n’est que le premier moment de la dialectique de la conversion. Ayant convaincu son lecteur de sa misère et de l’incapacité des philosophies, sceptiques, stoïciennes ou épicuriennes, à lui fournir des réponses, il l’engage à «parier»; puisque l’on ne peut prouver rationnellement ni que Dieu est, ni qu’il n’est pas, il faut parier sur l’existence de Dieu, car « si vous gagnez, vous gagnez tout, si vous perdez, vous ne perdez rien » (frag. 397). La seconde partie, plus proche de la littérature religieuse traditionnelle, est une apologie du christianisme, avec une insistance plus particulière sur l’amour pour le Rédempteur (frag. 717).

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« très inégale: les pages trop proches du courant janséniste (Pascal s'était converti au jansénisme dès 1644) sont corrigées ou censurées; ce n'est qu'au XIX" siècle que voit le jour une édition complète, celle de Brunschvicg 0897), et en 1938 qu'est reconstituée par Zadrarie Tourneur l'organisation origi­ nale de l'ouvrage.

Pascal avait prévu un ensemble de vingt-sept chapitres, qui se subdivise en deux grandes par­ ties.

La première (1 à 10) brosse un tableau de la condition humaine; Pas­ cal montre la situation tragique de l'homme dans l'univers (fragment 187, sur les deux infinis), la misère de l'homme abusé par son imagination Œrag.

41) et par une raison impuissante à le guider, qui se met au service de ses passions.

L'homme ne peut échapper à l'angoisse que lui inspire sa condition qu'en faisant diversion, c'est-à-dire en s'absorbant dans le divertissement Œrag.

126).

Reprenant la leçon de Mon­ taigne, Pascal souligne aussi la relati­ vité des lois et des coutumes Œrag.

60) et l'injustice de l'ordre social (ce dont il n'importe cependant pas d'avertir le peuple, pas plus que de s'y opposer).

Mais ce pessimisme n'est que le pre­ mier moment de la dialectique de la conversion.

Ayant convaincu son lec­ teur de sa misère et de l'incapacité des philosophies, sceptiques, stoïciennes ou épicuriennes, à lui fournir des réponses, il l'engage à •parier•: puisque l'on ne peut prouver rationnel­ lement ni que Dieu est, ni qu'il n'est pas, il faut parier sur l'existence de Dieu, car • si vous gagnez, vous gagnez tout, si vous perdez, vous ne perdez rien • (frag.

397).

La seconde partie, plus proche de la littérature religieuse tra­ ditionnelle, est une apologie du chris­ tianisme, avec une insistance plus particulière sur l'amour pour le Rédempteur (frag.

717).

• Les Pensées associent le souci de l'effi­ cacité pédagogique (rhétorique de la démonstration, formules lapidaires et frappantes, style direct) et l'expression lyrique de l'effusion mystique.

Atypique, l'œuvre, malgré son succès, ne fut pas imitée; Voltaire, décidé •à prendre le parti de l'humanité contre ce misan­ thrope sublime •, s'attache à réfuter quel­ ques-unes des Pensées dans la vingt-cin­ quième de ses Lettres phUosophiques*.

• L'intérêt, positif ou négatif, suscité par les Pensées auprès de philosophes, poètes et romanciers de tous horizons montre que Pascal, par-delà les siècles, parle, en quelque sorte, à la • modernité • de chaque époque.

Éom oNs : Pascal.

Pensées, éd.

Z.

T ourne ur et D.

Anzieu.

Annand Colin, 1960 Rééd.

Brunschvicg, Gallimard, 1976.

�d.

Michel Le Guern, Gallimard, •Folio•.

1977.

eruoEs: Jean Mesnard, Pascal, Hatier, 1967.

Henri Gouhi er.

Blaise Pascal, Commentaires.

Colin.

1969.

Lucien Goldman.

Le Dieu caché, Gallimard, 1971.

Michel et Marie-Rose Le Guern, Les Pensées de Pascal, de l'anthropologie à la théologie, Larousse, • Université •, 1972.. »

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