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Pensées de Blaise Pascal (Fiche de lecture)

Publié le 22/02/2012

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Ouvrage posthume, les Pensées rassemblent un millier de fragments. La plupart sont des notes préparatoires à un vaste projet que l'auteur destinait à convertir les libertins et les sceptiques de son entourage : une Apologie (c'est-à-dire une défense) du christianisme. La première édition, dite de Port-Royal, en 1670, est menée avec prudence par les proches de Pascal, les jansénistes, qui ont imposé ce titre. Elle révèle que le jeune savant mort à trente-neuf ans, le redoutable polémiste des Provinciales, est, tout autant qu'un métaphysicien, un analyste acharné des passions humaines, un mystique, un philosophe poète et, selon le mot de Valéry, « une des plus fortes intelligences qui aient paru ».
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« l'édition, la structure de l'oeuvre est plus complexe, fondée sur la reprise, l'écho, le contrepoint, l'amplification. 3 • LES THÈMES MAJEURS La doctrine jansénistePlus qu'un thème, elle offre la thèse qui sous-tend l'oeuvre entière : condamné par le péché originel, l'homme nepeut obtenir son salut que par la grâce divine, laquelle n'est accordée qu'à un petit nombre d'élus.

L'Apologie nepeut donc donner la foi elle peut seulement mettre l'homme en état de recevoir la grâce. • Misère de l'hommeL'homme est condamné, par sa situation précaire dans le temps et l'univers (entre les « deux infinis ») autant quepar les défauts de sa nature propre (les « puissances trompeuses »), à ignorer la vérité, la justice, le bonheur, et àse réfugier dans le « divertissement ».Du point de vue théologique, cette misère traduit la corruption de l'homme déchu.

Du point de vue sociologique, elleexplique les dysfonctionnements des relations humaines et des institutions. • Les puissances trompeusesPascal emprunte au scepticisme de Montaigne l'analyse des faiblesses humaines qui parasitent et faussent lejugement : l'imagination, nourrie des sensations, « l'amour-propre » (l'égoïsme, qui consiste à « n'aimer que soi et neconsidérer que soi »), la confiance en la coutume et en l'opinion sont autant de preuves de la vanité de la raison.Cette analyse fonde une critique radicale des valeurs sociales : le choix d'un métier, la force d'une loi, l'autoritépolitique ne sont pas déterminés et justifiés par autre chose que ces forces d'illusion.

Vouloir les changer ne seraitpourtant que remplacer une illusion par une autre, ajouter un désordre à une injustice. • Le divertissementLa prise de conscience de ces faiblesses serait trop tragique pour la majorité des humains et les conduirait à uneangoisse métaphysique que Pascal nomme ennui.

Aussi s'en détournent-ils par toutes sortes d'activités, de loisirs,de passions, de professions, de charges et de pouvoirs : la quête du bonheur humain s'avère à la fois une fuite etune illusion, et le divertissement, « la seule chose qui nous console de nos misères », est en définitive « la plusgrande de nos misères ». • Grandeur de l'hommeSi la raison humilie l'homme, en lui montrant sa misère, c'est elle aussi qui fait sa grandeur — celle d'un « roseaupensant ».

La dignité de l'homme réside en la pensée, qui lui permet de comprendre l'univers et le distingue de lamatière et des animaux.

C'est d'ailleurs à la raison que Pascal s'adresse pour analyser la misère humaine, pour établirune morale ou exposet l'argument du « pari ». • Le coeur et la raisonLa seule doctrine qui rende compte de cette contradiction entre la misère et la grandeur de l'homme est celle dupéché originel.

Ce mystère est incompréhensible à l'homme mais, sans lui, l'homme est incompréhensible.

La raisondoit donc « se soumettre », laisser parler le coeur, comprendre aussi son intérêt à parier sur l'existence de Dieu,sans négliger d'examiner les preuves de la « vraie religion ». 4 • L'ÉCRITURE • La diversité des formesMaxime (« L'homme n'est ni ange, ni bête et le malheur veut que qui veut faire l'ange fait la bête »), essai, dialogue(« Pourquoi me tuez-vous ? — Eh quoi ! ne demeurez-vous pas de l'autre côté de l'eau ? »), saynète et portraitesquissé, jeu dialectique du concret et de l'abstrait, de l'induction et de la déduction, lyrisme du verset,métamorphose des connaissances scientifiques en visions métaphysiques : il s'agit de « mieux placer la balle », detrouver l'argument qui frappe. • L'art d'agréerLa rhétorique de Pascal est fondée sur la connaissance de l'homme et sur la réflexion que l'auteur consacre à «l'esprit de géométrie » et « l'esprit de finesse ».

Puisque l'esprit humain a deux « entrées », elle se résigne à toucherautant la sensibilité et l'intuition, le coeur (par « l'art d'agréer »), que la raison (par « l'art de convaincre »).

Ellevise, comme tout l'art classique, au naturel (« La véritable éloquence se moque de l'éloquence ») ; elle touchesouvent, par le lyrisme et l'imagination, à la poésie. • La dialectiqueEssentielle au projet pascalien, qui est de montrer à l'homme ses contradictions ou « contrariétés » (« S'il se vanteje l'abaisse, s'il s'abaisse, je le vante »), la dialectique est le moteur de son art argumentatif, qui dynamise lesoxymores (« Ce sont misères de grand seigneur »), les oppositions (« L'homme n'est qu'un roseau, le plus faible de lanature, mais c'est un roseau pensant »), les antithèses fécondes (« Par l'espace, l'univers me comprend etm'engloutit comme un point ; par la pensée, je le comprends »). • Les imagesL'image chez Pascal est lyrique, dans la mesure foù elle exprime un tempérament hanté par les figures de l'eau, de laprison, de la lumière, et porté à la vision parfois cosmique (« Que de ce petit cachot où il se trouve logé, j'entendsl'univers, il apprenne à estimer la Terre »).. »

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