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RÉSUME ''LES BONNES'' DE JEAN GENET

Publié le 27/01/2011

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Pièce de théâtre écrit par Jean Genet,créée en 1947. Les bonnes , qui donnent son titre à la pièce, sont Solange (l'aînée qui semble plus révoltée) , et Claire (qui parît plus réservée). Ells sont au service d'une riche femme bourgeoise depuis plusieurs années . Ces deux soeurs entretiennent une relation assez ambiguë , peut être homosexuelle, s'habillent à tour de rôles des robes de leur maîtresse,Madame,lors de scènes (ne pas entendre es Scènes dans le sens classique du terme) où les personnalités se mélangent , où les notions de personnages du théâtre perdent leur sens habtuel : Clair se prend pour Madame et Solange pour Claire. Pour des raisons obsures, Claire (entendez l'action conjugée Claire-Solange ) a rédigé des fausses lettres e dénonciations afin de faire enfermer l'amant de Madame ( Monsieur).Les motivations seraient peut-être la vengeance suite à l'hypothétique liaison entre Monsieur et une des Bonnes , ou le fantasme de partir rejoindre Monsieur au bagne. Les Bonnes décident ensuite d'empoisonner Madame, pour se protéger d'elle , qui les tue à cause de trop de gentillesse . Le tilleul de Madame est emppoisonnée, mais elle ne le boira pas, pour d'autres raisons. Il s'en suit une scène où, à nouveau , Claire se prend pour Madame , et boit le thé , mourant et assassinant symboliquement sa maîtresse .


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« Il y a donc unité d'action, unité de temps ( car tout se passe en une soirée ), et unité de lieu ( c'est à dire la chambre ).

Cette chambre est un espace magique, car il est ensorcelé.

C'est le monde mental de celles qui le hantent : appartement empoisonné, appartement de messes noires, appartement qui figure l'âme des Bonnes.

La chambre de Madame est le décor réel.

Les Bonnes y sont déplacées.

Elles y remplacent leur travail par des cérémonies puis un meurtre.

Par ailleurs, le lieu est neutralisé par l'absence de son occupante légitime.

La cuisine est à côté, image invisible et inversée de la chambre, lieu de leur travail où trône l'évier aux odeurs immondes alors que la chambre est remplie de fleurs.

La mansarde est au dessus, invisible elle aussi.

c'est l'univers des Bonnes, la chambre caricaturale où les fleurs sont en papier et où s'aiguise leur jalousie morbide .

Tout s'ordonne autour de la chambre.

se glissant dans le lieu interdit et sacré comme dans la peau de Madame, Claire et Solange font de toute la pièce un entracte.

Leur existence réelle, les Bonnes nous la racontent.

Le théâtre réduit le monde au langage.

Ce qu'elles jouent devant nous, c'est une existence fantasmatique.

Le théâtre est le lieu de l'illusion. Le monde extérieur, c'est d'abord le Palais de Justice décrit par Madame qui nous le raconte.

C'est ensuite le cachot, un lieu clos, symétrique de la chambre.

Il y a le cachot dans l'imagination de Madame ainsi que le bagne. Ces degrés différents d'enfermement et d'absence permettent de sacraliser Monsieur dont Solange est amoureuse, à la fureur de Claire.

L’extérieur, c'est aussi la cabine téléphonique et le bar qui permettent à Monsieur de renouer concrètement avec Madame.

Ces lieux sont toujours hors de portée des Bonnes .

Pour ce qui est du monde mental, il est composé de lieux et de personnages, images de l'appartement où se déroulent la parade nocturne de Claire et le meurtre de Solange . Les personnages sont essentiellement les figurants et les acteurs du triomphe de Solange et Mario, le laitier dont les visites nocturnes empoisonnent les rapports entre les deux s œurs.

Parallèlement, il y a la fenêtre.

Cette fenêtre donne sur le monde.

Les Bonnes sont prises entre deux regards, c'est à dire le nôtre qu'elles ne voient pas, puisque c'est la convention du théâtre, et celui d'un public imaginaire aux yeux duquel elles s'exhibent .

Le théâtre , c'est aussi le jeu des regards .

Les rideaux de la fenêtre sont comme des robes : rideaux qu'on ouvre et qu'on ferme à l'image de la libération et de la mort .

Le jeu des vêtements est subtil.

Il a la rigueur classique du symbolisme des couleurs : le rouge, qui est la couleur du désir, le noir celle du deuil, le blanc qui symbolise l'assomption.

Mais tout cela se brouille.

Le rouge est aussi la couleur des juges et des condamnés, et la robe blanche celle du deuil des reines.

Ce sont les robes qui marquent la distance qui sépare Madame des Bonnes.

Ce sont des accessoires du corps, montrés ou cachés.

Les robes participent à l'érotisme et à la haine dans cet univers trouble.

Entre caresses et agressions, habiller Madame, c'est l'adorer en la dominant, c'est l'avoir entre ses mains .

Lorsque Claire est habillée dans le rôle de Madame, c'est en fait ne posséder qu'une image, et c'est une façon pour Solange de tenir Claire à sa merci .

Les fleurs sont réparties dans toute la chambre, ce qui donne une atmosphère étouffante à cette pièce, à la fois chapelle et tombeau.

Il y a les fleurs funèbres de la chambre sous lesquelles Madame sera ensevelie, les fleurs fanées dont elle comble Claire et Solange.

Ces fleurs sont à la fois symbole de mort et de féminité .

Tout le décor de la chambre est baroque.

A travers Madame, ce sont elles-mêmes que les Bonnes flagellent.

Elles s'aiment et se haïssent et leur pulsion de mort est suicidaire.

La souffrance éclate partout dans la pièce avec violence et accompagne la transgression des interdits .

Il y a un va-et-vient vertigineux entre le sacré et le profane.

C'est le couple infernal du criminel et de la sainte.

Les gants de caoutchouc deviennent des objets liturgiques et à l'inverse on crache sur la robe de parade.

Naturellement, la sexualité est à la fois sublimée et sordide, cérémonieuse et crue. Le drame des Bonnes peut se lire comme une métaphore de la sexualité.

Il peut donc se lire comme une métaphore du théâtre lui-même, jeu perpétuel de l'autre, lieu de toute aliénation.. »

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