SERMON SUR LA MORT DE BOSSUET

« " io l'homme est infiniment méprisable en tant qu'il passe, et 2o infiniment estimable en tant qu'il aboutit à l'éternité »~ io Bassesse de l'homme .

Ce premier point explique la nature et le rôle du corps humain; celui:ci n'est que de passage sur la terre (i); dans ce passage il n'est _Ras la propriété de l'homme; mais celle de la nature qui lui prête temporai:­ rèmeùt la vie (v.

p.

496, riote i) ; ce passage se fà.it el)t:re deux abîmes : la vie , si longue qu'elle soit, n'est q~·~n poi?~}fllpercepti,ble en compar~~;ison de la « sui~~ effro.yable, de s1ecles que lhomme aperç01t devant et derriere lm ; nous somjpes séparés du néant; nOl).

pas même par ' toute l'éten.:.

due ~e notre vi.e, mais par le.inoment pr~sent qui .dispar11J~ aussitôt pour fa1re place au smvl, mt: « Mamtenl).nt nous en tenons un, etc.

» ' · · ·· · · ' 2• J)i(lnité de l'homme.

Ell,e vi,ent de son principe immo;rt , eJ dont l'existence est pl'Ouvée par l'einpjre de l'homme sur la nature: il ressemble à l'esprit ouvrier qui a fait le monde; par les règles de cond]Jite qu'il s' .est prescrites I).U 110111 Q.e ~a raison ; par son idée d'un « être étern .el, immel).se, infini, exempt de toute matière, libre de toutes limites, dégagé de toute imperfection ».

- 11 est vrai que cette divinité s'obs­ curcit parfois: de là l'énigme humaine; pour les uns, l'hom:..

me est un dieu, les délices de la nature; pour d'autres, il est un rien, un rebut; pour Bossuet comme pour Pascal, ces contradictions s'expliquent par le péché originel.

La péx:orais .~n, est d,'unf? ' douce':Jr pél}étr~nte : " Ne v ,oiHp.

p~J.s le diVIn ~esus Qu' fa•t op.ynr le tomkei).J1 ? ...

Le1:1 .cq;rp,§ mor~s ...

ressuscite .ront · Ipi~ux qUe le J..a:?:li.r ,e, pa•·c .

e qJI.'il13 .r .

.

e.

s:: susciteront pour ne mourir plus ...

Que cra1ns-tu dqnc, âm(l chrétienne, dans les approches de la morff? ...

Dieu a dessein, dit excellemment saint Jean Chrysostomé,..

de réparer ' la mai:..

son qu'il nous a donnée : pendant qu'il la détruit et qu'il la renverse pour la refaire toute n.li!lve, ' il .est néCessaire qii(J iwüs délQgions ...

Et lui-m ,éme npus 'offre son P.alafs "· · · · III.

Appréciation.

1• Beautés générales.

D'après cette simple analyse on a déjà remarqué, avec la pUissànce d 'im,agina{ion de Bossuet et le coloris de se~ · {>einpms; · 1'.~~ p~op?s 4e ce s,ermon dey ,a:n~ ~.es ~~p ,er~e~ court/~ap[> p)q.~ nr:­ net:res qe l'ex~ellence de l'hoinm ,e q4e de sq.

basses .se.

2• Beautés particulières.

Trois passages soJlt à étudier de plus près: l'œuvre de la mort quj efface tout (f), la transfor- (t) « Qu'est-ce que cent ans? qu'est-ce que mille ans, puisqu ' un seul moment les efface ? Multipliez vos jours . ..

; durez autant que ces grands chênes sous lesquels nos JlDCêtres sc sont reposés .et qui donneront encore de l'ombre à notrepostériié ;• entassez dans cet espace, qui parait immense, honneurs, richesses, plaisirs: que vous profilera cet amas, puisque le dernier souffle de la mort, tout faible, tout languissant, àbattrà tout-à-coup cette vaine pompe avec la même facilité qu'un château de cartes,· vain. »