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STENDHAL : Romans et nouvelles

Publié le 25/09/2012

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stendhal

 

Il [Stendhal] trouve plus fac ilement les protagonistes de ses récits que l' action dans laquelle il les doit engager. On a souvent répété qu'il manquait d'imagination. Il faut toutefois s'entendre sur ce singulier grief. Est-ce donc manquer d'imagination que de pouvoir, en des centai nes de pages, avec la patience et la minutie qu'on lui voit, énumérer les plus subtiles raisons d'agir de ses héros et découvrir les plus secrets replis de leur coeur ? Reconnaissons seulement qu'il n'invente pas d'ordi naire ses sujets, et qu'il préfère reprendre au hasard de ses lectures les thèmes généraux de ses livres et les emprunter, par exemple, à quelque vieille chroni que ou à la Gazette des tribunaux...

 

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« Dans Romans et nou­ velles, Stendhal fait allusion à la vie poli­ tique de son époque; attaché à la personne de l'Empe reur, plutôt lib éral , Stendhal dé­ t es tait le rég im e de la R es tauration et son cortège de banquiers et de mar chands.

Le livre Une œuvre polymorphe N euf récits sont regroupés so us le titre Romans et nouvelles (Gallimard, La Pléiade) ; malgré un thème commun, celui des amours malheureuses, l'ensemble est assez hétéroclite.

On compte deux romans inachevés : Le Rose et le vert ou les tribulations amoureuses d'une jeune et riche Prussienne à Paris au début du siècle dernier, Le Chevalier de Saint-Ismier, qui nous entraîne dans la France de Richelieu .

Deux récits sont des nouvelles proprement dites puisqu'ils présentent une narration concise et aboutie : Le Coffre et le revenant et Le Philtre ; là aussi, le thème des amours contrariées, parce que l'un des personnages n'est pas amoureux ou parce qu'il est lié ailleurs, est central.

Féder, Les Souvenirs d'un gentilhomme italien et Mina de Wang hel, qui reprend en partie et développe le récit du Rose et le vert, sont de petits romans, tandis que Le Juif et Philibert Lesca le sont des récits extrêmement courts.

Stendhal n 'évoque qu'une fois l'Italie , sa terre de prédilection ; l'Alle­ magne, 1' Espagne et la France sont le théâtre des aventures qui font l'essentiel des Romans et nouvelles.

Une œuvre inégale L e grand Stendhal serait-il un mauvais nouvelliste? L'auteur inégalable du Rouge et le noir et de La Chartreuse de Parme, déçoit un peu le lecteur des Romans et nouvelles.

L'œuvre , très composite, est aussi fort inégale ; on reste sur sa faim .

On peut mettre cela sur le compte des erreurs de jeunesse : ces récits précèdent en effet l'éc riture des grands romans.

Il est vrai aussi que, le plus souvent loin du mythe napoléonien et de la terre italienne , même rêvés, les Romans et nouvelles manquent des aspects fondamentaux de la poétique stendhalienne.

Enfin, à bien y regarder , il semble que la forme courte ne pouvait convenir à un maître de la pensée analytique ; la nouvelle et le petit roman sont des genres faits pour la rapidité narrative, et Stendhal excelle dans l'art du détour et du détail.. »

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