Une saison en enfer [Arthur Rimbaud] - fiche de lecture.

« La prose poétique dans Une saison en enfer " Délir es Il ,.

- " Alchimie du verbe ,.

semblent reléguer dans le passé les vers, les strophes, tout le jeu ancien de la poésie.

" Cela s' est passé.

Je sais aujour d'hui saluer la beauté "· Si ce salut est un adieu, c'est un adieu à la beauté en vers, désormais révolue.

Si ce salut est une salutation adressée à une beauté nouvelle, c'est une beauté en prose, c'est peut-être déjà celle du poème en prose.

Mais, pas plus que dans les Illumi nations, la prose d'Une saison en enfer n'est une prose ordinair e.

Elle est marquée, vis-à-vis de la prose courante, par la même différence qualitative que celle qui sépare la poésie en vers de la prose.

La fin d'" Alchimie du verbe "• précé demment citée, est exemplaire à cet égard.

Au lieu de " Cela s' est passé "• nous dirions : " Tout cela est fini "· Et pour la derni ère phr ase, au lieu de " saluer la beauté "• nous aurions recours à une formule familière " Je sais aujour d'hui dire zut1 à la beauté », ou bien, si l'on admet l'autre sens : " Je sais aujour d'hui reconna ître la vraie beauté "· L'ambig uïté de sens à elle seule est Je signe que nous sommes dans une prose autre, celle du poème en prose.

Et un tel souci de la beauté n'est pas dans nos préoccupations habituelles.

Si, comme l'a écrit Yves Vadé,. »