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cependant que Magny suit son grans Avanson

Publié le 22/06/2013

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Joachim du Bellay écrit de Rome à Pierre de Ronsard, poète officiel et favori du roi de France Henri II, évoquant sa situation d'exilé, de subalterne, sa tristesse et ses illusions perdues.   Les propositions principales évoquent la gloire de Pierre de Ronsard, favori du roi, les propositions subordonnées évoquent la désillusion de Joachim du Bellay et de ses deux compagnons d'infortune : Magny et Avanson.   Les tercets reprennent le thème du malheur et de l'exil ; le ton est celui de la plainte. "Cependant que Magny suit son grand Avanson..." : "suit" : syllepse (le mot est employé au sens propre et au sens figuré) "marche derrière" + "courtise",  mais on voit une scène (hypotypose) caricaturale : un homme plus petit qui marche derrière un homme plus grand en soupirant ; "grand" : syllepse (grand de taille et grandeur sociale d'un personnage sans réelle grandeur) ; l'adjectif possessif "son" souligne la passivité humiliante de la situation de Magny.  Il y a peut-être un jeu de mot sur "Magny" (magnus = grand) et "grand Avenson". Image caricaturale, tragi-comique.  "Panjas son cardinal et moi le mien encore" : irrespect ; noter à nouveau l'adjectif  "son" et le pronom possessifs "le mien" ; image du chien qui suit son maître.   "Et que l'espoir flatteur qui nos beaux ans dévore" (le complément d'objet direct est antéposé au verbe : "et que l'espoir flatteur qui dévore nos beaux ans" ; "flatteur" = trompeur, personnification de l'espoir qui dévore ses proies comme un animal féroce.   Magny : poète, secrétaire du cardinal d'Avan...

« "Chantant l'heur de Henri, qui son siècle décore..." "l'heur" : le bonheur, la bonne fortune, la chance ; "qui son siècle décore" = qui décore son siècle = qui est l'ornement de son siècle.

"Tu t'honores toi-même, et celui qui honore" : répétition du mot "honneur" qui marque l'envie.

"recherche de style un peu vieillie" commente le Lagarde et Michard à propos des vers 10 et 11.

Ronsard, habile courtisan, aimé de la Fortune.

"Docte chanson": "docte" = savante (Ronsard est habile à imiter les Grecs et les Latins) ; "qu'il n'y ait des vers où n'apparaisse quelque vestige de rare et antique érudition." (du Bellay, Défense et Illustration de la Langue française ) "Son", "Chanson" renvoient à la définition que donne du Bellay de la poésie : "une bien amoureuse musique tombante en un bon et parfait accord." ( Défense et illustration de la Langue française ) ; harmonie musicale, poésie destinée à être mise en musique, persistance de la tradition des trouvères et des troubadours.

"La poésie sans les instruments ou sans la grâce d'une seule ou plusieurs voix n'est nullement agréable." (Ronsard, Art poétique ).

Contextualisation : dès 1553, Henri II, l'ami de Ronsard dès l'enfance lui fait attribuer les bénéfices de quelques cures ; Après la mort de Saint-Gelais, poète officiel, en octobre 1556, Ronsard devient conseiller et aumônier ordinaire du roi ; sa charge officielle revient à présenter au roi l'eau bénite et le coussin sur lequel il s'agenouille.

Il fournit la cour en poésies de circonstances et en divertissements littéraires pour les fêtes royales qu'il réunit en 1565 sous le titre d'Elégies, Mascarades et Bergeries.

Il écrit en outre des billets doux pour les grands personnages, dont le roi.

Il est pensionné, comblé de biens, de prieurés, de canonicats ( que l'on appelera, à partir du XVIème siècle des "commendes").

Ronsard est le poète officiel de la cour.

"Las ! et nous cependant nous consumons notre âge" : "las!" = hélàs, "cependant" : pendant ce temps ; "sur le bord inconnu d'un étrange rivage" : sur le bord inconnu d'un rivage étranger (thème de l'exil) - "Où le malheur nous fait ces tristes vers chanter" : le malheur s'oppose à "l'heur" ("Chantant l'heur de Henri") - "Ces tristes vers chanter" = chanter ces tristes vers. »

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