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Fiche de révision : BERKELEY

Publié le 17/01/2022

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berkeley

(1685-1753).

George BERKELEY, pasteur anglican, fut successivement professeur, curé, missionnaire et évêque.

1° Il s'intéressa d'abord au problème soulevé par le géomètre MOLINEUX : « Un aveugle-né recouvrant la vue pourrait-il par ce seul sens distinguer un cube d'avec une sphère ? « En 1709, dans sa Nouvelle théorie de la vision, BERKELEY, après LOCKE, répond négativement. Il ramène la question à celle-ci : pouvons-nous, par la vue seule, percevoir la profondeur ? « C'est impossible, dit-il, parce qu'un point, quelle que soit sa distance, se projette toujours selon un point «.

2° Cette critique de la profondeur est un premier coup porté aux qualités premières. BERKELEY va pousser à bout son offensive dans son maître livre, le Traité sur les principes de la connaissance humaine (1710). De même que la couleur n'existe que pour qui la voit, l'étendue n'existe que pour qui la perçoit: supprimez le sujet sensible et vous supprimez le monde. Les qualités premières sont donc aussi subjectives que les qualités secondes, et il n'existe que des perceptions et des sujets qui les perçoivent : esse est percipere aut percipi. C'est l'immatérialisme.

berkeley

« A — Tout objet n'est qu'un ensemble de qualités (odeurs, couleurs, etc.) qui ne sont que des sensations. B — Les qualités secondes ont depuis toujours été reconnues pour des sensations et donc pour intégralementsubjectives ; mais dit Berkeley, les qualités premières étaient présentées (voyez Descartes) comme « essentielles àla matière » et fondaient l'existence d'une matière en soi indépendante de notre esprit ; or il est impossible si l'onadmet la subjectivité des unes, de nier celle des autres ; « ces qualités premières » (particulièrement l'étendue)sont inséparables des autres et sont au même titre, des sensations. Il ne reste plus rien de la « matière » si ce n'est le support vide des sensations et Berkeley démontre facilement quece support est un néant dont le maintien doctrinal serait un décret gratuit. C — Notre obstination à ne pas admettre cette évidence de l'immatérialisme vient des habitudes créées en nous parle langage et la science (Berkeley tient Newton pour l'ennemi n° 1 de la philosophie). Les « natures » que prétendent nous découvrir les savants sont des abstractions pures.

C'est là le Nominalisme deBerkeley, c'est-à-dire la doctrine suivant laquelle les « essences », « natures », « espèces », et « idées » deschoses n'existent pas, et ne sont que des mots. 2 — La Théorie de l'Esprit.

L'esprit n'est pas une somme de sensations.

Il existe dans les sensations comme l'acte secret qui les fonde et qui les relie entre elles.

Elles sont l'effet d'un pouvoir : celui de percevoir, qui a bien desmodes, depuis la sensation jusqu'à l'attention et la compréhension. De là, la modification de la formule célèbre « Esse est percipi » (être c'est être perçu) en celle-ci : « Esse estpercipere » (être c'est percevoir). L'esprit est donc un acte immanent aux données de la conscience psychologique, mais d'un autre ordre qu'elle, ouplutôt, il est l'acte de la conscience dans la perception.

Cet acte n'explique pas le tout de la perception puisque jene suis pas le maître de mes perceptions, mais qu'elles s'imposent à moi ; elles ne peuvent être que l'expression d'unrapport entre mon esprit et un Esprit infini ou Dieu dont le mien n'est que participation et limitation. La Nature est donc un langage divin.

Débarrassée de la « poussière savante » que soulèvent les philosophes et lessavants, elle laisse transparaître l'Acte divin auquel ma pensée participe. — III — Conclusion : Immanence intégrale de mon esprit dans mes sensations et de Dieu en mon esprit. La Nature n'est qu'une relation entre Dieu et moi, et je ne suis, par la pensée, que participation à la Pensée Divine. La philosophie de Berkeley commence dans un émerveillement devant la Nature sentie pour elle-même et non commeobjet de science, et s'achève dans un mysticisme apparenté au Plotinisme. Cette doctrine est un Idéalisme en ce sens qu'elle nie la matière, mais surtout c'est un Spiritualisme, car, endernière analyse, ce sont les esprits qui sont seuls réels. La formule Esse est percipi a conduit à cette autre plus profonde Esse est percipere.

Et l'acte de percevoir n'estque le mode humain de la Pensée infinie ; c'est déjà, si l'on sait le comprendre, découvrir l'Infini de Dieu ou participerà son Esprit.. »

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