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Théodore Géricault (fiche de révision)

Publié le 17/01/2022

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Il expose sa première œuvre d'importance au Salon de 1812. Ce tableau, L'Officier de chasseurs à cheval, surprend le public. Si l'attitude du cavalier demeure conventionnelle, le cheval, sauvagement cabré, force l'attention des spectateurs. Deux ans plus tard, Géricault peint le Cuirassier blessé qui reflète tragiquement les malheurs de l'armée française pendant la retraite de Russie. En 1816, le peintre part pour l'Italie; il séjourne en Toscane, puis à Rome, et découvre l'œuvre de Michel-Ange, qui le bouleverse. A son retour, il entreprend Le Radeau de la Méduse, une vaste composition inspirée par un désastre maritime dont l'opposition impute la responsabilité au gouvernement de la Restauration. Géricault réunit une vaste documentation sur l'événement et, par souci de réalisme, effectue de nombreuses études d'après des mourants et des cadavres. L'immense toile, exposée en 1819, soulève une vive émotion et apparaît comme un manifeste romantique. Toujours inspiré par les chevaux, Géricault exécute Le Derby d'Epsom à l'occasion d'un voyage en Angleterre. Ses obsessions le tourmentent et son art se fait' plus tragique encore, comme en témoignent Le Four à plâtre, L'Epave et, surtout, une série de portraits de fous qu'il réalise à la Salpêtrière sur la demande du médecin Georget. Atteint d'une tuberculose vertébrale, Géricault doit bientôt s'aliter. Il s'éteint à 33 ans, au terme d'une longue et terrible agonie.

« • Moins cultivé que d'autres peintres, mais plus moderne, plus de son temps, ainsi apparaît Géricault.

Il n'est pas unpassionné d'Antiquité ni d'histoire gréco-romaine.

Il a commencé à apprendre le dessin au lycée.• Et rapidement il se met à dessiner ce qui deviendra plus qu'une spécialité, une véritable passion : les chevaux.

Ilse rend pour cela partoutoù il peuten observer, notamment dans les casernes.

Il fait d'innombrables dessins d'équidés.

Il rêve d'ailleurs de briller dansce domaine plus encore que dans celui de l'art.

Il admire par-dessus tout le père Franconi, un célèbre acrobate àcheval.

Quant à la peinture, il place très haut l'oeuvre du baron Antoine Gros (1771-1835), l'un des plus importantspeintres de son temps : ses Pestiférés de Jaffa, Bataille d'Aboukir et Champ de bataille d'Eylau datent des années18041808. SES MAÎTRES • Vers 1808, Géricault se choisit un maître en la personne de Carle Vernet (1758-1836), un peintre à la mode,spécialiste également de peinture de chevaux.• Puis, à partir de 1810, Géricault est membre de l'atelier d'un ancien élève de Jean-Baptiste Regnault (1754-1829),Pierre Guérin (1774-1833), un homme assez autoritaire qui forma certains des grands maîtres de la générationromantique : Ary Scheffer (1795-1858), Léon Cogniet (1794-1880) et surtout Eugène Delacroix (1798-1863).11semble que très tôt Géricault n'apprécie guère les exercices académiques qui sont le lot de ce genre de formation.• Il doit sans doute davantage à la fréquentation du musée Napoléon (futur musée du Louvre), où ilrecopie passionnément certains des grands maîtres du passé, comme le Caravage (qu'il connaîtra mieux à Rome),Rubens et Poussin.

Mais, en 1812, Géricault est exclu du musée par son directeur, Vivant Denon, pour s'être battuavec des gardiens. PREMIÈRES GRANDES ŒUVRES • Alors qu'il a un peu plus de vingt ans, Géricault remporte une médaille d'or au Salon de 1812 avec le tableauOfficier de chasseurs à cheval de la Garde impériale chargeant.

Son modèle est un militaire de rang modeste, bienloin des portraits de maréchaux qui pullulent à cette période.

Rappelons que cette même année 1812 se déroule laretraite de Russie, véritable désastre pour l'armée napoléonienne.

L'artiste a une vision de la guerre particulièrementforte, violente : on voit à l'arrière-plan, derrière le chasseur dont le cheval se cabre, des routes détruites, descavaliers sautant dans les flammes.

Les critiques sont très élogieuses qui louent la chaleur et la vie de cettepeinture, jugée très brillante.

La gloire de l'Empire, symbolisée par la fière attitude du cavalier, coexiste avec leshorreurs de la guerre.

L'aspect novateur de la peinture n'échappe pas à Louis David (1748 - 1825), qui aurait dit«D'où cela sorti'? Je ne reconnais pas cette touche...»• Avec les institutions traditionnelles de la peinture, Géricault entretient un rapport ambigu.

Il les critique mais yparticipe.

Ainsi, au Salon de 1814, alors que la France est envahie par les armées coalisées, Géricault est présentavec une nouvelleoeuvre : Le Cuirassier blessé.

Cette peinture est en un sens le pendant de celle présentée en 1812; mais l'heure estici à la défaite, au désastre, et le sujet n'intéresse guère le public : l'oeuvre connaît un échec total.

Plus encore quele thème, c'est la touche du peintre, sa manière qui choquent : pour le goût dominant, cela n'est pas assez «léché»ou «fini »il est vrai que l'on est loin de l'esthétique d'un David.

Un journal va même jusqu'à parler de peinture «sale».En somme, le tableau apparaît comme non achevé.

Géricault, pourtant, se concentre sur les sentiments et sur levisage du cuirassier, et son travail sur la pâte, sur la matière, estprofondément nouveau. UN PARCOURS CHAOTIQUE MOUSQUETAIRE DU ROIL'échec du Salon de 1814, mais aussi la situation politique confuse de la France modifient pour un temps le destin deGéricault.• La Restauration est en effet perturbée par l'épisode des Cent-Jours lors desquels Napoléon tente de reprendre lepouvoir.

Le 1er mars 1815, l'Empereur, qui vient de s'échapper de l'île d'Elbe, débarque à Golfe-Juan et commence àremonter vers Paris.

Le 19 mars, le roi Louis XVIII s'enfuit de Paris.• Géricault prend alors l'uniforme rouge des mousquetaires du roi.

D'autres, d'ailleurs, le font aussi et non desmoindres, comme Lamartine ou Vigny, autres grands noms du romantisme français.• Géricault fait partie de ceux qui accompagnent le roi jusqu'à Gand.

Cet épisode figurera, au XXe siècle, au coeurd'un des grands romans de Louis Aragon, La Semaine sainte.

Géricault y est un personnage important.• Par la suite, le peintre regrettera en partie son emballement.Ses idées politiques durant la Restauration ne le placent pas du côté des ultras, qui sont desdéfenseurs inconditionnels du roi, mais plutôt du côté des libéraux, qui souhaitent une plus grande souplesse durégime.. »

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