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La commedia dell'arte, (Exposé – Art & Littérature – Collège/Lycée)

Publié le 15/05/2016

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LES HOMMAGES DE LA LITTÉRATURE ET DU CINÉMA

 

Les personnages de la commedia dell'arte furent une source d'inspiration pour la littérature romanesque et le cinéma. Paul Scarron (1610-1660) a su (re)créer toute la légèreté, la fantaisie, le burlesque dont faisait montre la commedia dell'arte, dans le Roman comique (1651-1657), œuvre qui met en scène les aventures d’une troupe de comédiens ambulants. Théophile Gautier (1811-1872) mettra en scène un personnage de la commedia dell'arte, le Capitaine Fracasse, dans un roman éponyme publié en 1863.

bien encore du comique italien surnommé Harlayquino, protégé du gentilhomme français Achille de Harlay. Vers le xvi* siècle se préase la physionomie d'Arlequin : il parle bergamasque, porte jaquette courte et pantalon collant, le tout constitué de morceaux d’étoffes disposés sans ordre et de couleurs différentes.

 

Un bâton est attaché à sa ceinture.

 

Sa barbe hérissée est noire, comme son masque pour moitié. Il a le nez camus et la tête couverte d'un bonnet à la François I\", d'où pend une queue de lapin. Arlequin possède une stupidité insolente et multiplie sauts acrobatiques et coups donnés à l'aveuglette tout au long des mille complications de l'intrigue.

pour susciter le rire. Il n'a pas de traits précis. Une seule chose est permanente dans son caractère, sa condition servile. La tragédie est d'essence divine, mais la farce jaillit du sein de la canaille. Zanni exprime ce qui, dans la canaille, est refoulé, humilié : sa vivacité, son astuce, ses possibilités d'évasion et de succès. Il donnera de la vigueur aux comédies de Plaute et de Térence. Le nom de Zanni paraît prendre sa forme définitive au xV siècle ; c’est un dérivé de Giovanni, le Zuane vénitien, qui ne désigne pas un personnage mais une classe. Il se dédouble vers la fin du xvi' siècle et l'on trouve dans la commedia deH'arte un premier Zanni astucieux, intrigant brouillon, et un second Zanni balourd, goinfre et bouffon. Ce sont les deux faces de l'âme populaire : l'une moqueuse, aventureuse, consciente de ses moyens, apte à tirer parti de son infériorité ; l’autre, sournoise et se réjouissant de sa passivité. Le premier Zanni anime la comédie, en noue les intrigues, les dénoue grâce à son ingéniosité inépuisable, avec ses extravagances d'homme prêt à tout, car il n'a rien à perdre ; le second l'anime par les intermèdes, les jeux de scène qu'il mène lestement. Avec lui commence et se précise cette loi du dédoublement sous-jacent chez tous les interprètes de la commedia dell'arte, lesquels se réduisent à quelques modèles semblables destinés à se donner la réplique et à se compléter. Son costume n'est pas défini 

« LES HOMMAGES DE LA I.ITrtRATURE ET DU CINÉMA Les personnages de la commedia dell'arte furent une source d'Inspiration pour la littérature romanesque et le cinéma.

Paul Scarron (1610-1660) a su (re)créer toute la légèreté , la fantaisie , le burlesque dont faisait montre la commedia dell'arte , dans le Roman comique (1651-1657), œuvre qui met en scène les aventures d'une troupe de comédiens ambulants.

Théophile Gautier (1811-1872 ) mettra en scène un personnage de la commedia dell'arte , le Capitaine Fracasse , dans un roman éponyme publié en 1863.

Ce roman est, en lai~ une imitation romantique du roman de Paul Scarron.

Michel Zévaco (1860-1918) fera du Capitan , ce personnage pleutre et fanfaron, un héros noble et courageux, véritable image d'Épinal du roman populaire comme le sont d'Artagnan, Pardaillan et Lagardère, dans son roman le Capiton (1906).

Mais le cinéma n'est pas en reste , car nous devons à Abel Gance lec.pit•lft frwarsR (1943) avec Fernand Gravey dans le rôle du baron de Sigognac.

George Sidney réalisera en 1952 un magnifique Scaramouche , avec Stewart Granger dans le rôle-titre.

Quant à André Hunebelle, il offrira à Jean Marais le rôle bondissant du Capitan , dans le film du même nom , daté de 1960 .

tremblant pour lui-même.

Étant souvent bâtonn é lui-même , il s'est forgé une philosophie désabusée , mais optimiste .

Passant en France, Polichinelle est devenu une marionnette aux jambes disloqu ées, portant comme Maccus , une bosse devant et une autre derrière .

En Russie, il est mieux connu sous le nom de Petrouchka , et cela bien avant le XVII' siècle .

COLOMBINE (COIOMBINA) Colombine est un des personnages les plus typiques de la comm edia dell'arte .

C'est une soubrette astucieuse et pleine d 'arguties , qui, sous des airs ingénus , cache une malice sans pareille.

Elle est attachée à sa maîtr esse qui, au XVIII' siècle, est en général Rosaura , mais la trah it parfois par ses commérages ou son avidité.

Ses variantes sont Coralina , plus enflammée , et Smeraldina, plus intri gante.

Colombine est souvent vêtue de rouge avec des croisillons bleus , '-- o.i11100.;.......1 des manches ourlées de blanc, une coiffe sur laquelle elle pique un papillon , des bas blancs et des souliers noirs .

Colombin e connaît une époque glorieuse à la fin du XVI~ siècle, lorsqu'e lle est interprétée par Catherine Biancolelli, lille de Dominique , à qui, de son côté , Arlequin doit sa renaissance.

Elle manifeste alors une délicatesse et une langueur qui n 'en soulignent que mieux sa verve capricieuse.

~----------------------~~S~~~O~U~C ~HE~--~~~-----­ Ce personnage napolitain de la commedia dell'arte est dérivé du rôle du Cap itan.

Vêtu de noir à la mode espagnole , il porte une casaque au collet de dentelle, un manteau court et une longue épée au côté.

Son créateur se nomme Tiberio Fiorilli (1608-1694 ), qui tient le rôle en Italie et en France .

Comme son personnage, il vante démarche sautillante .

Ce masque antique ne parlait pas le latin mais l ' osque ; son langage était incompréhensible au public populaire et c 'est pour cela que Polichinelle parle d 'une voix de tête sans articuler les mots.

Une statuette de bronze trouvée près de Naples montre Maccus bossu par devant et par derrière , avec un nez énorme et crochu , l'apparentant au polichinelle frança is.

Or, le Pulcinella italien est droit comme un « 1 » et se rapproche plus de l'idée que l'on se fait de l'Arlequin.

C'est Silvia Fiorillo (v.

1575-v .

1644 ) qui introduit le personnage de Polichinelle dans le répertoire de la commed ia dell'arte , tandis qu'Andrea Calcese (m.

en 1656 ) y apporte des raffinements nouveaux , adaptant le personnage au goût du jour.

Jusqu 'alors, Polichinelle apparaissait vêtu de blanc , avec une ceinture noire et un grand chapeau de feutre, dont les bords étaient relevés sur les côtés pour former une espèce de grand cimier.

Son masque noir était agrémenté de longues moustaches et d 'une barbe .

Vers la fin du xv1r siècle , le chapeau perd ses bords et devient un haut pain de sucre ; le masque est privé de la barbe et des moustaches.

Il est très difficile de définir le caractère de Polichinelle ; généralement il s 'agit d'un bouffon avide de bons repas; rusé dans les situations ordinaires de la vie, il se montre stupide dans celles qui sorte nt de l'ordinaire.

Il s'érige souve nt en justicier et est toujours prêt à donner des coups de bâton , tout en ses origines nobles e t mystérieu ses, approche prin ces et ministres et m ène une existence à la fois glorieuse _ ,...., ....,,.

__ et misérable .

ScaraiiiOfldre devient un personnage dont on ne sait s'il a plus de réalité au théâtre ou dans (....o=.,.__-I ,PIIIk"""" -la vie.

Il est, sur scène , un -~;t; ~~ ::.

• discoureur aux raisonnements subtils , moqueur et informé , mais avant tout un mime .

Sa danse , sa guitare ou son luth, la mimique de son visage lui servent à exprimer toute une psychologie : sa dignité fanfaronne , sa couardise naturelle , son indiff érence affectée devant l'Injure , sa façon malicieuse de flatter les puissants et pour couronner le tout sa gloutonneri e et sa sensualité congénitales et obsessionne lles.

Son masque apparaît pour la première fois dans un tableau de Porbus qui, peignant en 1572les membres de la cour de France travestis à l'italienne , représente le duc de Guise en costume de Scaramouche .

Callot le montr e en train de se battre contre le capitaine Fracasse qui lui tourne le dos, et une estampe de Weyer le montre enseignant le mime à Molière, souvenir , san s doute , de cette légende inscrite sous un portrait de Scaramouche : « Il fut le maître de Molière 1 Et la nature fut le sien » .

lAN NI Plus qu'un personnage scénique , le Zanni apparaît dans la comédie italienne comme un fantoche , proche de la marionnette plus que de l'être pensant.

le premier Zanni naît lorsqu 'un mime se trave stit en bouffon pour susciter le rire.

Il n 'a pas de traits préc is.

Une seule chose est permanente dans son caractère, sa condition serv ile.

la tragédie est d'essence divine , mais la farce jaillit du sein d e la canai lle.

Zanni exprime ce qui, dans la canaille , est refoulé, humilié : sa vivacité, son astuce , ses possibilités d 'évasio n et de succès.

Il donnera de la vigueur aux comédies de Plaute et de Térence .

le nom de Zanni parait prendre sa forme définit ive au XV' siècle; c 'est un d érivé de Giovann i, le Zuan e vénitien, qui ne désigne pas un personnage mais une classe.

Il se dédoubl e vers la fin du XVI' siècle et l'on trouve dans la commedia dell'arte un premier Zanni astucieux , intrigant, brouillon, et un second Zanni balourd , goinfre et bouffon .

Ce sont les deux faces de l'âme populaire : l'une moqueuse , aventureuse , consciente de ses moyens , apte à tirer parti de son infériorité ; l ' autre , sournoise et se réjouissant de sa passivité .

le premier Zanni anime la comédie, en noue les intrigues , les dénoue grâce à son ingéniosité inépuisable , avec ses extravagances d'homme prêt à tout, car il n'a rien à perdre; le seco nd l'anime par les interm è des, les je u x de scène qu'il mèn e lestement.

Avec lui comme nce et se précise cette loi du dédoublement sous-jacent chez tous les interprètes de la commedia dell'arte , lesquels se réduisent à quelques mod èles semblables dest inés à se donner la réplique et à se compléter .

Son costume n 'est pas défini précisémen t : tour à tour il en change pour l'accorder à ceux de ses partenair es : chapeau pointu à larges bords , barbe et moustache s longues , large tunique blanche avec ceinture de cuir, amples pantalons blancs ou bruns .

Dès le XVII' siècle , Zanni n 'est plus tant un pers onnage qu'un rôle tenu par Brighella , Scapin, Truffaldino , Covielle , tous personnages fictifs .

Le type du second Zanni est Arlequin .

Au XVII~ siècle , il parvient à la pleine conscience de soi-même et se résume en un type prophétique , Figaro.

BRIGHEUA Son nom vient de l'italien briga (querelle ) qui a donné brigue en français , et Brighella est bien le type même de l'intrigant, du rusé de la comédie italienne , de même qu'Arlequin personnifie le nigaud .

À Brighella revient toujour s, dans la comm edia dell'arte , ainsi qu'à Truffaldino , qui est une de ses variantes, le rôle de premier Zanni, tandis qu'Arlequin est généra l e m e nt le second.

Né à Bergame , mais Napolitain d 'élection , Brighella est tantôt soldat de fortune , tantôt aide-bourreau , souvent voleur, fripon toujour s.

Vêtu d 'une jaquette , d 'un large pantalon et d 'un mantelet blanc, coiffé d 'un bonnet bordé de vert, il porte un demi -masque noir, et son dialecte est un bergamasque abâtardi.

Au début du XVIII' siècle (c'est l'époque de Giuseppe Angeleri, un Brighella fameux) , on le voit se civiliser , même dans sa tenue : la veste s'ouvre sur un g ilet l'une et l'autre piqué d e parements verts .

Il arbore le triple col blanc et sa barbe disparaît ne laissant que de gros favoris et une moustache noire .

Son rôle de premier bouffon est celui d'animateur du spectacle, le seco nd bouffon étant chargé du rythme et des intermèdes scénique s.

PIERROT l'ancêtre de ce personnage célèbre est le Pedrolino , Pierra ou Piero , valet de la commedia dell'arte, apparu aux environs de 1547 .

Affublé d'un chapeau conique blanc, il est vêtu de longs pantalons gris, ceint d 'une écharpe blanche .

le visage enfariné , il ne port e pas de masque .

l'acteur italien Giuseppe Giratone (ou Gerato n), qui, sous le nom de Pierrot reprend le r ôle de Pedrolino sur la scène parisienne à partir de 1673 , adopte un costume blanc , avec une blouse ample et un chapeau à larges bord s .

Ses gestes mesur és, son maint ien quelque peu compassé (les pied s toujour s joints et les bras ballants ), tranchent sur l'exubérance des autres personnages et contribue au succès de Pierrot qui ne quittera plus la scène française .

Pierrot traverse les siècles avec plus ou moins de bonheur .

Ainsi, Alain René le sage (1668 -174 7 ) compo se une pièce en un acte , Pierrot Romulus ou le Ravi sseur poli (1722) .

Anseaume introduit le personnage de Pierrot dans son Tableau parlant (1769 ), opéra bouff e agréme nté d'une musique de Grétry.

Après une période d'oubli , le personnage renaît avec les pantomimes de Jean-Baptiste Deburau (1796 -1846 ) et de son fils Jean-Charles (1829 -1873 ).

On retrouve Jean -Baptiste Deburau , et donc Pierrot au cinéma , sous les traits de Jean -Loui s Barrauli , en 1945 , dans les Enfan ts du paradis, de Marcel Carné (1906-1996 ).

le visage toujour s enfariné, habillé d 'une veste blanche ornée de gros boutons noirs et coiffé d'une calotte noire, pjerrot est un amoureux transi et ingénu dont les filles se gaussent et que les homm es exploitent li apparaît ains i dans les pantomimes Pierrot coiffeur , Pierrot m itron, le Due ( de Pierrot Pierrot en Afrique (dans cette pantomime de 1842 , Pierrot endosse l 'uniform e militaire ), les Noce s de Pierrot , la Perle de Savoie , fe Joueur, le Billet d e mille fran cs, et quelques ballets-p antomime s tels Pierrot dans le sac et le s Dupe s.

Mais, que nous somme s loin, avec le Pierrot de la pant omime écrite par Paul Margueritte (186Q-1918 ) et représentée par lui­ même au théâtre de Valvins en 1882, de l'amoureux transi mais toujours joyeu x et fripon ! le héros hagard de Pierrot assassin de sa femme est un être long, triste et émacié , ayant l'œil tern e d'un individu qui sombre dans l'alcool.

Sa femme , Colombine , le trompe et dépense son argent ; pour se venger d'elle, il a l'idée diabolique de la lier sur son lit et de lui chatouiller la plante des pieds jusqu ' à ce qu'elle meure de rire .

C'est ce drame que Pierrot raconte au public en revenant de l'enterrement Il pense pouv oir échapper à son châtiment, mais le remords accable l 'assassi n qui cherche l'oubli dans l'ivresse, et finit par mour ir d'une crise cardiaque .

De son côté , Catulle Mendès (184 1 - 1909 ), dans son mimodrame le Dod eur blanc (1893), musique de Gabriel Pierné , conte une histoire grand­ guignolesque de Pierrot qui, après avoir assassiné sa femme (en pensant tuer , pou r la dépoui ller de ses bijoux , une inconnue ), est pour suivi par la police jusqu'en Russie.

UNE RENAISSANCE DANS LE BALLET Si le roman et le cinéma se sont inspirés et emparés de certains personnages de la commedia dell'arte, c'est toutefois au ballet que celle-ci doit sa renaissance et aussi sa survivance .

la pantomime, le caractère bondissant de ces personnages et des canevas ont inspiré de nombreuses chorégraphies à des danseurs de renom .

Marius Petipa (1818-1910), sur une musique de Glazounov, monte en 1900 le ballet fes Mi((ions d'Arlequin .

Michel Fokine (188Q-1942) monte à Paris en 1910 Carnaval , où Nijinski (189o-1950) interprète un Allfltrilrl frlllt~~S~p~e sur une musique de ...:;_,-~ Schumann.

ille mettra aussi en scène dans Petrouchka (1911), où Nijinski lui prêtera tour à tour sa souplesse disloquée de pantin et sa raideur douloureuse de victime semi-humaine , le tout orchestré par la partition de Stravinsky.

En 1920 , léonide Massine (1875-1979) crée Pulcine rra, à l'Opéra de Paris, sur une musique composé par Stravinsky d 'après Pergolèse, et dans des décors et des costumes de Picasso .

Petrouchka sera repris en 1931 par le chorégraphe Harald Kreutzberg (1902-1968).

Serge lifar (1905-1986) se passionne pour la commedia dell'arte et pour le personnage de Polichinelle , qui lui suggère deux œuvres attachantes : /a Vie de Polichinelle (1934), sur une musique de Nicolas Nabokov, et Salade (1935) sur une musique de Darius Milhaud et un décor d'André Derain où lifar évolue dans la peau de Polichinelle, bouffon écervelé .

Maurice Béjart interprète égalemen t, en compagnie de Tania Bari et de Patrick Belda , un ironique Pufcinerro (1957).. »

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