Alexandrie, ville commerçante

« vendre, puis repartent ou s'y installent à demeure .

Les for ­ malités douanières accom­ plies, les Occidentaux se ren­ dent avec leurs marchandises au fondouk de leur pays .

Dès le XII° siècle, vingt-huit villes ou nations sont ainsi repré­ sentées à Alexandrie par un consul, qui y jouit d'un régi­ me d' extraterritorialité .

La plus grande partie des mar ­ chandises destinées à l'expor ­ tation sont embarquées à Alexandrie, « ville moult bien assise »selon Benjamin de Tu­ lède, qui y voit « marchands d'Andalousie, d'Algarve, d'Afri - que et d'Arabie, du côté de l'océan Indien, de l'Éthiopie, sans oublier Grecs et Turcs ».

La fourmilière qu'est Alexan­ drie en impressionne plus d'un : « Par la Méditerranée qui la borde au nord, les na ­ vires de tous les pays du mon­ de y apportent tout ce qui peut être agréable à l'homme », rapporte Jacques de Vérone au XIV • siècle .

La chute d'Acre (1291) et l'interruption des échanges avec les musulmans n'arrange les affaires de per­ sonne, pas plus que l'anathè ­ me lancé par Rome sur le com­ merce avec les Égyptiens, ana- thème relayé par le roi de Chypre, qui fait la chasse aux mauvais chrétiens en Médi ­ terranée orientale .

Les Euro­ péens ne peuvent plus se pas ­ ser des épices ni des matières premières d'Orient, telles que la soie grège, l'alun, indispen­ sable à la fixation des cou­ leurs, le lin, l'ambre, le santal, l'indigo, le sucre, les verreries.

A l'inverse, les pays d'Orient achètent de plus en plus de produits manufacturés, de meilleure qualité grâce aux progrès techniques, tels que textiles et fourrures, mais surtout objets bois et en fer.. »