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Alexandrie ville cosmopolite

Publié le 04/01/2015

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dizaines de foyers juifs, plu-tôt pauvres, dans le quartier Harat al-Yahud. Bientôt, deux facteurs vont jouer en faveur d'une brusque expansion de l'immigration. C'est d'abord Méhémet Ali qui, rompant avec les usages, introduit des chrétiens parmi ses familiers, leur donne le titre de « bey », jusque-là ré-servé aux musulmans, et offre ainsi aux communautés chré¬tiennes une place qu'elles n'avaient jamais eue. Quand un Arménien, Bogos bey You-soufian, est nommé ministre, c'est l'occasion pour la petite communauté orientale dé voir ses membres accéder à des postes importants dans l'administration. Quant aux Grecs, Méhémet Ali, qui a vu le jour sur les côtes de Ma cédoine, les considère un peu comme des compatriotes et favorise leur installation. C'est ainsi que certaines fa-milles comme les Tossistas, les Zizinias ou les Anastasis vont jouer un rôle économique et politique de premier plan én Egypte au XIX' siècle. Depuis toujours Alexan-drie possède un statut particulier en Égypte. Celle que les Romains nommaient « Alexandria ad Aegyptum » - la dis-tinguant par une parti-cule du reste de la pro-vince - devient plus que jamais à la fin du XIXe siècle la cité insaisissable et bigarrée où affluent les exilés d'un empire ottoman déchiré.

« et se décompose, poussant les minorités à s'exiler vers la terre promise alexandrine.

Voisinage et différences Q ue l'on soit grec, armé­ nien ou italien, on est sûr en débarquant à Alexandrie de trouver une communauté qui vous accueille et vous gui ­ de.

Certes, selon leur statut social, les conditions de vie des nouveaux arrivants sont radicalement différentes, mais tous ont en commun de ne pas débarquer vraiment en terre étrangère : chacun re­ trouve sur place de la famille ou des connaissances.

Chaque communauté a un bureau de placement, qui va aider les nouveaux venus à obtenir un travail et un logement.

Les plus pauvres s'installent dans de vieux quartiers, où les communautés se mêlent : à Harat al-Yahoud, les Juifs voi­ sinent avec les Grecs, les Ita­ liens, les Syriens et les Arabes.

De l'échoppe du cordonnier à la boutique du tailleur, d'un appartement à l'autre, dont les fenêtres s'ouvrent sur une même cour, on se connaît bien; on s'insulte en arabe, on mélange les saveurs culinai­ res, le marchand de quatre­ saisons égyptien appelle ses courgettes zuchini, et les jeu­ nes Grecs traitent les Italiens de macaroni.

Mais le mélange a des limites: les mariages mixtes sont ex­ ceptionnels, chaque groupe conserve ses particularismes et surtout ses équipements communautaires : hôpitaux, écoles, caisses de retraite, équipes sportives ou fanfares.

Une notabilité toute-puissante P armi les couches ai sées de la population, le mélange se fait tout différemment.

A l'abri des belles villas blotties au fond des jardins, les élites ne voisinent pas, mais se ren ­ contrent dans les clubs et le s cercles, à la plage, sur les ter­ rains de sport, au spectacle et lors des soirées mondaines.

Une centaine d'hommes d'ori ­ gines diverses, négociants, pro­ priétaires ou entrepreneurs, possèdent les clefs de la ville et siègent au conseil munici­ pal (qu'ils ont eux-mêmes ins­ titué).

Protégés par le systè­ me des Capitulations - accords de commerce signés avec les pays européens à partir du. »

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