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Discours de Hitler, le 26 septembre 1938, au Sportpalast de Berlin

Publié le 17/01/2022

Extrait du document

« M. Benes est à Prague, et persuadé qu'il ne peut rien lui arriver parce qu'il a derrière lui la France et l'Angleterre... Je crois que le moment est venu de parler maintenant net et clair. On ne peut refuser le titre de pacifique à quelqu'un qui a enduré pendant vingt ans pareille honte. M. Bénès a un peuple de 7 millions d'individus derrière lui et ici il y a un peuple de 75 millions d'hommes... En ce qui concerne la question sudète, ma patience est à bout. M. Bénès a maintenant en main la paix ou la guerre. Ou bien il acceptera cette offre et donnera enfin la liberté aux Allemands, ou bien nous irons chercher cette liberté. Que le monde le sache bien. «


Discours radiodiffusé de N. Chamberlain, le 27 septembre 1938

« Combien il est horrible, combien fantastique, combien incroyable, que nous en soyons à creuser des tranchées et à essayer des masques à gaz en raison d'une querelle qui s'est produite dans un pays lointain, entre des gens dont nous ne savons rien. Il semble encore plus impossible qu'une querelle déjà réglée en principe puisse donner lieu à une guerre... Quelle que soit notre sympathie pour une petite nation qui se trouve aux prises avec un grand et puissant voisin, nous ne saurions nous engager en toute circonstance à entraîner l'Empire britannique dans la guerre pour cette seule petite nation. Si nous avions à nous battre, ce devrait être pour des causes plus importantes... La guerre est une chose terrible et nous devons être bien certains, avant de nous y engager, que ce sont vraiment des problèmes essentiels qui sont en jeu. «

Les événements vus par P.E. Flandin, ancien président du Conseil de la IIIe République

« Le Ier octobre, M. Chamberlain rentre à Londres. Il est acclamé par une foule immense à sa descente d'avion et sur tout son parcours... M. Daladier reçoit la même réception enthousiaste à Paris. Dans toutes les villes et dans tous les villages en province, un sentiment semblable s'exprime, un immense soulagement et un ardent désir de paix. «

La politique française, 1919-1940.

QUESTIONS

1° Rappelez brièvement comment se pose « la question sudète « à la date du discours de Hitler.

2° Quelle est l'attitude de Chamberlain? Comment la justifie-t-il? Quel a été le rôle joué par le Royaume-Uni dans la politique européenne en 1938?

3° Après avoir donné les grandes lignes du dénouement de la crise tchécoslovaque, vous direz si la réaction a été aussi unanime dans l'enthousiasme que l'affirme Flandin.
  

« dehors des frontières de l'Allemagne lors des traités de 1919.

Mais il veut surtout détruire l'État tchécoslovaque,allié de revers de la France.

Aussi reprend-il à son compte les revendications de Henlein.

Prétextant que les Sudètessont l'objet d'une inadmissible répression policière, il masse des troupes à la frontière tchécolovaque.

En septembre1936, l'Allemagne, qui a réarmé depuis trois ans, a acquis une relative supériorité militaire et la faiblesse dont lesdémocraties ont fait preuve, lors de la remilitarisation de la Rhénanie (mars 1936) et de l'Anschluss (mars 1938),incite Hitler à croire qu'aucune puissance ne fera la guerre pour la Tchécoslovaquie, d'où le ton très ferme de sondiscours (« la paix ou la guerre »). L'attitude anglaise Le point de vue britannique.

Il suffit de lire le discours de Chamberlain pour comprendre que Hitler ne s'est pastrompé.

Avant même la conférence de Munich, le Ier ministre anglais a déjà abandonné la Tchécoslovaquie.L'Angleterre traverse en effet, depuis 1919, une période de difficultés économiques aggravées par la crise.

Ellepratique donc une politique d'apaisement (non-intervention en Espagne).

Chamberlain pense que, au fond, le droitdes peuples joue ici en faveur de l'Allemagne et qu'une fois satisfait, Hitler ne réclamera plus rien.

Évidemment, il faitune erreur d'interprétation sur la nature du nazisme. Les démarches de Chamberlain.

Il se rend par deux fois en Allemagne pour rencontrer Hitler, à Berchstesgaden et àBad Godesberg.

Pour éviter la guerre, il accepte que la Tchécoslovaquie cède à l'Allemagne les districts à majoritésudète.

Mais à Godesberg, Hitler fait de la surenchère et remet à Chamberlain un mémorandum à faire accepter augouvernement tchécoslovaque : les 600 000 Sudètes qui, en 1920, se sont installés en Allemagne, devrontparticiper au plébiscite qui doit déterminer les districts à majorité allemande... Et la France? Elle ne veut rien décider sans l'Angleterre, sa seule alliée efficace en cas de guerre.

Elle s'apprête à «lâcher » la Tchécoslovaquie. Le dénouement de la crise A la fin de septembre 1938, l'Europe est au bord de la guerre : la France rappelle ses réservistes, la flotte anglaiseest en alerte.

C'est alors que Mussolini, qui n'est pas prêt, persuade Hitler d'accepter l'idée d'une conférence de ladernière chance. La conférence de Munich.

Elle se réunit dans la nuit du 29 au 30 septembre.

Chamberlain et Daladier acceptent àpeu près toutes les exigences de Hitler.

Le président tchécoslovaque Benes a été tenu à l'écart de la table de laconférence.

L'Allemagne obtient tout le pays Sudète (et non seulement les districts à 50 % allemands) c'est-à-direle pourtour montagneux de la Bohême qui perd ainsi tout intérêt stratégique.

L'évacuation se fera par tranchesjusqu'au 10 octobre.

La France et l'Angleterre garantissent les nouvelles frontières tchécoslovaques, mais qui peutcroire à leurs promesses? D'ailleurs, 6 mois après (mars 1939), les troupes allemandes annexent la totalité du paystchèque (la Bohême et la Moravie) et les démocraties ne bougent pas. Les réactions après la crise Le texte de P.E.

Flandin insiste sur l'enthousiasme des foules au retour de Chamberlain et de Daladier.

Il ne ment pas: il n'y a qu'à revoir les actualités de l'époque.

Daladier dans la voiture découverte qui le ramène du Bourget salued'un air triste, fatigué, désabusé, les Parisiens venus l'acclamer et Léon Blum a bien défini le sentiment éprouvé parles Français : « un lâche soulagement ».

Par la suite, certains ont critiqué la « reculade de Munich » : lescommunistes, l'aile gauche de la S.F.I.O., certains hommes de la droite nationaliste.

Tous les partis se sont divisésentre « munichois » et « antimunichois ».

Les munichois estimaient que la paix avait été sauvée in extremis, lesantimunichois que l'on avait manqué la dernière occasion d'arrêter Hitler et que la fermeté paie toujours. Conclusion Les uns et les autres avaient tort; Munich n'a pas empêché la guerre, mais l'a reculée d'un an.

Certes, lesdémocrates ont réarmé et leurs opinions publiques pacifistes se sont retournées; mais l'Allemagne (2e puissanceéconomique du monde, presque à égalité avec les U.S.A.

alors en pleine dépression économique) a continué deréarmer et d'accentuer son avance pour la fabrication des chars et des avions. Contrairement à l'opinion des antimunichois, la guerre aurait été perdue si elle avait eu lieu en 1938.

On saitmaintenant que Hitler était décidé à la faire s'il n'obtenait pas satisfaction à Munich et (les rapports de notreambassadeur A.

François Poncet le montrent bien) l'Allemagne était alors très avancée dans son réarmement.

C'étaitavant 1938 qu'il aurait fallu arrêter Hitler.. »

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