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En vous appuyant sur vos connaissances de l'agriculture américaine et de celles des autres pays du monde, vous direz si, à votre avis, les Etats-Unis détiennent une véritable «arme alimentaire » ?

Publié le 17/01/2022

Extrait du document


 
 analyse du sujet
 
 • C'est un sujet dont on parle beaucoup depuis quelques années. En effet les États-Unis sont de si gros exportateurs de produits alimentaires qu'il leur est possible d'exercer, par ce moyen commercial, des pressions politiques et diplomatiques.
 
 • Le développement est délicat car il faut faire une analyse sur trois niveaux en montrant les liens qui les unissent dans l'optique du sujet :
 
 — la puissance de l'agriculture américaine,
 
 — les caractères du marché international,
 
 — les circuits commerciaux entre acheteurs et fournisseurs.

« veut utiliser cette production comme arme alimentaire, il est donc nécessaire de raréfier les stocks mondiaux parune forte pression de la demande, entraînant une augmentation des prix.

Ce qui s'est effectivement réalisé depuisune dizaine d'années. II.

Quelles sont les circonstances qui ont permis aux Etats-Unis de détenir une arme alimentaire? 1.

Des achats massifs de blé effectués par l'URSS • Les États-Unis ont été confrontés, pendant vingt ans, après la seconde guerre mondiale, à des difficultés demévente d'excédents agricoles.

On poussait donc à une réduction des surfaces emblavées mais les progrèstechniques ne cessaient d'augmenter les productions.

Or, au début des années 70, les Soviétiques gênés par demauvaises récoltes passent de grosses commandes aux États-Unis.

Les stocks baissent rapidement et les prixmontent, atteignant un niveau supérieur aux prix du marché intérieur américain.

Il devient désormais rentabled'exporter. • Au même moment, d'autres circonstances renforcent ce phénomène : le développement de l'élevage dans la CEEet les graves crises alimentaires des pays en voie de développement. 2.

Les États de la Communauté européenne ont augmenté rapidement l'importance de leur cheptel • Déficitaires en viande, ils ont favorisé la spécialisation dans l'élevage bovin, porcin et l'élevage industriel desvolailles.

Mais la CEE manque d'aliments pour animaux et se trouve donc obligée d'en importer une grande partie.Maïs, sorgho, soja arrivent ainsi des Etats-Unis qui en sont les plus gros exportateurs.

L'Europe dépend donc pourson élevage et sa nourriture carnée des récoltes et des prix proposés par l'agriculture américaine. 3.

Les relations avec le Tiers Monde sont plus complexes • Elles ont commencé après-guerre par une aide alimentaire de la part des États-Unis pour aider ces pays mais aussisurtout pour éponger les excédents de récolte. Ensuite, l'aide sera très insuffisante pour répondre aux besoins accrus des populations sous-développées.

Lacroissance démographique est rapide, augmentant le nombre de bouches à nourrir.

De graves sécheresses enAfrique (Sahel), des inondations dans l'Asie des moussons accentuent le problème de la faim dans ces régions ; ceciau moment où les prix mondiaux se sont déjà relevés et alors que la Chine populaire elle-même devient un grosacheteur. Les États-Unis, disposant des plus gros moyens de production de céréales, tirent profit au maximum de cettesituation.

L'utilisent-ils comme un moyen de pression ? III.

Quelle est la stratégie suivie par les États-Unis ? On peut distinguer trois types d'intervention. 1.

L'arme alimentaire a été utilisée directement pour exercer une pression politique sur le Chili et l'URSS • Sur le Chili : à l'époque du président Allende, les États-Unis ont volontairement arrêté leurs livraisons à un momentoù le pays avait un gros besoin de céréales.

Dès que ce gouvernement fut renversé, les livraisons furent reprises. • Sur l'URSS : le gouvernement Carter mit l'embargo sur les ventes de céréales après l'entrée des troupessoviétiques en Afghanistan.

Décision qui déplut aux fermiers américains qui voyaient ainsi leur place prise par desconcurrents. 2.

Un deuxième type d'intervention concerne les filières de consommation • Par le biais de l'aide alimentaire, les exportateurs américains ont crée des habitudes de consommation fondées surles céréales tempérées et non sur les plantes tropicales.

Une fois l'aide terminée, les livraisons se poursuivent, maisdésormais payées à plein tarif par les pays sous-développés qui délaissent ainsi leurs propres ressourcesalimentaires.

Ces achats pèsent lourd dans la balance commerciale des pays pauvres, obligés de s'endetter auprèsdes banques internationales.

Une partie des prêts consentis le sont en dollars tirés de la vente par l'OPEP de pétroleaux Etats-Unis.

Ce système permet donc à ces derniers de régler une partie de leur facture pétrolière en vendantdes céréales vivrières aux populations du Tiers Monde. 3.

Un troisième type d'intervention peut se réaliser par l'intermédiaire de grandes sociétés • Ces sociétés internationales, spécialisées à l'origine dans les transactions céréalières, sont, pour la plupart,d'obédience américaine.

Elles dominent les circuits de commercialisation de produits de base comme le maïs, le blé,le soja.

Elles sont les seules à connaître avec précision toutes les caractéristiques de l'offre, de la demande et desprix sur les différents marchés Elles ont la puissance d'un Etat lorsqu'elles ont comme interlocuteur les. »

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