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Etre citoyen en France , en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis entre 1820 et 1848 (histoire)

Publié le 25/08/2012

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histoire

De même , en s'engageant dans l'armée , les citoyens se mettent au service de l'Etat , exerçant un de leurs devoirs et participant ainsi à la vie politique du pays . Le citoyen-soldat de la garde nationale française est ainsi une forme active de citoyenneté lors de la Restauration conservatrice . Réservée avant la Révolution française aux citoyens-électeurs , la garde nationale permet aux individus-citoyens de s'investir et de prouver leur attachement à l'état . De plus , l'élection des officiers de la garde nationale se fait par près de 4 millions de français . Les individus-citoyens , privés du droit de vote national , sont alors intégrés socialement et politiquement . Et cette élection très ouverte , par rapport aux nationales et communales , permet une fois de plus l'apprentissage du fonctionnement de la vie politique par de nombreux français alors mis à l'écart . L'ouverture de la garde nationale aux individus-citoyens est une révolution politique et sociale à l'époque . Etre citoyen à l'époque signifie donc s'éduquer , s'engager militairement . 

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« citoyens-électeurs .

Alexis de Tocqueville , dans De la démocratie en Amérique , prône l'idéal américain comme modèle à suivre .

Thiers en vient d'ailleurs à sedemander s'il ne faut pas « traverser l'Atlantique pour trouver la solution autrefois cherchée en Angleterre » .

Le modèle américain est donc omniprésent et est unebase pour les libéraux et républicains désireux de dénoncer les mesures répressives de la monarchie de Juillet .

Une des caractéristiques des citoyens est donc d'utiliserleur droit de vote pour désigner leurs représentants et ainsi contrôler l'état .

On différenciera le citoyen français du citoyen anglais . Selon le modèle anglais , le corps électoral s'élargit donc par l'abaissement du cens tandis que le modèle français présente un élargissement selon les classes socialesau pouvoir .

Si le corps du citoyen-électeur s'étend des propriétaires aux bourgeois grâce aux libéraux , d'autres formes de citoyenneté sont exercées durant la période1820-1848 .

Les personnes exclues du suffrage censitaire , les individus-citoyens , tentent malgré tout de participer à la vie sociale et politique par différents biais . La catégorie des citoyens privés du droit de vote a évolué durant cette période suite aux différentes lois et réformes menées pour la plupart par les libéraux etappliquées à l'électorat français , britannique et états-uniens .

Dans ce début de XIXème siècle , l'Etat semble vouloir limiter au maximum l'expression des individus-citoyens .

En France , le citoyen passif est théoriquement associé aux droits de propriété , de liberté et de protection de sa personne .

Le premier amendement de laconstitution américaine de 1787 déclare que « Le Congrès ne fera aucune loi qui touche l'établissement ou interdise le libre exercice d'une religion, ni qui restreignela liberté de la parole ou de la presse, ou le droit qu'a le peuple de s'assembler paisiblement et d'adresser des pétitions au gouvernement pour la réparation des tortsdont il a à se plaindre.

» L'individu-citoyen repose ainsi sur trois principes : l'égalité , l'individualité et l'universalité .

S'il ne peut pas accéder aux urnes nationales , ilutilise d'autres voies conduisant à la vie collective et participative .

Le citoyen s'investit dans les fédérations , les clubs , les organisations populaires et les fêtesciviques .Mais ces voies sont restreintes .

En effet , les libertés individuelles sont , en France, suspendues le 26 mars 1820 , la censure est rétablie le 30 mars 1820 ,l'éducation est contrôlée ( L'école Normale Supérieure est fermée le 6 septembre 1822 et la faculté de médecine le 21 novembre de la même année , suite à leuridéologie anti-cléricale ) .

De la même manière en Grande-Bretagne , l'Etat restreint les libertés individuelles et collectives suite à l'agitation sociale ( de 1816 à 1819) .

L'Habeas Corpus est ainsi suspendu , les journaux sont saisis et les meetings sont interdits .

En revanche , les libertés d'expression , de presse se consolident auxEtats-Unis pendant la même période .

Les français prennent alors leurs contemporains comme modèle pour défendre et revendiquer leurs libertés perdues .L'opposition est malgré tout entendue à travers les différentes pétitions signées aussi bien en France , Grande Bretagne et Etats Unis avant les réformes des années 30.

On en compte 1336 par an sous la Restauration française , soit un investissement conséquent des citoyens français dans la vie sociale .

Cependant leur poidspolitique est remis en question aux Etats-Unis après celles contre l'esclavage dans les années 1830-1840 .

En effet , elles ne sont à l'époque pas prise en compte ,considérées comme étant sans valeur nationale .

Donc malgré une volonté réelle de s'impliquer de la part des citoyens leur poids est encore très faible sur la scènepolitique au travers des pétitions .Suite à l'extension du suffrage universel aux Etats-unis et en Grande-Bretagne , des partis apparaissent dès le début du XIXème siècle .

Forme d'action politique , lesoutien de ces partis permet aux citoyens de donner leur avis et de faire entendre leurs convictions .

De même , dans leur volonté d'accéder au pouvoir , ils défendentdes idées et programmes politiques et mobilisent les électeurs en masse dans les meetings .

A cette époque , deux partis majoritaires , les libéraux et les conservateurss'affrontent .

La notion de suffrage universel les séparent .

Les Whigs s'opposent aux Tories en Grande-Bretagne et les fédéralistes aux républicains aux Etats Unis .Ils permettent donc une politisation de la société .Au début des années 1920 et 1930 , être citoyen hors des urnes consiste donc entre autre à signer des pétitions , soutenir des partis politiques , participer à desregroupements parlementaires selon les affinités en Angleterre et Etats-Unis .

Les français , quant à eux , tentent de récupérer leurs libertés limitées afin d'exercerleurs droits et devoirs de citoyens en s'appuyant et en s'inspirant des modèles américains et britanniques . Que ce soit progressivement ou non , la condition de l'individu-citoyen évolue en France , Grande Bretagne et Etats Unis .

Il faut d'ailleurs dissocier le citoyenfrançais du citoyen anglais.

Libéral en Angleterre , il prône la liberté de penser , de s'exprimer .

En France , le citoyen est né de la rupture avec la monarchie absolue ,il est démocrate et a acquis sa liberté politique grâce à sa participation à la vie collective .

La définition du citoyen s'élargit donc grâce aux avancées sociales etpolitiques .

En 1827 , Charles Dupin , homme politique français , parle dans Les forces productives et commerciales de la France , d'un bond en avant positif , enFrance , « de la vie intellectuelle , de l'édition , de la presse » .A cette période , l'industrialisation de ces pays fait naître une nouvelle classe sociale , la classe ouvrière .

De nouvelles revendications se font alors entendre , leurcondition de vie étant déplorable .

Le pouvoir , afin d'éviter une autre révolution , prend alors des mesures favorisant la masse populaire .

Cette nouvelle classesociale , appelée également prolétariat , ayant un poids démographique important se doit d'être entendu sur la scène politique .

Elle est au coeur de la question dusuffrage universel et revendique sa citoyenneté .

C'est pourquoi le mouvement du romantisme , se développant à partir des années 1820 , évoque les conditions de viede cette nouvelle classe sociale .( comme Victor Hugo ) .

Les littéraires et les artistes défendent la masse populaire privée du droit de parole .

La question duprolétaire est alors au centre de la vie sociale et politique .

En Grande-Bretagne notamment , des ouvriers non qualifiés tentent de se regrouper pour revendiquer leursdroits en tant que citoyens ( Lovett et Connor , activistes anglais )L'accès à la citoyenneté passe par le développement de l'éducation et de la culture au sein de la société.

Ainsi , en Angleterre et au Pays de Galles , l'état s'implique àpartir de 1833 dans la construction des écoles publiques .

En France , des intellectuels développent des cours pour adultes afin de paupériser l'éducation et d' instruireles enfants et les adultes .

Le ministre de l'Instruction Guizot met en place le 28 juin 1833 une loi obligeant l'installation d'une école primaire par commune et uneécole pour former les instituteurs par département .

Le nombre d'élèves double alors tandis que le nombre d'écoles en France passe de 30 996 à 52 779 .

De même ,des bibliothèques publiques se mettent en place en France , Grande-Bretagne et Etats-Unis .

En 1845 , une loi sur les musées en Grande-Bretagne permet l'ouverturede locaux dans des musées municipaux pour y installer une bibliothèque .

Aux Etats-Unis , la première bibliothèque avec un financement public est construite en1833 à Peterborough dans le New Hampshire .

Le citoyen du XIXème siècle développe sa culture .

Un réel effort d'instruction est réalisé .

Des ouvrages etpublications sont publiés par différents groupes politiques permettant la diffusion des idées républicaines .

Les journaux concernant les citoyens se multiplient comme« Le journal du peuple » en France par exemple .De même , en s'engageant dans l'armée , les citoyens se mettent au service de l'Etat , exerçant un de leurs devoirs et participant ainsi à la vie politique du pays .

Lecitoyen-soldat de la garde nationale française est ainsi une forme active de citoyenneté lors de la Restauration conservatrice .

Réservée avant la Révolution françaiseaux citoyens-électeurs , la garde nationale permet aux individus-citoyens de s'investir et de prouver leur attachement à l'état .

De plus , l'élection des officiers de lagarde nationale se fait par près de 4 millions de français .

Les individus-citoyens , privés du droit de vote national , sont alors intégrés socialement et politiquement .Et cette élection très ouverte , par rapport aux nationales et communales , permet une fois de plus l'apprentissage du fonctionnement de la vie politique par denombreux français alors mis à l'écart .

L'ouverture de la garde nationale aux individus-citoyens est une révolution politique et sociale à l'époque .

Etre citoyen àl'époque signifie donc s'éduquer , s'engager militairement . Le citoyen n'a donc pas toujours été celui que nous connaissons aujourd'hui .

La conquête de la démocratie et de la citoyenneté universelle s'est faite , en France ,Grande-Bretagne et Etats-Unis de manières différentes ( avec plus ou moins des points communs ) mais dans un but commun : l'avènement du citoyen .

Si lesbritanniques accèdent au suffrage universel à la fin du XIXème siècle par l'élargissement progressif du corps des citoyens propriétaires , « le XIXème siècle françaisconnaît un mouvement brutal d'oscillation entre un suffrage censitaire très restreint et un suffrage ( masculin ) vraiment universel » ( Pierre Rosanvallon , Le sacre ducitoyen , folio histoire, p 131 ) Les différentes formes de participation de l'individu-citoyen sont toujours incluses dans la participation à la vie politique de nos jours .Et le suffrage universel d'aujourd'hui , au sens propre du terme , n'est malgré son nom pas accessible à tous .

Les mineurs sont en effet exclus du suffrage .

Desévolutions sont donc encore prévisibles dans l'élargissement du corps électoral actuel . Bibliographie. »

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