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Histoire LES CONFLITS ETHNIQUES

Publié le 09/02/2019

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affaire au regain de nationalisme des nouveaux gouvernements d’après 1989. Le phénomène fut particulièrement criant pour les Tsiganes de Roumanie, soumis à de très nombreuses mesures vexatoires et objets de violences impunies de la part de la population.

 

Toutefois, l’exemple le plus dramatique de conflit ethnique issu de l’effondrement d’un régime communiste (fonctionnant selon des modalités proches de celles des démocraties populaires malgré son caractère autogestionnaire) fut donné par la république fédérale de Yougoslavie.

 

Après la mort du maréchal Tito, héros national, garant par sa seule personne de l’unité de son pays, une crise éclata entre les différentes composantes de la fédération, aboutissant en 1990 à une véritable guerre civile impliquant la Croatie, la Serbie et la Bosnie-Herzégovine (peuplée de Serbes, de Croates et de musulmans) pour le contrôle de cette dernière.

Popperfoto

Quatre personnes âgées contraintes de vendre du bric-à-brac au marché en plein air de Sarajevo, la capitale bosniaque, pendant un siège qui dura 18 mois.

La remise en cause du rêve américain

 

Les États-Unis d’Amérique connurent à partir des années 1960 une vague de contestation. Les Noirs américains furent les premiers à se révolter contre la ségrégation raciale en vigueur dans la plupart des États du Sud, d’abord pacifiquement (action du pasteur Martin Luther King), puis par la violence (les Black Panthers).

 

Ils ont été ainsi les premiers à tenter de se définir comme une communauté distincte au sein de la société des États-Unis, comme une ethnie. Leurs critères ne reposaient pas sur la survivance de traditions, d’un modèle archaïque de société et de culture. Ils parlaient tous l’américain, n’ayant pas

 

conservé le dialecte de leurs ancêtres africains, tous étaient des Américains, nés aux États-Unis, de parents américains. C’est par un processus de différenciation dans leur valeurs, dans leurs références culturelles, et parfois religieuses (les Black Muslims) que les Afro-Américains se sont identifiés. Parmi tous les modèles de société qui s’offraient à eux, toutes les versions de leur passé disponibles, ils s’en sont appropriés une, tentant d’inventer une unité culturelle, linguistique et politique. Car inscrite dans une société urbanisée et industrielle comme celle des États-Unis, cette ethnie a utilisé les réseaux sociaux disponibles pour s’exprimer: partis politiques, congrégations religieuses, associations de quartiers.

 

Les Amérindiens, grands perdants de la conquête de l’Ouest, suivirent. Longtemps parqués dans les réserves, livrés à eux-mêmes, les Indiens d’Amérique, dans les années 1980, commencèrent à revendiquer une place dans la

 

Hulton Deutsch/Bettmann aAchive

société américaine, tout en affirmant leur différence. Renouant avec des traditions ancestrales, ils tentent de sauvegarder leur passé et de se donner un avenir; contrairement aux Afro-Américains, ils ont une langue propre, une véritable tradition ou culte religieux mais ont été volontairement exclus de la société américaine.

 

Au cours des années 1990, le «politiquement correct», né sur les campus américains, incita, avec parfois quelques excès grotesques, nombre de minorités à se revendiquer comme telles. Cette « fragmentation » du melting-pot américain, qui avait toujours connu ses exclus (hispaniques, Noirs, et au début du xx' siècle Italiens et Slaves), est tout à fait préoccupante.

 

La peur de l’invasion

 

Au cours des années 1950 et 1960, les besoins en main-d’œuvre provoqués par le boom économique européen poussèrent les nations occidentales à puiser abondamment dans le réservoir démographique de leurs ex-colonies; ce fut le cas de la France, avec l’Algérie et le Maroc, et de la Grande-Bretagne avec les Indes et les Antilles. En Allemagne, la main-d’œuvre turque ne bénéficiait que du statut de «travailleurs invités» alors qu’en France et au Royaume-Uni, les immigrants parlant déjà la langue pouvaient s’installer durablement. L’intégration devint particulièrement difficile avec la montée du chômage lorsque la crise économique éclata au cours des années 1970. Ce facteur fut exploité politiquement par divers partis d’extrême-droite qui accusèrent les immigrants du tiers-monde de compromettre la «préférence nationale». Dans un monde où les réfugiés et personnes déplacées des divers conflits de la planète se chiffrent en dizaines de millions, une phobie de l’invasion paralyse les pays d’Europe, qui ont tous établi la distinction auparavant floue, entre réfugiés politiques et réfugiés économiques, dont la demande d’asile ne peut plus désormais être considérée comme justifiée. Ce repli derrière des frontières semble assez paradoxal à l’heure de la mondialisation des échanges, à laquelle les conflits ethniques constituent une résistance de poids.

Des réfugiés bosniaques, regroupés dans un gymnase. La désintégration de l’ex-Yougoslavie, à partir de 1990, fut à l’origine d’une terrible guerre civile entre Serbes, Croates et musulmans.

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« Les conflits ethniques Malgré une tentative de clarification, Je mot ethnie est encore d'un usage peu aisé; il est appli­ qué à des réalités aussi dissemblables qu'une tribu en Afrique, qu'une minorité nationale aux É tats-Unis.

Pourtant les revendications de cette appartenance et de cette différence s'expriment souvent de la même manière: par le conflit.

Migration et conflits ethniques L'être humain appartient toujours à plusieurs groupes, de dimensions variables, allant de la famille ou de la «bande>> à la nation, voire à J'É tat ou à une association d'États.

Cette conscience du groupe est toutefois implicitement liée au concept d'«étranger» qui rassemble tous ceux, hostiles ou amicaux, qui ne sont pas membres, par leur origine, de J'ethnie dont on fait partie.

Le pas est vite franchi vers la xénophobie, notam­ ment dans le cas de sociétés pluri-ethniques confrontées à des crises graves.

Il n'est pas exagéré de dire que J'histoire humaine est presque entièrement faite de conflits entre groupes antagonistes, que ceux-ci soient religieux, économiques ou ethniques.

Parmi les différents types de conflits, ces derniers font par­ tie des plus sanglants, car ils revendiquent tou­ jours un caractère radical.

Une guerre de religion vise à abattre une héré­ sie et à convertir J'autre à «la vraie foi», tandis qu'un conflit ethnique vise à J'élimination du peuple rival, perçu comme une menace collecti­ ve.

Par ailleurs, la possibilité qu'un conflit eL;1- nique éclate s'accroît avec le temps.

En effet, à travers les siècles, les peuples migrent, s'assimi- Dans le long et sanglant conflit qui oppose Israéliens et Palestiniens � depuis la création de l'É tat d'Israël, le massacre des camps de Chatila et Sabra au Uban sud fut un des épisodes les plus tragiques des années 1980.

lent les uns aux autres, s'enrichissent ou s'exter­ minent mutuellement, mais finissent par consti­ tuer une mosaïque très complexe d'ethnies imbriquées les unes dans les autres sur un même territoire.

C'est Je cas en Europe centrale et orien­ tale, où les invasions de la fin de J'Antiquité et du haut Moyen Âge transformèrent la région en patchwork ethnique (Germains, Slaves et Hon­ grois).

Rares sont en effet dans cette partie du Vieux Continent les zones ethniquement homer gènes (comme le prouve Je cas de la Yougo­ slavie, assemblage pluriséculaire de peuples vivant dans une l)l.ême région, et unis artificielle­ ment en un seul Etat de 1918 à 1990).

En Asie, en Afrique ou en Océanie, de sem­ blables cas de mouvements de populations et de i Des immigrants arrivant au bureau d'Ellis A Island (dans le port de New York) au début du siècle.

Les conflits ethniques, qui épargnèrent relativement l'Amérique, terre d'immigration, naissent souvent lorsqu'un groupe ethnique important s'installe durablement dans un pays.

brassages ethniques existaient aussi, mais J'ex­ pansion européenne de la fin du XV" siècle eut pour conséquence de J'amplifier (aux îles Fidji, en Afrique du Sud, à Hong Kong, au Viêt Nam).

Le cas des Amériques est Je plus extrême, puisque les vagues successives d'immigrants européens noyèrent vite dans leur masse les Amérindiens, déjà démographiquement faibles.

Il existe toutefois de fortes nuances régionales, a E «. »

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