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INDOCHINE (guerre d')

Publié le 08/09/2011

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À l'origine de cette première et décisive guerre de décolonisation (1945-1954), l'insurmontable incompatibilité du projet indochinois de la France en 1945 - non pas la restauration du modèle colonial ancien mais sa modernisation par la mise en place du self-government, des libertés politiques et syndicales dans les cinq territoires indochinois ; par leur entrée dans une Fédération indochinoise dotée d'un gouvernement central puissant, contrôlé par la France ; par l'industrialisation accélérée de l'Indochine - avec les indépendances proclamées en 1945, avant tout avec l'existence de la République démocratique du Vietnam (RDV) dirigée par Ho Chi Minh et les communistes vietnamiens (le Vietminh) depuis la révolution d'août 1945. Il n'y a pas de compromis possible : la mise en place de la Fédération indochinoise conditionne le succès du projet d'Union française mais en même temps nie l'indépendance et l'unité du Vietnam. L'engagement du Corps expéditionnaire français. Tout au long de la première phase du conflit (1945-1946) - marquée par le débarquement à Saigon du Corps expéditionnaire français en Extrême-Orient (CEFEO) du général Leclerc (1902-1947) en octobre 1945, par le développement des guérillas du Vietminh en Cochinchine, puis par le débarquement du CEFEO au Tonkin en mars 1946 à la suite des accords franco-vietnamiens ambigus du 6 mars -, tandis que se déroule le retrait des troupes d'occupation britanniques au sud et chinoises au nord, la RDV négocie (conférence de Dalat, avril 1946) avec le haut-commissaire de France, l'amiral Thierry d'Argenlieu (1889-1964), puis directement avec le gouvernement français (conférence de Fontainebleau à l'été 1946). En fait, il ne s'agit pour les deux adversaires que de gagner du temps pour se préparer à la guerre qui se généralise après le bombardement naval de Haïphong (23 novembre 1946) et la bataille de Hanoi (du 19 décembre 1946 à la mi-janvier 1947). Endiguer le communisme en Asie. Dans la deuxième phase (1947-1950), le CEFEO, qui tient solidement les villes et les routes du Sud, reconquiert celles du Nord et la zone Hué-Da Nang, mais ne parvient pas à détruire l'appareil politique et l'armée embryonnaire de la RDV repliés dans la haute région montagneuse du Tonkin. Tout change lorsque l'Armée populaire chinoise atteint en décembre 1949 la frontière indochinoise : la guerre a désormais pour but essentiel l'endiguement du communisme en Asie, l'Indochine devient le principal front chaud de la Guerre froide. Le Vietminh dispose désormais d'une aide extérieure considérable - dès 1950, les 100 000 soldats réguliers de l'Armée populaire de libération (APL) sont organisés en 70 bataillons régionaux et en 4 divisions, sans compter 33 bataillons régionaux et 60 000 miliciens -, ce que démontre le désastre militaire français de Cao Bang (3-8 octobre 1950), véritable tournant stratégique du conflit. « Vietnamiser « la guerre. Dans la troisième phase (1951-1954), la France n'a plus d'autre issue que de « vietnamiser « la guerre en cherchant à opposer les régimes anticommunistes, les trois États associés - le Cambodge, le Laos et surtout l'État du Vietnam dirigé par l'ancien empereur Bao Dai -, à la RDV et d'obtenir l'aide militaire et financière américaine (elle représentera au total le tiers du coût de la guerre). En 1951, le CEFEO, repris en main par le général de Lattre de Tassigny (1889-1952), brise les offensives du Vietminh sur le delta du fleuve Rouge, sans toutefois pouvoir modifier le précaire équilibre des forces. Dès la fin de 1952, la stratégie française n'a plus pour objectif que l'amélioration de la carte de la guerre en prévision de l'inévitable négociation, ainsi que la mise sur pied de l'État du Vietnam et de son armée. C'est le sens du plan Navarre (1953-1954), mis en échec à Dien Bien Phu (1953-1954) alors que va commencer la négociation des accords de Genève, portant armistice. Ce dernier, signé le 21 juillet 1954, met fin à une guerre désastreuse (peut-être un demi-million de morts vietnamiens, 40 000 tués et 70 000 blessés dans le CEFEO, coût pour la France : 2 200 milliards de francs français 1953, soit une année de revenu national, le développement du Vietnam ajourné pour trente ans). Les troupes françaises évacuent le Nord-Vietnam en octobre 1955 et le Sud en avril 1956. Daniel HÉMERY

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iii Pour lutter con tr e l'occupant et libérer son peup le, Hô Chi Minh crée en 1941 avec des mili­ tants du P C I et des assoc iations c la nd estin es d'ouvriers, de femmes, de jeunes e t des gro upes de gué rilla antij ap o nais e le Front de l'ind ép e n­ dance du Viêt Nam: le Viêt-minh.

Sous l'impul­ sion de Vô Nguyên Giap, la guérilla est orga nis ée et, en décembre 1944, une a rm ée populaire viet­ namienne est c r éée.

Les Japonais ayan t proclamé en mars 1945 l'indépendance du Viêt Nam avec l'empereur Bao Dai à sa tête , le Viêt-minh con traint l'empereur à abd iqu er ; le 2 septembre, il pro­ clame à Hano i la république démocratique du Viel Nam indépendant.

Le début du conflit indochinois En vertu des acco rds de Potsdam -réglant le par­ tage des territoires ennem is occupés à l'issu e de la victoire a lli ée de la Seconde Guerre m o ndi ale -, l es Chin ois devaient occ upe r l ' Ind ochin e, au n o rd du 16•· parallèle, et l es Britanniques au sud de cette lign e.

Mais le gén é ra l de Gaulle donne l'ordr e à l'amiral Thierry d 'Argenlieu , haut-commissaire de l'Indoch ine, de «rétablir la souverain eté française ».

Les blindés du généra l Leclerc e ntr ent à.

Sai­ gon le 5 octobre 1945, r e lèven t rapidement les Bri­ tanniques jusqu 'au 16•· parallèle, mais la présence des troupes c hin oi ses au nord de l'Indochine et celle d' un gouverneme nt vietnamien obligent la France à négocier: celle-c i obtient le départ des Ch inois con tre l'abandon de ses possessions en Ch ine le 22 févr ierJ946 et reconnaît par l'accord du 6 _mars 1946 la république du Viêt Nam comm e un «Etat libr e ayant son gouvernemen t, son armée et ses finan ces», mais intégré dans une Fédération indochinoise faisant elle-m ême partie de l'Union française .

L'amiral Thierry d'Argenlieu , app uyé par une grande partie de la classe politique fran­ çaise, dénonce l'acco rd et crée, le 1··· juin 1946 à Saigon, un «go uvernement proviso ire de la Coc hin c hin e».

Les pourparlers avec H ô Ch i Minh à Fontainebleau son t al ors dans l'impasse .

Le 23 novembre 1946 , les Français bombarde nt le Trente ans après les accords de Genève , cet homme se recueille dans le cimetière .....

des soldats vietnamiens morts à Diên Biên Phu.

C HI MINH Né dans un milieu modeste vers 1890, Hô Chi Minh vient à Paris à l'âge de 20 ans et fonde le Paria, journal anticolonialiste .

Il séjourne à Moscou (1924) puis retourne en Asie où il fonde en 1930 le parti communiste indochi ­ nois (PCI ).

Condamné à mort par contum a ce, il se ré fug ie e n URSS où il re ste jusqu 'en 1938 , p uis séjourn e en Chine .

Prisonni er d es Japo­ n ais pen d ant 18 mo is , il co m pose se s célè br es Poèm es de pr is on.

Libé ré , il r entr e e n lndo· chine , con tr aint l'e mpe reur B ao D ai à abd iq uer et proclame l'indépenda n ce du Viêt Nam (2 sep­ tembre 1945).

La France tient à r econ quérir so n ancien ne colonie et la guerre dure jus ­ qu'en mai 1954.

À pl us de 70 ans .

son rôle dans la «Seconde guerre de résistance • -cette fois contre les Américains -est celui d'inspira ­ teur du nationalisme révolutionnaire.

On don ­ nera son nom aux itinéraires logistiques du Viêt·minh puis de l'armée du Viêt Nam du Nord ( « pistes Hô Chi Minh • ).

~ Évacuation des blessés de la cuvette de Diên Biên Phu.

Le 7 mai 1954 , après un siège de 56 jours, la garnison française capitulait sous les assauts du Viêt-minh .

port de Haiphong , faisant au moins 6000 morts.

La ruptur e est définitivement consommée.

Après une te ntative d' insurr ectio n à Hano i, H ô Ch i Minh entre bientôt dans la clandestinité en confiant à Giap le com mand eme nt de l'armée populaire .

Celui-ci lan ce une offensive dans le Tonkin et la Fra nce répo nd en envoyan t ses troupes : c'est le début de la guerre d 'Ind ochin e.

La «sale guerre ,, La guérilla contrô le rapid em e nt une g ra nde par­ tie du Tonkin et quelques régions de l'Ann am e t de la Cochinchine.

Elle trouv e non moins vite l' a ppui des paysans dans les zones con trô lées en d émo cratisant l'administr a tion loca le des vill ages et en plaça nt des comit és populaires à la place des notables .

Une véritable éco nomie de guerre est mis e en pla ce par le Viêt-minh afin de se ravi­ t a ill er et d e se déplace r.

Pour f a ir e f ace à l'insur­ rectio n, la Fran ce décide d'i soler la résistan ce communist e en négoc iant directeme nt avec l'em­ per e ur Bao Dai .

Par les acco rds de la baie d 'Along (5 juin 1948 ), Paris reconnaît l'indépendance du Viêt N am au sein d e l'Uni on française.

Le Laos obtiendra de mêm e son ind épe ndance dans le cadr e de l'Union fran çaise le 19 juill et 1 949, le Cambodge le 8 nov embr e 1 949.

Mais la situation ind ochin oi se perd peu à pe u son carac tè re de g ue rre colonia le pour e ntrer dans la spirale de la guerre froide.

Le 25 juin 1950 débute la guerre de Co rée.

L'armée amé ricaine s'engage dans le conflit con tre la Corée du Nord sous la bannière de l'ONU.

En France, la guerre d'Indochine m obilise alors les commun istes qui dénoncent la «sa le gu e rre».

Le Viêt-minh , arm é par la Chi n e communiste, contr ôle d ès 194 9le nord-€st du Tonkin et en sep­ te mbr e 1 950 la moitié de la province après une victoire sur les forces françaises qui doivent éva­ cu er Cao Bang.

La Fran ce décide alors d'envoyer le général de Lattre de Tassi g ny a u double titre de haut-c ommissair e e t de comm anda nt en ch e f des troup es fran çaises.

En Ind ochin e, de Tassigny re p o uss e un e v io le nte a ttaqu e v i êt-m inh sur. »

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