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La fin de la Seconde Guerre mondiale et les débuts d’un nouvel ordre mondial (cours)

Publié le 21/03/2024

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« La fin de la Seconde Guerre mondiale et les débuts d’un nouvel ordre mondial La Seconde Guerre mondiale est une rupture majeure dans l’histoire du monde ; en effet, elle constitue un traumatisme moral qui amène les vainqueurs à forger des institutions qui empêcheront qu’une telle horreur se répète. Pourtant, dès les lendemains de la guerre, la rivalité entre les deux grands vainqueurs, les Etats-Unis et l’Union soviétique, débouche sur un conflit d’un type nouveau, auquel s’ajoutent bientôt d’autres tensions, selon un ordre international bien différent de celui que rêvaient les vainqueurs de la Seconde Guerre mondiale. Quel ordre international émerge au lendemain de la Seconde Guerre mondiale ? I/ Le monde en 1945 : bilan de la guerre et espoirs d’un monde nouveau 1) Un monde profondément meurtri * La Seconde Guerre mondiale est la plus meurtrière de toutes les guerres : elle a occasionné entre 50 et 60M de victimes ; parmi elles, pour la première fois (et à l’inverse de la Première Guerre mondiale), les civils sont majoritaires (30M). C’est la dimension mondiale du conflit, la radicalité idéologique et la puissance de feu (jusqu’à la bombe nucléaire) qui expliquent un tel bilan. Les génocides ont entraîné la disparition de la moitié des Tsiganes et les 2/3 des juifs d’Europe. Mais ce bilan est inégal selon les pays : l’URSS a perdu 26M de personnes (dont 2/3 de civils), la Pologne 20% de sa population (95% des juifs polonais) ; à l’opposé, les Etats-Unis « seulement » 300 000 soldats (et aucun civil). * S’y ajoutent des millions de blessés et 50 millions de gens sur les routes à la fin de la guerre : déportés libérés et soldats démobilisés qui tentent de rentrer chez eux, déplacés qui fuient les combats ou les changements de frontières (parmi eux, 12 millions d’Allemands). La violence et la mort se prolongent après la libération : aux Pays-Bas, 25 000 personnes meurent de faim au printemps 1945 ; guerre civile en Grèce entre monarchistes et communistes ; pogroms antisémites en Pologne. * La libération des camps (début 1945) provoque un choc moral, les images prises par les armées atteignent rapidement les opinions publiques horrifiées. Les bombardements nucléaires sur le Japon font surgir la peur d’une apocalypse nucléaire. * Les destructions matérielles sont immenses : la Pologne, le Japon, l’Allemagne sont des champs de ruines. L’approvisionnement est difficile, ce qui prolonge les pénuries jusqu’à la fin des années 1940 dans de nombreux pays (tickets de rationnement en France jusqu’en 1949). Seuls les USA sortent enrichis matériellement : ils détiennent en 1945 50% de la production industrielle mondiale. 2) Régler le sort des vaincus et reconstruire * Face à l’énormité des crimes commis par l’Allemagne, les Alliés décident d’en juger les principaux dirigeants encore en vie lors des procès de Nuremberg (novembre 1945-Octobre 1946), par un Tribunal militaire international (auquel participent les 4 grands vainqueurs de l’Allemagne). Le tribunal les juge en s’appuyant sur des témoignages, des images (photos, vidéos), des actes administratifs, et sur la base de chefs d’accusation comme les crimes contre la paix (guerre d’agression), crimes de guerre (non-respect des « lois de la guerre ») et crimes contre l’humanité (= assassinat, extermination, …, contre des populations civiles, ou bien les persécutions, pour des motifs politiques, raciaux ou religieux) ; ce chef d’accusation est créé à l’occasion des procès et est rétroactif (il s’applique à des faits commis avant sa formulation ; principe exceptionnel en droit). Parmi les 23 dirigeants nazis jugés à Nuremberg, 12 sont condamnés à mort, considérés comme les plus directement impliqués dans l’ensemble de ces crimes de l’Etat nazi (idéologues, ministres, hautcommandement militaire). Au Japon, les procès de Tokyo (1946-48), menés par les USA, aboutissent à 7 condamnations à mort, dont celle de Tojo, chef du gouvernement. Ces procès ont permis la mise en place d’une justice internationale, même s’ils ont pu être critiqués par la suite pour avoir été une « justice des vainqueurs », et, dans le cas de Nuremberg, d’avoir occulté la spécificité des génocides. * Vis-à-vis du reste de la population allemande, les Alliés s’engagent à dénazifier (NSDAP interdit), démocratiser (rééducation politique), et démilitariser.

Les membres du NSDAP sont classés en fonction de leur implication (coupables principaux jusqu’à « suiveur ») et traités de manière inégale ; beaucoup d’anciens nazis sont rapidement amnistiés et s’intègrent dans les sociétés des deux parties de l’Allemagne (en particulier à l’Ouest). * La défaite de l’Allemagne entraîne des modifications territoriales, l’Allemagne perd ses territoires à l’est de la ligne Oder-Neisse, attribués à l’URSS et à la Pologne, qui elle cède ses territoires de l’est à l’URSS.

Ces modifications de frontières entraînent le déplacement de millions de personnes. * En France, la libération permet la mise en œuvre, au moins partielle, du projet de refondation républicaine, énoncé dans le programme du Conseil National de la Résistance (CNR) le 15 mars 1944, alors que le pays est toujours dirigé par Vichy et occupé : - restauration de la République et création d’un Gouvernement provisoire de la République française (GPRF), présidé par De Gaulle, qui restaure l’autorité de l’Etat sur l’ensemble du territoire libéré (fin de l’année 1944) ; le régime de Vichy est dissous, ses principaux dirigeants sont jugés (Pétain condamné à mort mais gracié par De Gaulle ; Pierre Laval condamné à mort et exécuté) ; la justice mène une épuration légale (élimination des collaborateurs de la vie politique et sociale), après les débordements de l’épuration sauvage des débuts - extension du droit de vote aux femmes, pour approfondir le caractère démocratique de la République ; l’Union française se substitue à l’Empire colonial, sans grand changements (sauf pour les DOM) - dans le domaine économique, le programme du CNR (inspiré par les socialistes et les communistes, mais avec l’appui d’hommes de droite, dont De Gaulle) veut détruire les puissances capitalistes dans des secteursclés, pour les punir d’avoir collaboré avec l’Allemagne (Renault est nationalisée) ou pour donner à l’Etat les moyens de la reconstruction : nationalisation des mines, de l’énergie (EDF), des banques et assurances, des transports (Air France ; SNCF, depuis le Front Populaire) - dans le domaine social, le programme du CNR annonce la mise en place d’un Etat-providence (Etat qui couvre les besoins sociaux et les risques individuels), sous la forme de la Sécurité sociale (1945) : allocations familiales, invalidité, maladie, vieillesse. 3) Vers un monde nouveau ? Voir EMC : les institutions.... »

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