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La France et la Grande-Bretagne face à la décolonisation

Publié le 01/09/2012

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Dès 1945, La Grande-Bretagne, prévoit un programme de décolonisation progressive, c’est-à-dire le passage graduel de l’administration directe à l’autonomie, puis à l’indépendance .Il repose sur la volonté de former les colonies à  la démocratie avant de les amener à  l’autonomie (self-government)  puis à l’indépendance. Ainsi dès l’entre-deux-guerres, les britanniques ont su prendre en compte la volonté émancipatrice des populations colonisées et faire participer les élites à la vie politique. Ils privilégient une vision économique de la puissance. Le gouvernement est prêt à accorder l’indépendance politique pour mieux conserver les liens économiques privilégiés au sein du Commonwealth (politique du Give and Keep). De plus , les Etats-Unis, qui ont soutenu la Grande-Bretagne durant la guerre, font pression sur cette dernière au nom de leur anticolonialisme.              La politique coloniale de la France va évoluer dans le temps Au début du processus de décolonisation ,elle considère que sa puissance politique est toujours attachée à la possession d’un empire colonial. Cette conception est renforcée après la seconde guerre mondiale, pour ces états qui veulent restaurer leur grandeur mise à mal par l’occupation allemande. De plus, sa politique coloniale  est marquée par l’immobilisme et le conservatisme : depuis le 19ème siècle leur vision du colonisé reste celle d’un sujet sans droit . En 1944 De Gaulle fait référence à « L’œuvre civilisatrice accomplie par la France « Leur politique coloniale va être la suivante : donner une large autonomie de manière à faire oublier toute idée d’indépendance. Cette politique débouche sur la guerre d’Indochine Mais au milieu des années 1950 la France infléchit sa position dans un sens qui ouvre la voie à l’émancipation de colonies car le contexte a évolué . La conférence de Bandung (1955) et la crise de Suez (1956) révèlent le poids nouveau du Tiers-Monde, et les guerres menées par les métropoles sont des impasses (la France a subi une terrible défaite en Indochine et s’enlise depuis 1954dans la guerre d’Algérie.) .

« L’opposition irréductible entre hindous et musulmans conduit à la création de deux états indépendants en 1947 .L’Union indienne à majorité hindouiste dirigée parNehru.

Le Pakistan à majorité musulmane dirigé par Jinnah.Cette séparation de l’Inde provoque des déplacements de population et des massacres(1 million de morts) et coûte la vie à Gandhi assassiné en 1948.

La décolonisation de l’Afrique débute dans les territoires britanniques où existe depuis les années 20 des organisations nationalistes .

Ces territoiresaccèdent à l’indépendance par une évolution constitutionnelle.

En Afrique occidentale Ghana (1957), Nigeria (1960), Sierra Léone(1961).

En Afrique orientale etméridionale (Ouganda, Kenya en 1963) et Tanganyka, En Afrique du Nord, après quelques années de troubles et de négociations, les protectorats français de Tunisie et du Maroc accèdent à l’indépendance en1956.

Les nationalistes tunisiens s’étaient appuyés sur le parti Néo-Destour dont le chef, Bourguiba, devient le président de la nouvelle république tunisienne.AuMaroc, le sultan Mohammed V a joué un rôle déterminant : il est choisi comme roi.

L’Afrique noire connaît, dans l’ensemble, une décolonisation douce.

L’Afrique noire française (AEO – AOF) est le théâtre d’une décolonisation en3étapes :> Une intégration dans le cadre de l’Union française (ensemble rassemblant la France et divers territoires coloniaux placés sous sa souveraineté) et la constitution dela IVème République accorde à ces territoires un début d’autonomie interne.> Une préparation à l’autonomie avec la Loi Cadre Defferre de 1956.> En 1958, de Gaulle, leur donne à choisir entre l’indépendance immédiate et l’appartenance à la Communauté française (ensemble regroupant la France et les étatsd’Afrique noire qui acceptent par referendum d’en faire partie ; ils deviennent alors des états autonomes).

Cette appartenance signifie autonomie interne et aideéconomique mais aussi dépendance à l’égard de la France en ce qui concerne la défense et la monnaie.Pratiquement toutes les colonies acceptent la 2ème solution.Cependant, dès 1960, elles deviendront pleinement indépendantes.Au contraire d’autres indépendances furent arrachées par la violence Après le départ des japonais en septembre 1945, Hô Chi Minh ,le fondateur du parti communiste indochinois et leader du parti indépendantiste ViêtMinh , proclame dans une déclaration l’indépendance de.

la République démocratique du Viêt Nam.

Elle est d’abord reconnue par la France qui change ensuite deposition.

Le bombardement du port d’Haiphong est le point de départ de la guerre qui se poursuit jusqu’à la capitulation française après la défaite de Diên Biên Phuen mai 1954 .

En juillet de la même année , les accords de Genève divise provisoirement le Viêt Nam en deux états.

L’indépendance du Laos et du Cambodge estacquise en même temps.

Le 1er novembre 1954, une série d’attentats organisés par le FLN ouvre la guerre d’indépendance.Le FLN a été créé le 10 octobre 1954.

Ses fondateurs sont Belkacem Krim (1922-1970) Mohamed Boudiaf (1919-1992) Ahmed Ben Bella né en1916 et Hocine AïtAhmed né en 1926.Le FLN n’est pas au début le seul mouvement indépendantiste (il y a aussi le mouvement de Messali Hadj) mais, peu à peu, il finit par s’imposer.La IVème République sort du conflit indochinois et les gouvernements n’envisagent pas une indépendance de l’Algérie.Pierre Mendès France qui est alors président du Conseil le dit clairement le 1er novembre 1954 dans son discours : « L’Algérie, c’est la France ».Dans un autre discours resté célèbre, François Mitterrand , ministre de l’intérieur du gouvernement de Mendès France précise notamment : « L’Algérie c’est laFrance.

Des Flandres au Congo …, il y a une loi, un seul parlement et une seule nation » (12 novembre 1954).Dans un autre discours resté célèbre, François Mitterrand , ministre de l’intérieur du gouvernement de Mendès France précise notamment : « L’Algérie c’est laFrance.

Des Flandres au Congo …, il y a une loi, un seul parlement et une seule nation » (12 novembre 1954).Cette opinion explique la politique menée en Algérie de 1954 à 1958 et l’engrenage de la guerre : attentats et assassinats du FLN entraînant une répression féroce etsouvent aveugle des militaires français, qui pousse beaucoup de musulmans à rejoindre les rangs du FLN.

La torture fut utilisée par les deux camps.

Pour lesgouvernements français d’alors, la guerre n’existe pas.

On parle d’émeutes, d’attentats, de troubles et les opérations de police sont chargées de les faire cesser.

L’armée française qui a officiellement pour mission la « pacification » le « maintien de l’ordre » a besoin d’effectifs très importants.

C’est pourquoi on utilise lecontingent, on rappelle les réservistes et on allonge la durée du service militaire qui passe de 18 à 30 mois.Donc, malgré un engagement croissant de l’armée, les gouvernements successifs ne parviennent pas à régler la crise.A la suite de l’insurrection algéroise de mai 1958, de Gaulle, revient au pouvoir et enclenche un long processus qui conduit à la paix.En mars 1962, les accords d’Evian reconnaissent l’indépendance de l ‘Algérie qui est proclamée en juillet Plusieurs éléments expliquent cette diversité des voies d’émancipation Tout d’abord les différents statuts juridiques et la fonction des territoires colonisés sont un facteur à prendre en compte Dans le cas des protectorats, la décolonisation se fait de manière aisée et négociée ( Palestine pour la G-B dès 1945, Maroc et Tunisie pour la France en 1956)Le statut des colonies rend la situation plus compliquée : il n’y a pas d’autorité souveraine indigène avec laquelle négocier (les mouvements nationalistes ne sont pasreconnus)Enfin, l’Algérie est un cas plus épineux car elle est partie intégrante du territoire français.

Elle appartient à l’empire colonial français depuis le 19ème siècle (lacolonisation s’est faite de 1830 à 1857).

Elle est constituée de 3 départements français et de 2 communautés d’habitants :Des « européens » (colons de plusieurs origines et juifs naturalisés français depuis la loi Crémieux de 1870) qui sont parfois là depuis plusieurs générations et quisont donc très attachés à l’AlgérieUne large majorité de musulmans originaires du paysLa fonction des colonies est également une explication ; en effet l’émancipation des colonies de peuplement est délicate car il faut tenir compte de l’opinion et desintérêts des colons blancs (Algérie pour la France, Kenya pour la G-B)A l’inverse, les colonies d’exploitation n’ont pour les métropoles qu’un intérêt économique que l’émancipation ne remet pas forcément en cause.Mais c’est surtout l’attitude des deux métropoles face aux revendications d’indépendance qui est déterminante Dès 1945, La Grande-Bretagne, prévoit un programme de décolonisation progressive, c’est-à-dire le passage graduel de l’administration directe àl’autonomie, puis à l’indépendance .Il repose sur la volonté de former les colonies à la démocratie avant de les amener à l’autonomie (self-government) puis àl’indépendance.Ainsi dès l’entre-deux-guerres, les britanniques ont su prendre en compte la volonté émancipatrice des populations colonisées et faire participer les élites à la viepolitique.Ils privilégient une vision économique de la puissance.

Le gouvernement est prêt à accorder l’indépendance politique pour mieux conserver les liens économiquesprivilégiés au sein du Commonwealth (politique du Give and Keep).

De plus , les Etats-Unis, qui ont soutenu la Grande-Bretagne durant la guerre, font pression surcette dernière au nom de leur anticolonialisme.

La politique coloniale de la France va évoluer dans le tempsAu début du processus de décolonisation ,elle considère que sa puissance politique est toujours attachée à la possession d’un empire colonial.

Cette conception estrenforcée après la seconde guerre mondiale, pour ces états qui veulent restaurer leur grandeur mise à mal par l’occupation allemande.

De plus, sa politique coloniale est marquée par l’immobilisme et le conservatisme : depuis le 19ème siècle leur vision du colonisé reste celle d’un sujet sans droit .

En 1944 De Gaulle fait référenceà « L’œuvre civilisatrice accomplie par la France »Leur politique coloniale va être la suivante : donner une large autonomie de manière à faire oublier toute idée d’indépendance.

Cette politique débouche sur la guerred’IndochineMais au milieu des années 1950 la France infléchit sa position dans un sens qui ouvre la voie à l’émancipation de colonies car le contexte a évolué .

La conférence deBandung (1955) et la crise de Suez (1956) révèlent le poids nouveau du Tiers-Monde, et les guerres menées par les métropoles sont des impasses (la France a subiune terrible défaite en Indochine et s’enlise depuis 1954dans la guerre d’Algérie.) .La France s’engage alors dans une politique de négociation en Afrique Noire.

De Gaulle propose une décolonisation pacifique et rapide en 1960. »

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