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La géographie, une science engagée ?

Publié le 09/09/2012

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Ainsi, la géographie, sans perdre son caractère scientifique, permet à ses praticiens d’affirmer la singularité de leur discipline, carrefour des sciences humaines, à même d’apporter une contribution des plus exhaustive et distanciée au sujet d’un problème, comme celui par exemple des implications et de l’impact de la construction d’une ville nouvelle. Les géographes-urbanistes peuvent ainsi influencer la mise en place d’un tel projet, et infléchir la politique d’un conseil régional ou départemental afin de créer des dynamiques économiques ou démographiques dans telle ou telle région. De fait, on peut penser que leur regard serait plus fin, plus juste sur la société que les ingénieurs des Ponts et Chaussées notamment ou quelque autre scientifique, moins à l’écoute des problèmes sociaux, démographiques, politiques, écologiques. Néanmoins, nous nous devons de nuancer un tel tableau idyllique de la géographie, science engagée : il n’y a qu’un pas entre cette « Géographie appliquée « apparue avec l’avènement de l’Etat providence, supposée libre et donnant aux géographes la possibilité d’user de leur science dans un but d’amélioration de l’aménagement de l’espace, et une géographie sous contrôle, dirigée par un pouvoir fort. Objet de pouvoir, cette maîtrise d’une science systémique, d’une science rationnelle bien qu’humaine pourrait ainsi se retourner contre elle-même. Engagement ne doit pas se confondre avec dogmatisme (un géographe trop fortement politisé pourrait ne mener des recherches sans recul, sans sincérité), de même que le dirigisme d’un Etat connaît parfois des excès…

« chorographie uniquement destiné à un public d’élèves épuisés. Il est clair en effet que la géographie existe et peut se développer à travers son engagement.

Critiquée par ses collègues des sciences sociales, la géographie, scienceplus jeune, cherche à se définir et à imposer sa singularité et sa grande utilité.

Il s’agit donc de prendre part à la fermentation intellectuel qui entoure les débatspolitiques tels que la décentralisation ou l’urbanisme.

Il est vraisemblable que ce soit une nécessité pour la géographie d’évoluer et d’apporter sans cesse deséléments de réponses à des problèmes, de jouer le rôle de garde-fou, de s’inquiéter de situations délicates.

Ainsi c’est de plus en plus à la demande du politique que lescientifique, géographe, se doit de penser l’espace de façon concrète.

En 1968, apparaît la nouvelle géographie qui est à dominante anglo-saxonne, américainenotamment.

Elle reflète une évolution du monde.

Il s'agit d'une géographie scientifique cherchant à quantifier le monde et expliquer comment se produisent lesinteractions spatiales et comment s'organisent les mouvements économiques, les réseaux urbains, etc.

Nous avons plutôt à faire à une géographie appliquée, unescience qui explique mais qui agit également.

Elle participe à la reconstruction du monde détruit par la guerre.

Que ce soit aux Etats-Unis, en France ou enAngleterre, il n'y a pas une égalité de la reconstruction dans les années d’après-guerre et nous pouvons mesurer ces inégalités.

Celles-ci ne pouvant plus êtreattribuées au milieu physique, elles le sont aux théories qui sont développées et appliquées comme celle du centre - périphérie par exemple.Ainsi il s’agit de reconstruire le monde, de reconcevoir les nations, d'envisager un monde plus agréable est née plusieurs courants géographiques.

La géographie estdonc engagée en tant qu’elle est appliquée : elle est à la source d’une action, de bouleversements, elle infléchit les politiques.

De fait, la création de la DATAR et laforte demande d’études menées par les géographes de la part des DDE et autres mairies ou entreprises (études de localisation, marché…) soulignent bienl’importance grandissante de la géographie comme science utile.

Elle n’est pas seulement savoir, mais également savoir faire, qui plus est porté par une idéologie, desconceptions de société, etc.

Ainsi, la problématique de la décentralisation, décision politique, ne peut se faire sans les conseils et l’avis fiable des géographes.

Or cesdécisions et conseils concèdent à ceux-ci un réel pouvoir, celui de participer à l’élaboration d’une société nouvelle, qu’ils pourront souhaiter de modeler selon leurvision des choses.La géographie économique, fondée sur le raisonnement économique a ainsi comme objectif est de participer à la reconstruction et essayer de donner à toutes lesrégions les bases économiques pour son propre développement : voilà donc définie une géographie engagée pour plus de justice sociale.

De la même façon, lagéographie écologique lie le développement et la reconstruction à des préoccupations écologiques.

Il s'agit pour elles d'anticiper et de donner des moyens pouraméliorer et modifier les choses.

La constitution de cartographies détaillées sur des problèmes tels que la faim dans le monde constitue de cette sorte l’un des outilsde pression qu’utilise cette science pour faire avancer le monde.

C’est une géographie de la justice sociale très engagée, quand ce n’est pas une géographie de lacontestation du système.

La géographie, engagée ainsi, tout à fait politisée, ou du moins douée de réflexion sur elle-même et de sens critique peut de fait aller jusqu’àcondamner le rôle du géographe, par exemple dans les domaines politiques et militaires qui ne font que reproduire l'inégalité et sa naturalisation.Ainsi, la géographie, sans perdre son caractère scientifique, permet à ses praticiens d’affirmer la singularité de leur discipline, carrefour des sciences humaines, àmême d’apporter une contribution des plus exhaustive et distanciée au sujet d’un problème, comme celui par exemple des implications et de l’impact de laconstruction d’une ville nouvelle.

Les géographes-urbanistes peuvent ainsi influencer la mise en place d’un tel projet, et infléchir la politique d’un conseil régional oudépartemental afin de créer des dynamiques économiques ou démographiques dans telle ou telle région.

De fait, on peut penser que leur regard serait plus fin, plusjuste sur la société que les ingénieurs des Ponts et Chaussées notamment ou quelque autre scientifique, moins à l’écoute des problèmes sociaux, démographiques,politiques, écologiques.Néanmoins, nous nous devons de nuancer un tel tableau idyllique de la géographie, science engagée : il n’y a qu’un pas entre cette « Géographie appliquée » apparueavec l’avènement de l’Etat providence, supposée libre et donnant aux géographes la possibilité d’user de leur science dans un but d’amélioration de l’aménagementde l’espace, et une géographie sous contrôle, dirigée par un pouvoir fort.

Objet de pouvoir, cette maîtrise d’une science systémique, d’une science rationnelle bienqu’humaine pourrait ainsi se retourner contre elle-même.

Engagement ne doit pas se confondre avec dogmatisme (un géographe trop fortement politisé pourrait nemener des recherches sans recul, sans sincérité), de même que le dirigisme d’un Etat connaît parfois des excès… De quelque façon qu’elle ait pu être perçue, la géographie est restée et reste une science, certes humaine, mais bien fondée sur un positivisme solide, desmodélisations mathématiques, une prise en compte systémique, complète de la réalité spatiale.

Mais un attachement à un scientisme trop dur, en un sens artificielpeut en réalité faire de la géographie un lieu de l’objectivité, de la neutralité, en somme du statisme.

Or ce statisme ne correspond pas à l’utilisation que l’on a decette science : expliquant une société complexe et en mouvement, la géographie se doit de faire des choix, de s’engager.

Ainsi, l’on constate que la géographie peuten effet bien être cette science qui œuvre pour améliorer, pour apporter des aides et des réponses constructives pour l’aménagement de l’espace, par là même àl’élaboration d’une société.

Si l’alternative entre géographie quasiment chorographique neutre et géographie engagée reste possible, l’on insistera tout de même sur laprégnance de nos jours de ce second type de conception.

L’évolution de la géographie est ainsi possible, menée par des géographes engagés : la confrontation desutilisations et interprétations qu’ils font des données géographiques permet à cette science d’être sans cesse en questionnement sur ses buts, sur elle-même.

Lagéographie évite ainsi tout immobilisme et se situe en phase avec une société moderne qui exige de ses sciences qu’elles apportent leur pierre à la construction d’unesociété, société à la recherche de développement durable, de plus de justice, de paix, de richesses, de bien-être et bonheur.

Science et engagement ne sont donc pasantinomiques, l’on peut considérer ainsi que géopolitique, préoccupations écologiques, volontés politiques sont domaines intégrants de la géographie et constituenttoute sa richesse.

Il reste à user à bon escient de l’effrayant pouvoir que possède une géographie manipulée à des fins politiques ou autres…. »

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