Devoir de Philosophie

La première campagne de Charlemagne en Saxe

Publié le 01/09/2013

Extrait du document

 

 

Au cours de l'été 772, Charlemagne quitte Worms pour s'en aller conquérir la Saxe et soumettre ses habitants. Cette première campagne permet le démantèlement de plusieurs places fortes et la destruction du principal sanctuaire saxon, l'« Irminsul «. Elle n'est cependant que le début de la lutte la plus longue et la plus difficile que le souverain franc va avoir à mener contre un adversaire particuliè-rement rebelle.

« trouve un prétexte pour mena­ cer ses remuants voisins d'une intervention en force et parfai­ tement organisée : un tribut annuel de trois cents chevaux dû depuis 758 par les Saxons n'a que rarement été versé .

Quand, en cette même année 772, les Angariens dévastent la Hesse , sa réaction est brutale , et il envoie ses armées ravager LA VENGEANCE DES SAXONS La vengeance des farouches Saxons après la première campagne victorieuse de Charlemagne ne se fait guère attendre.

L'année suivante, en 773 , alors que le roi est en Italie, de fortes troupes saxonnes envahissent la Hesse .

Semant la mort et la désolation, elles remontent le long de la vallée de l'Eder.

Tandis que les paysans se réfugient dans le château de Buriaburg, les Saxons prennent d'assaut la basilique de Frizlar , que « Boniface, martyr de sainte mémoire , avait consacrée ».

En réponse à la destruction de I'« Irminsul », ils se livrent à une grave provocation qui marque les esprits : ils transforment ce haut lieu de la chrétienté franque en écuries pour leurs chevaux.

Charlemagne ne saurait évidemment laisser ce sacrilège impuni.

De retour d'Italie, en septembre 774, il dépêche en Saxe quatre colonnes armées.

Les Francs, « ayant incendié et ravagé le pays , tué plusieurs Saxons qui voulaient résister, rentrèrent chez eux avec un grand butin », rapporte la chronique .

Cette opération punitive et de mise en garde n'est cependant qu'un prélude : le roi mûrit le projet d'une expédition de bien plus grande envergure, qu 'il va mettre à exécution au cours de l'été suivant.

les campagnes saxonnes.

Cette opération de représailles mar­ que le début d'une guerre qui va durer plus de trente ans et d 'u ne longue série de campa­ gnes .

Au rythme d'au moins une tous les deu x ans, chacune de ces campagnes s'accompa­ gne de prises d'otages et voit les Francs progresser en terri­ toire ennemi, mais ce sera le plu s difficile des combats me­ nés par Charlemagne .

« Parmi toutes les campagnes de Char­ lemagne , il n'en fut pas de plus longue, de plus acharnée et de plus pénible pour le peu­ ple franc », souligne Éginhard, le biographe du souverain .

Aucune entité politique ne fait l'union des peuples saxons .

En outre, ils n'ont pas de roi et sont gouvernés par une multi­ tude de chefs, ce qui rend la tâche des armées franques encore plus ardue.

Il faut ré­ duire l'adversaire vallée après vallée, hameau après hameau , tribu après tribu .

Les conquê­ tes ne sont jamais définitives , car pour les païens saxons le serment d'allégeance prêté au roi des Francs n'a aucune va­ leur et ses effets ne se font jamais sentir bien longtemps .

Dévastation et pillages La première campagne de Saxe est pourtant un succès.

Charlemagne, parti de Worms où il a tenu son assemblée gé­ nérale en juillet, passe par la Hesse pour envahir ! 'Angarie méridionale .

Brûlant tout sur leur passage, ses troupes s'emparent de forteresses édi ­ fiées par l'ennemi en des points stratégiques, Sigiburg, sur la Ruhr, et Heresburg , sur la Diemel.

C'est près du château de Heresburg que se trouve le lieu sacré le plus vénéré des Saxons : I'« lrminsul », un tronc monumental en forme de co­ lonne qui, selon leurs croyan­ ces, soutient la voûte céleste .

Là, plusieurs jours durant, les Francs dévastent le sanctuaire et pillent le trésor, constitué d'or et d'argent offerts aux idoles, avant de démanteler la forteresse .

Ce n'est pas par hasard que les Francs ont fait de l'Irminsul un de leurs premiers objectifs .

Face au ·christianisme, dont Charlemagne est le défenseur reconnu, l' irréductible paga­ nisme des Saxons - qui vénè­ rent les sources et les bois, ont foi dans les devins et les sorti­ lèges, pratiquent des sacrifi­ ces d'animaux , mais aussi d'êtres humains - doit être irrémédiablement réduit.

Les campagnes suivantes menées en Saxe accentueront ce carac­ tère religieux, visant non seu­ lement à soumettre les peu­ ples, mais aussi à les convertir à la foi chrétienne .

Après cette victoire , les armées franques, suivant le cours de la Diemel.

s'avancent jusqu 'à la Weser .

Elles y sont rejointes par une délégation de chefs saxons , qui remettent douze otages à Charlemagne .

Début octobre 772, le roi peut re­ prendre la route de l'ouest pour regagner la Francie.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles