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La première du « Mariage de Figaro »

Publié le 30/08/2013

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mariage

Horloger, musicien, écrivain, accessoirement spéculateur et même espion du roi, le bouillant Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais a tous les talents. Y compris celui de se lancer dans une multitude de procès. Esprit brillant, inventif et éclairé, il suscite tant la popularité que la

défiance et quelques haines tenaces.

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« quelques allusions peu dégui­ sées -le clergé est égratigné, la pièce est située en France et la Bastille est citée -, émet un avis favorable.

Le roi, ce­ pendant, ému par des ru­ meurs, s'en mêle.

« Cela est détestable et ne sera jamais joué » lance-t-il après lecture d'une seconde version, pour­ tant élaguée par l'auteur qui a désormais pris pour décor une Espagne de fantaisie.

Un an plus tard, Beaumarchais sou­ met de nouveau son travail re­ manié à la censure.

[;interdic­ tion est maintenue.

Qu'à cela ne tienne ! On donne Le Maria­ ge en lecture dans de nom­ breux salons.

On intercède, tant et si bien que Louis XVI cède.

La représentation est fixée au 13 juin 1782, à la Cour.

Mais le matin même, elle est annulée.

Le roi s'est ravisé.

Mal lui en a pris.

Sa décision monte contre lui nombre d'aristocrates, la pièce de­ vient une « affaire», un sym­ bole.

Le comte de Vaudreuil parvient à la faire jouer - après un troisième visa de censure - dans sa propriété de Gennevilliers.

Le comte d'Artois, frère du roi, assiste à cette représentation privée.

Il emporte enfin - après trois nouvelles lectures de la cen­ sure ! - la réticence de son illustre aîné.

Triomphe et décadence « Or, messieurs, la comédie, Que l'on juge en cet instant Sauf erreur, nous peint la vie Du bon peuple qui l'entend.

Qu'on l'opprime, il peste, il crie.

Il s'agite de cent façons; Tout finit par des chansons » .

Il est 1 0 heures.

La représenta­ tion se clôt sur des vers qui, quatre ans avant la Révolution, prennent une étrange résonan­ ce.

Comme le monologue de Figaro, un peu plus tôt: « Parce que vous êtes un grand sei­ gneur, vous vous croyez un grand génie ...

Qu'avez-vous fait pour tant de biens ? Vous vous êtes donné la peine de naître, rien de plus».

L:aristocratie ne s'en émeut pas plus et, à l'unis­ son du reste du public, fait un triomphe à l'auteur.

Beaumar­ chais, cependant, n'est pas au bout de ses peines.

On l'at­ taque, on le taxe d'immoralité, on l'accuse même d'incohéren­ ce.

Il riposte violemment à ces lazzis dont, pour certains, il est lui-même l'auteur.

Louis XVI, indisposé par tout ce brouha­ ha, le fait incarcérer à Saint-La­ zare.

Devant le tollé général, le roi se repent cinq jours plus tard, offrant même à Beaumar­ chais, une substantielle in­ demnité.

A quelque temps de là, une représentation du Bar­ bier de Séville est donnée au Tri­ anon avec la reine Marie-Antoi­ nette dans le rôle de Rosine, le comte d'Artois interprétant Fi­ garo.

Le Mariage, qui a été inter­ dit le 7 mars 1785, reprend, au­ réolé d'autant plus, le 18 août suivant.

On est sensible à sa LA FORTUNE DE FIGARO Créé le 3 janvier 1773 à la Comédie Française, Le Barbier de Séville reçut un accueil très froid.

En quelques jours, son auteur remaniait la pièce et obtenait un succès sans pareil.

Bondissant sur une suggestion de son ami le prince de Conti, Beaumarchais se ·met en tête de faire revivre ses personnages dans de nouvelles aventures.

Une ébauche du Mariage de Figaro est aussitôt jetée sur le papier.

De 1784 à 1790, la pièce atteindra, fait rarissime à l'époque, les quelque deux cents représentations.

En province, à l'étranger où elle est traduite, elle connaît le même succès.

En 1784, le librettiste de Mozart, Da Ponte, en fait un opéra, créé deux ans plus tard à Vienne, sous le titre des Noces de Figaro.

En 1 792, La mère coupable, sombre mélodrame suite et fin de la trilogie, désarçonne le public.

Reprise en mai 1797, elle vaudra tout de même à son auteur de nouvelles acclamations.

portée satirique et aux at­ taques contre l'arbitraire et les privilèges.

On en apprécie la nouveauté du ton, la moderni­ té du style.

Ce que, en 1785, dans la préface à son édition, l'auteur pointe comme une tentative de « ramener au théâtre l'ancienne et franche gaieté, en l'alliant avec le ton léger de notre plaisanterie».

La fortune de Beaumarchais ne tiendra cependant que quelques années encore.

Les affaires et spéculations di­ verses desquelles il se mêle retourneront, peu à peu, l'opi­ nion contre lui.

Après un séjour en prison et un exil forcé, il re­ viendra à Paris en 1796.

Las ! sa plume s'est émoussée, sa sé­ duction altérée.. »

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