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La première guerre d'Indochine

Publié le 22/02/2012

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— 9 mars 1945. Le Japon est maître de l'Indochine. — 18 mars 1946. Les troupes françaises entrent à Sàigon. — 24 mars 1946. L'Amiral d'Argenlieu rencontre Hô Chi Minh en baie d'Along. — 19 décembre 1946. Généralisation du conflit. Début de la guerre d'Indochine. — 16 février 1950. La France demande une aide matérielle aux États-Unis pour poursuivre la guerre. — 6 décembre 1950. Le général de Lattre est nommé commandant en chef en Indochine. — 17 janvier 1951. De Lattre remporte la victoire de Vinh Yen. — 11 janvier 1952. Mort du général de Lattre. — 20 novembre 1953. Les parachutistes français occu-pent Diên Biên Phu. — 7 mai 1954. L'armée française est défaite à Diên Biên Phu. — 8 mai 1954. Ouverture de la conférence de Genève. — 21 juillet 1954. Fin de la conférence de Genève. — 27 septembre 1956. Le corps expéditionnaire français quitte le Viêt-nam.

« s'avère indispensable, mais dans quel contexte ?Ainsi, dès 1943, le gouvernement vichyssois est incapable d'endiguer la montée d'un nationalisme de masse.

Celui-ciprogresse rapidement chez les jeunes, sous l'impulsion de diverses forces dont celle représentée par le Particommuniste indochinois (P.C.I.).

Elle est la seule structure politique qui dispose d'une organisation stable etefficace.

C'est alors qu'intervient une des figures les plus légendaires de ce mouvement : Nguyen Ai Quoc dit Hô ChiMinh.

Très brièvement, qui est-il ?Il est né, selon ses propres déclarations, le 15 janvier 1894.

Son père est un lettré patriote.

Le jeune Nguyen AiQuoc séjourne successivement à Paris, Moscou et Canton.

En France, il adhère, en 1919, à la S.F.I.O.

et milite,assez rapidement, pour une lecture nationale du communisme.

A cet effet, il entreprend un voyage en U.R.S.S.entre 1923 et 1924 qui le conforte dans ses idées.

Par la suite, Hô Chi Minh fonde le Parti communiste indochinois(P.C.I.) et la ligue pour l'indépendance du Viêt-nam (Viêt-Minh), pour regrouper tous les nationalistes contre lesFrançais et les Japonais.

A la fin de sa vie, il exerce diverses fonctions politiques comme celle de chef de parti.

HôChi Minh meurt le 2 septembre 1969.

En outre, son rôle dans la lutte contre la France coloniale est essentiel commenous allons le voir.Ainsi, Hô Chi Minh forme, le 13 août 1945, un « comité de libération du peuple vietnamien » composé en majorité demembres du P.C.I.

De même, le 20 août, de violentes manifestations contre les Français éclatent à Hanoï.

Deuxjours plus tard, la ville tombe entre les mains du Viêt-Minh.

Pour la forme, l'empereur Bao Daï abdique.

Il fait partiedu gouvernement provisoire formé le 29 août et présidé par Hô Chi Minh.

Par ailleurs, ce dernier confie la fonction deministre de l'intérieur à Giap qui est le commandant des deux brigades de l'Armée populaire de libération en poste àHanoï.

Le 2 septembre 1945, Hô Chi Minh proclame l'indépendance du Viêt-nam et la création de la Républiquedémocratique du Viêt-nam Le même jour, de graves incidents se déroulent contre la colonie française à Saïgon.L'ordre est rétabli par les Japonais qui, en raison d'une clause spéciale dans l'accord de reddition, doivent assurer laprotection des populations jusqu'à l'arrivée des troupes alliées.

Toutefois, les Japonais ont fermé les yeux sur lesagissements de Hô Chi Minh, trop heureux de voir s'implanter, en Indochine, une force nationale d'opposition auxOccidentaux.

Du reste, la position des nationalistes indochinois suit une ligne politique assez logique puisqu'auxtermes de l'accord de Brazzaville de 1944, la France s'oppose à la constitution de tout gouvernement autonomedans ses colonies.

La lutte est le seul expédient possible.

Le mouvement, du reste, se généralise, car dès la fin aoûtun comité exécutif provisoire fait son apparition en Cochinchine, c'est-à-dire dans le Sud, représenté par Tran VanGian et composé de neuf membres dont sept sont communistes.

De son côté, le général de Gaulle envoie, après ladéfaite des Japonais, un émissaire sur le terrain, Jean Sainteny, lequel constate que l'Indochine est en train de passer entre les mains des communistes.

C'est laconsternation en France.

Des pourparlers ont lieu avec le Viêt-Minh, sans résultat.

Les troupes françaises arrivent àSaïgon, le 12 septembre 1945.

Vont-elles pouvoir y rester ?Trois causes principales peuvent expliquer la guerre d'Indochine.

Tout d'abord, un accord est signé, le 6 mars 1946,entre le gouvernement français et « la République du Viêt-nam », intervenant en tant qu'État indépendant.

Or, toutle problème est de savoir ce qu'il faut entendre par Viêt-nam.

Pour Hô Chi Minh, ce vocable recouvre notamment leTonkin et la Cochinchine.

Les Français sont restés sur l'idée que la Cochinchine n'a rien à voir avec l'accord.

Lerésultat est qu'Hô Chi Minh réussit à introduire le doute dans les relations diplomatiques, et joue sur l'ambiguïté dunouveau terme pour s'installer au Sud, c'est-à-dire en Cochinchine.

Son but est d'arriver à arracher à la Francel'indépendance non seulement du Nord de l'Indochine, mais aussi de tout le pays qu'il dénomme Viêt-nam La ruse estparfaite et les Français s'en aperçoivent trop tard.

Pourquoi ? En fait, l'Indochine n'est pas la préoccupation majeurede la France à ce moment-là.

Les diplomates et militaires qui représentent les intérêts français sont loin de lamétropole et font face à une situation confuse.La deuxième raison réside dans la formulation du préambule de la constitution de 1946, à propos de l'Union française.A la fin du texte, les rédacteurs parlent de la mission traditionnelle de la France qui « ...

entend conduire les peuplesdont elle a pris la charge à la liberté de s'administrer eux-mêmes et de gérer démocratiquement leurs propresaffaires...

».

Or, la solution proposée, ensuite, par le même texte réside dans celle d'É-tat-associé.

On est bien loinde l'indépendance exigée par Hô Chi Minh.

D'ailleurs, celui-ci représente, à lui seul, la troisième cause de la guerrequi débute officiellement après la fusillade d'Haïphong et le massacre de Langson, en novembre 1946.

En effet, HôChi Minh est un personnage à double facette en ce sens qu'il sait amener à lui l'opinion française lors de ses visitesen métropole, en même temps qu'il joue avec les mots pour obliger ses adversaires à commettre des erreurs, ouordonner des actions terroristes dans son pays, pour faire pression sur les négociateurs.

Il maîtrise parfaitement lessubtilités de la diplomatie, et s'amuse avec les Français qui ne voient pas le danger venir.

Pourtant, l'incident duport d'Haïphong est là pour leur rappeler qu'il s'agit bien d'une guerre et non d'un jeu diplomatique, qui débute et vadurer sept ans.L'étude des principales étapes du conflit permet de mieux comprendre la situation sur le terrain.

La stratégiefrançaise vise à faire des nations d'Indochine, des États associés à l'Union française.

C'est chose faite pour leCambodge et le Laos en décembre 1947 et pour le Viêt-nam indépendant à la suite des Accords de la baie d'Along,en juin 1948.

A partir de 1949, on assiste à des offensives des deux côtés : l'une française en Cochinchine, l'autredirigée par Giap, au Tonkin En janvier 1950, la Chine populaire de Mao reconnaît officiellement le gouvernementvietminh qui dispose ainsi d'un allié solide, d'autant que des troupes communistes chinoises sont arrivées, le moisprécédent, à la frontière du Tonkin.

De son côté, la France installe l'ex-empereur Bao Daï à la tête du Viêt-nam, enqualité d'État associé à l'Union française, en 1949.

Toutefois, une guerre d'usure, de guérilla, se déroule dans diversendroits de l'Indochine.

Plus précisément, ce qui est à l'origine une expédition militaire de nature coloniale setransforme progressivement en une guerre contre l'extension du communisme.L'année 1950 constitue un tournant dans l'évolution du conflit.

La France demande officiellement de l'aide aux États-Unis pour terminer cette guerre qui s'enlise.

Par ailleurs, le général de Lattre est nommé Haut-commissaire enIndochine.

Enfin, la France essuie un échec militaire cuisant à Cao Bang, au nord-est du Tonkin.

Début octobre, lors. »

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