LA SECONDE GUERRE MONDIALE : LES OFFENSIVES DE L'AXE (1939-1942) - HISTOIRE

« 1 Une guerre à l'échelle mondiale En 1939, c'est une forme de gue"e entl~ rement nouvelle qui commence.

Dans une note officieuse de jenvier 1940, le colonel de Gaulle fait ressortir ces caractéres, tout en s'élevant contre la stratégie d6fensiva et /'immoblllsme qui prévalent encore : Que cette passivité persiste, et rien n· em­ pêcherait l'hégémonie ennemie de s'étendre toujours davantage.

sors de n'être pas enfoncés sur leurs positions Siegfried, les Allemands auraient demain comme hier la latitude de porter leurs efforts ailleurs.

Mais, comment le petit cap que constitue au bout du continent le territoire de notre patrie, sauvegarderait-il à la longue son intégrité en présence d'un conquérant qui se serait emparé de toutes les ressources complé­ mentant les siennes? Déjà l'asservissement de l'Autriche, de la Tchécoslovaquie, de la Pologne a accru d'un tiers la puissance industrielle du Reich.

En prenant sous sa dépendance la Hongrie, la Roumanie, l'Ukraine, l'Allemagne peut doubler ses res­ sources agricoles.

Et quant aux matières premières, presque toutes sont à sa portée : fer en Suède, nickel en Norvège et en Fin­ lande, coton en Turkestan, pétrole dans les Balkans, au Caucase, en Iran.

Dans le conflit présent, comme dans tous ceux qui l'ont précédé, être inerte, c'est être battu.

Pour nous mettre en mesure d'agir, et non plus seulement de subir, il est néces­ saire de créer un instrument militaire nou­ veau.

La force mécanique, terrestre, aérienne et navale, nous permettrait de nous préserver des attaques éventuelles de lAllemagne et de saisir à lentour d'elle des places d'armes et des bases de départ ...

Cinq millions de Français, jeunes et actifs, se trouvent depuis de longs mois -et pour combien de mois encore ? -militairement inutilisés dans des cantonnements ou des dépôts.

L'obscur sentiment d'impuissance que le système actuel fait naitre apparem­ ment dans l'Ame des chefs, puisqu'ils ne le mettent en action ni d'un côté ni de l'autre, commence à se répandre dans la nation elle-même .

Pour dire vrai, certains mobilisés nient déjà que sous les armes ils fassent œuvre utile; beaucoup se demandent s'il y a , proportion entre lavantage que comporte leur présence dans les rangs et l'inconvé­ nient qui résulte de leur déracinement; tous sont la proie de lennui ...

A aucun prix le peuple français ne doit céder à l'illusion que l'immobilité militaire actuelle serait conforme au caractère de la guerre en cours.

C'est le contraire qui est vrai.

Le moteur confère aux moyens de des­ truction moderne une vitesse, un rayon d'action, tels que le conflit présent sera, tôt 3 Â .....

Affiches de propagande alliées ou tard, marqué par des mouvements, des surprises, des irruptions, des poursuites, dont l'ampleur et la rapidité dépasseront infiniment celles des plus fulgurants événe­ ments du passé ...

Ne nous trompons pas, le conflit qui est commencé, pourrait bien être le plus étendu, le plus complexe, le plus violent de tous ceux qui ravagèrent la terre.

La crise politique, économique et sociale, morale dont il est issu revêt une telle profondeur et présente un tel caractère d'ubiquité, qu'elle aboutira fatalement à un bouleversement complet de la situation des peuples et de la structure des Ëtats.

Or, l'obscure harmonie des choses procure à cette révolution un instrument militaire - l'armée des machines - exactement proportionné à ces colossales dimensions.

Il est grand temps que la France en tire la conclusion.

Rapport de Charles de Gaulle, cité par Jean-Paul Boncour, Entre deux guerres, Pion éd., t.

Ill, p.

176.

2 L'importance économique et straté­ gique de la Scandinavie Extraits des instructions de Hitler du 1•r mars 1940 en vue de /'occupation du Danemerk et de la Norvége : L'évolution de la situation en Scandinavie exige que soient prises toutes les mesures préliminaires pour occuper le Danemark et la Norvège avec des forces limitées de la Wehrmacht (« opération : exercice de la Weser»).

Par là doivent être prévenues les tentatives anglaises de mainmise sur la Scandinavie et la Baltique, assuré notre approvisionnement en minerai de fer sué­ dois et élargi notre base de départ contre l'Angleterre pour la marine et la Luftwaffe.

( ...

) Il sera essentiel de donner à lentreprise le caractère d'une occupation pacifique ayant pour seul but la protection armée de la neu­ tralité des Ëtats nordiques.

Les exigences indispensables seront soumises aux gouver­ nements dès le début de loccupation.

Des démonstrations aériennes et navales exer­ ceront éventuellement la pression néces­ saire.

Cependant toute résistance manifeste sera brisée par des moyens militaires.

A.

Hoter, ouvr.

cit(I, p.

239.

-« Une parole imprudente coOte des vies.

» Une psychose d" espionnage (« La cinquième colonne ») sévit en France et en Grande-Bretagne.

On remarque les tonneaux et bouteilles représentant Hitler (par K.

Bird, dit Fougasse).

- Pour aider la Norvège attaquée par l'Allemagne (Paul Colin, mai 1940).

- Pour le financement de la guerre : le slogan est de Paul Reynaud.

(Affiche, mars 1940).

CAQ(,L(SS TAL..K COSTS LI~ Musée des Deux Guerres mondiales .

B.0.1.C .

(Univ.

de Paris).

Ph.

Jeanbor © Photeb - Dr.

Bibliothèque Nationale.

Paris, Ph.

Jeanbor © Pho­ teb © by AOAGP.

1980.

B.0.1.C.

(Univ.

de Paris) .

Ph.

Jeanbor © Photeb.. »