L'Alliance pour le Progrès (17 août 1961) - Histoire
Publié le 17/01/2022
Extrait du document
« Le but de l'Alliance pour le Progrès est de mobiliser toutes les énergies des peuples et gouvernements des républiques américaines dans un grand effort coopératif afin d'accélérer le développement économique et social des pays latino-américains y prenant part, de telle sorte qu'ils puissent atteindre le plus haut niveau de bien-être, avec des chances égales pour tous, dans des sociétés démocratiques adaptées à leurs propres besoins et vœux.
Les républiques américaines sont tombées d'accord pour travailler à atteindre les objectifs fondamentaux suivants au cours de la présente décennie :
1° Obtenir dans les pays latino-américains adhérents une progression substantielle et soutenue du revenu par tête... 2° Faire bénéficier du progrès économique tous les citoyens, de tous les groupes économiques et sociaux, grâce à une distribution plus équitable du revenu national...
3° Accélérer le processus d'une industrialisation rationnelle de façon à augmenter la productivité de l'économie dans son ensemble, en tirant le plus grand parti des possibilités et des énergies du secteur public comme du privé, en utilisant les ressources naturelles du pays et en fournissant un emploi productif et rémunérateur aux chômeurs ou aux travailleurs sous-employés...
4° Encourager, en rapport avec les réalités nationales respectives, des programmes de réforme agraire d'ensemble, permettant, quand c'est nécessaire, la transformation effective des structures et des systèmes de répartition et d'utilisation du sol injustes, le but étant de remplacer latifundisme et minifundisme par une répartition équitable de la terre... 5° Éliminer l'analphabétisme des adultes et assurer vers 1970, comme programme minimum, l'accès à six ans d'éducation primaire à tout enfant latino-américain d'âge scolaire... 6° Augmenter l'espérance de vie à la naissance d'au moins cinq ans et augmenter les capacités d'étudier et de produire en améliorant la santé individuelle et collective... 7° Développer des programmes de coopération pour prévenir les effets néfastes des fluctuations excessives dans les profits tirés du commerce extérieur lors de l'exportation de produits primaires, exportation qui est d'une importance vitale pour le développement économique et social; et adopter les mesures nécessaires pour faciliter les exportations latino-américaines sur les marchés internationaux... « Le candidat répondra aux questions ci-dessous : 1° D'après le premier paragraphe surtout, montrez que le document reflète bien l'idéologie dominante des États-Unis sous la présidence de J.F. Kennedy.
2° Classez les problèmes que cette charte se propose d'affronter.
3° Compte tenu de ce que vous savez de l'évolution du Tiers monde, les objectifs définis vous semblent-ils réalistes? 4° Replacez cet accord dans l'ensemble de la politique extérieure américaine.
«
fait reculer l'analphabétisme et reculer le taux de natalité.
3 Les résultats possibles
Si on prend l'exemple de l'« Alliance pour le Progrès » elle-même, les résultats sont décevants.
Le Congrès américainn'a accordé qu'une partie des crédits demandés et, pour éviter le déséquilibre de la balance des paiements, soumetl'assistance à des obligations d'achat aux États-Unis.
Les sociétés privées se dérobent.
Le progrès social n'est guèrevisible.
Et Che Guevara sème la haine anti-yankee en Amérique latine jusqu'à son arrestation et sa mort en 1967.
En 1961, Kennedy autorise le débarquement anti-castriste de la Baie des Cochons.
La situation actuelle de pays aubord de la faillite comme le Mexique, lié au bon vouloir du FMI et de la Banque mondiale, la paupérisation descampagnes qui se traduit par un énorme exode rural vers des villes tentaculaires, suffisent à démontrer le caractèretrès idéaliste du programme Kennedy.
4 Alliance pour le progrès et politique extérieure des États-Unis
En 1961, « l'Empire américain » semble tout-puissant (1,5 million de soldats, 2 400 bases dans 64 pays), partoutrègne ou presque la « Pax America ».
Pourtant la politique du « containment » n'a pu empêcher l'installation deCastro à Cuba et les difficultés américaines au Vietnam montrent les limites du bouclier nucléaire.
Kennedy romptavec la stratégie de ses prédécesseurs.
Sur les conseils du général Maxvell-Taylor et d'un professeur de Harvard,Henry Kissinger, il adopte la théorie de la réponse graduée {flexible response) il convient d'intervenir partout oùcela est nécessaire.
Conclusion
Pour lutter contre l'anti-américanisme, et éviter l'extension de la subversion, il convenait d'apporter une assistanceaux pays pauvres, d'où le programme « Alliance pour le Progrès ».
Ce qui n'exclut pas la fermeté de la riposteaméricaine lors de la deuxième crise de Berlin et de l'affaire des fusées de Cuba (1962) face à l'Union soviétique,mais aussi l'installation du rassurant « téléphone rouge »..
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