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Le dauphin Charles régent du royaume

Publié le 05/09/2013

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Pris en tenaille entre le parti bourguignon, qui règne sans partage à Paris où le roi fou Charles VI n'est plus qu'un pantin manoeuvré par jean sans Peur, et les Anglais d'Henry V, qui ravagent la Normandie, le dauphin, le futur Charles VII, cherche à convaincre de sa légitimité des sujets désorientés. Le 31 décembre 1418, il prend le titre de régent du royaume. Mais, pour un jeune prince de quinze ans, la tâche est rude.

D

epuis l'entrée des Bour-guignons à Paris, le 29 mai 1418, le dauphin Charles, exilé en son royaume de Bourges, compte les jours qui le sépa¬rent de sa revanche. Si Jean sans Peur est le maître du pays — par procuration il est vrai —, l'alliance qu'il a nouée avec la reine Isabeau et celle qu'il entend conclure avec les Anglais, qui poursuivent mé-thodiquement la conquête de la Normandie, ne laissent guère d'espoir au fils de Char¬les VI de recouvrer prochaine¬ment son bien.

D'autant que le roi son père, circonvenu par le duc de Bour¬gogne pendant ses accès de folie, lui a supprimé la lieute-nance générale du royaume pour la concéder à son épou¬se, Isabeau de Bavière.

« des places puissamment dé­ fendues au cœur de régions aux mains des Bourguignons .

Ce sont Compiègne , Soissons mais aussi Meaux et Melun, d 'où ils menacent les routes vers la capitale .

Cependant, le temps de la reconquête mili­ taire n'est pas encore venu .

L.:ennemi bourguignon, qui a pris langue avec les Anglais, dispose de forces nettement supérieures .

Le dauphin Char­ les sait qu'une offensive pré­ maturée le mènerait à une défaite certaine et définitive .

Mais il y a bien d'autres façons d'affaiblir Jean sans Peur.

..

Tout proscrit qu'il soit, le dau­ phin Charles a le droit pour lui.

N' est-il pas le seul héritier du roi Charles VI ? Son fils unique investi de la lieute­ nance générale du royaume depuis juin 1417? N'est-il pas enfin le seul qui ait autorité sur le pays pour « entendre, en cas d' absences du roi, les affaires du royaume » ? Jean sans Peur peut revendiquer le pouvoir de fait, mais ne peut y prétendre de droit .

Quand bien même domine-t-il de sa volonté le pauvre Charles VI, ce dernier n'a pas le pouvoir de déshériter son fils.

« Fils du roi de France, régent du royaume » Le duc de Bourgogne sait tout cela et aussi qu 'il ne peut agir contre le dauphin comme à l'égard d'un quelconque sei­ gneur en rupture de ban.

D'ailleurs le roi, dans ses moments de lucidité , refuse toujours de porter l'estocade à son fils et de renier sa pater­ nité -ce qu 'il fera pourtant deux ans plus tard à Troyes .

Jean sans Peur doit donc gagner du temps et manœu­ vrer contre son cousin avec doigté.

Aussi se contente-t-il d'obtenir de Charles VI, le 13 novembre 141 8, des lettres destituant le dauphin de la lieutenance générale du royaume.

Dans ce dessein, le Bourguignon a dû convaincre le roi de l'immaturité de son fils, dominé par une escouade de légistes douteux qui lui ont fait rédiger des lettre s enjoi­ gnant les sujets du royaume à ne point obéir aux décisions de son père « pendant sa détention et maladie ».

Les­ dits conseillers ripostent en persuadant le dauphin de prendre le titre de régent .

C'est ainsi que, à compter du 31 décembre 1418, ce jeune homme de quinze ans signe toutes ses lettres de la formu­ le « Charles, fils du roi de France, régent du royaume , dauphin de Viennois, duc de Berry et de Touraine, comte de Poitou ».

Mais, à présent, le plus dur reste à faire.

Le dauphin doit convaincre les Français qu'il n'est plus le pantin manœuvré par une coterie d'ambitieux seigneurs mais bel et bien leur souverain, ou réputé tel , capa­ ble de reb âtir l 'unité du royau­ me .

Le chroniqueur Juvénal des Ursins semble en être per­ suadé lorsqu'il écrit : « Com­ bien il fût jeune d'âge, toute­ fois il avait bon sens et enten­ dement .

» Mais les bonnes intentions ne suffisent pas car, au même moment , Henry V d'Angleterre est aux portes de Paris et entend bien , lui aussi, faire valoir ses droits à la Cou­ ronne de France .

LA CONQUÊTE ANGLAISE Alors que les deux cousins, le futur Charles VII et Jean sans Peur, se disputent le pouvoir, les armées d'Henry V d'Angleterre poursuivent presque paisiblement leur conquête de la Normandie.

Après avoir détruit la flotte française à La Hougue le 29 juin 1417 et s'être assuré le contrôle de la Manche, les Anglais occupent Caen en septembre , puis entament le siège de Rouen deux mois plus tard .

Abandonnée à son sort, la population rouennaise meurt de faim et de froid, avant de capituler le 19 janvier 1419.

L'indécision et l'impéritie des deux cousins , le Valois et le Bourguignon , ont finalement pour conséquence d'ouvrir toutes grandes les portes du royaume de France au roi d'Angleterre et à la double monarchie.. »

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