Le divorce entre l'Église et la Révolution : le pape condamne la Constitution civile du clergé
Publié le 30/08/2013
                             
                        
Extrait du document
 
                                Le pape condamne
Le 10 mars 1791, la réponse du pape arrive enfin : elle est né¬gative. Le souverain pontife condamne la Constitution ci¬vile du clergé. Pour lui, les constitutionnels, que seul reconnaît le Gouvernement français, sont des schismati¬ques, tandis que les réfrac¬taires, désormais en situation irrégulière en France, restent dans le giron de la Sainte Église catholique, apostolique et ro¬maine. C'est le schisme. Le bref pontifical condamne en outre « le droit chimérique de penser et d'agir que l'Assem¬blée nationale accorde à l'hom¬me social comme un droit imprescriptible de la nature «.
 
                                «
                                                                                                                            souverain 	pontife 	hésite.
                                                            
                                                                                
                                                                    	
Pourtant, 	ses 	griefs contre  la 	
Constituante 	sont 	nombreux 	
et 	son hostilité 	à l'égard 	de 	la 
Révolution 	
est 	connue, 	no	
tamment 	depuis 	qu'Avignon, 
enclave  pontificale 
en 	territoi	
re français,  a 	chassé 	son 	légat 	
et 	demandé 	son 	rattachement 	
à la  France.
                                                            
                                                                                
                                                                     En outre, 	Pie 	VI 	
peut-il 	réellement 	approuver 	
la Constitution  civile 	du 	clergé 	? 	
La 	doctrine 	de 	l'Église 	(l'insti	
tution 	canonique 	des 	évêques 	
touche 	au spirituel) 	et 	les 	tra	
ditions 	du 	Saint-Siège 	per	
mettent 	d'en 	douter.
                                                            
                                                                                
                                                                    	
Le  roi  hésite 	
Tandis 	que 	le 	pape 	continue  à 	
se 	taire, la mort 	de 	l'évêque 	
de 	Quimper  oblige à 	procéder 	
à son 	remplacement 	dans 	les 	
conditions 	prévues 	par 	la 	
Constitution  civile 	du 	clergé.
                                                            
                                                                                
                                                                    
Que 	
vont 	faire 	le 	roi 	et 	les 	évê	
ques 	? Consulté,  l'archevêque 	
d'Aix-en-Provence, 	Boisgelin, 
affirme 	
que 	le  roi 	peut 	se 	pas	
ser 	de 	l'approbation 	pontifi	
cale,  selon  lui 	simple 	formalité 
canonique.
                                                            
                                                                                
                                                                     Dès le 
22 	juillet 	
1790, 	Louis 	XVI, 	embarrassé,  a 
fait  savoir  qu'il 
acceptait 	la 
Constitution  civile 	
du 	clergé, 
mais  qu'il 	
demandait 	un délai 
avant 	
de 	la  promulguer.
                                                            
                                                                                
                                                                     Le 	24 	
août, 	il a sanctionné 	le 	décret.
                                                            
                                                                                
                                                                    
De  nombreux 	
prélats 	ont 	pro	
testé 	contre  la Constitution, 	de 	
monseigneur 	d'Aviau, 	arche	
vêque 	de 	Vienne,  à 	monsei	
gneur 	de 	La 	Marche, 	évêque 	
de 	Saint-Pol-de-Léon, 	dont 	
l'évêché  a 	été 	supprimé.
                                                            
                                                                                
                                                                     Le 
silence 	
du 	pape, 	les 	hésita	
tions 	du 	roi 	ont 	aggravé 	\ln 	
malaise 	provoqué 	par 	le  fait 	
que 	c'est 	une 	majorité 	laïque 	
qui  réforme  l'Église 	et 	non 	l'ɭ	
glise 	qui 	se 	réforme 	elle	
même, comme  cela aurait 	dû 	
être 	le cas.
                                                            
                                                                                
                                                                    	Pour 	prévenir 	ces 	
résistances,  Voide), 	député 	de 	
la Moselle,  a 	demandé 	que 	les 	
officiers 	ecclésiastiques 	en 	
fonction 	soient 	astreints  à 	prê	
ter 	serment.
                                                            
                                                                                
                                                                     Le principe 	en 	a 	
été 	voté 	par 	la Constituante, 
mais 	
le 	roi  a fait 	attendre 	sa 	
sanction 	et 	envoyé 	un  courrier 
à  Rome  à l'attention 	
de 	Ber	
nis 	..
                                                            
                                                                                
                                                                    Face  à l'Assemblée 	impa	
tiente 	d'en 	finir, 	le 	26 	dé	
cembre,  Louis 	XVI, 	« la mort 	0 ~ 	dans 	l'âme 	», 	a 	dû 	céder 	et 	o.
                                                            
                                                                                
                                                                    !" 	sanctionner  le 	décret 	sur 	le 	~ 	
serment.
                                                            
                                                                                
                                                                    	~ 
"' ..
                                                            
                                                                                
                                                                    0 	
Le 	pape 	condamne 	~ 	
Le 	10 	mars 	1791, 	la réponse 	du 	
pape 	arrive enfin : elle 	est 	né	
gative.
                                                            
                                                                                
                                                                     Le souverain  pontife 
condamne 	la Constitution 	ci	
vile 	du 	clergé.
                                                            
                                                                        
                                                                    	Pour 	lui,  les 	
constitutionnels, 	que 	seul 	
reconnaît 	le 	Gouvernement 	
français, 	sont 	des 	schismati	
ques, 	tandis 	que 	les 	réfrac	
taires, 	désormais 	en 	situation 
irrégulière 	
en 	France, 	restent 	
dans  le giron 	de 	la Sainte  Église 
catholique, 	
apostolique 	et 	ro	
maine.
                                                            
                                                                                
                                                                     C'est 	le 	schisme.
                                                            
                                                                                
                                                                     Le 
bref  pontifical 
condamne 	en 	
outre 	« le 	droit chimérique 	de 	
penser 	et 	d'agir 	que 	l'Assem	
blée 	nationale  accorde 	à l'hom	
me 	social 	comme 	un droit 
imprescriptible 	
de 	la 	nature».
                                                            
                                                                                
                                                                    	
Un 	second 	bref,  le 	13 	avril, 
rejette,  lui aussi, 	
tout 	en 	bloc.
                                                            
                                                                                
                                                                    
Les  patriotes  s'indignent.
                                                            
                                                                                
                                                                    	
En 	
mai, 	c'est 	la rupture 	diploma	
tique 	entre 	Rome 	et 	Paris.
                                                            
                                                                                
                                                                    	Au 	
Palais-Royal, 	la  foule  excitée 
brûle  un 	
mannequin 	représen	
tant 	l'« 	ogre 	du 	Tibre» 	avec 	
ses 	insignes  pontificaux.
                                                            
                                                                                
                                                                     Après 
la  condamnation 	
de 	la 	Consti	
tution 	par 	le 	pape, 	nombre 	
d'ecclésiastiques	.
                                                            
                                                                                
                                                                    « jureurs 	» 	
re~ienneJtt 	sur 	leur 	sértnent 	: 
la 	
·Constituante 	les 	chasse 	de 	
leur 	cure.
                                                            
                                                                                
                                                                     Suit 	une 	phase 	d'an	
ticléricalisme 	et 	de 	déchristia	
nisation.
                                                            
                                                                                
                                                                     Dans 	les 	années 	1 793 	
et 	1794, 	beaucoup 	de 	prêtres	
même 	constitutionnels-	doi	
vent 	quitter 	.leurs  fonctions.
                                                            
                                                                                
                                                                    
Désormais, 
chaque 	acte 	de 	la 
vie  religieuse 	
devient 	un pro-	
blème 	délicat 	et 	souvent 	dra	
matique 	: nombreux 	sont 	ceux 
qui, 	
ne 	voulant 	pas 	compro	
mettre 	leur  salut,  lient leur sort 
à  celui 
des 	aristocrates.
                                                            
                                                                                
                                                                     Quant 
à  Louis 	
XVI, 	il est 	accablé 	par 	
la  décision 	du 	pape, 	qui 	ren	
force 	ses 	scrupules  religieux 	
par 	rapport à la  Révolution.
                                                            
                                                                                
                                                                    
LA 	FIN 	DU 	SCHISME 	
Seul 	le 	concordat 	de 	1801, 	
voulu 	par 	Napoléon 	
Bonaparte 	Premier 	consul, 	mettra 	fin 	au 	schisme 	de 	l'Église 	de 	France.
                                                            
                                                                                
                                                                    	
Il reprendra 	largement 	la 	
Constitution 	civile 	du 	
clergé 	de 	1 790, 	mais 	en 	
évitant 	toute 	référence 	risquée 	à des 	considérations 	
philosophiques.
                                                            
                                                                                
                                                                    	Le 	
négociateur 	pontifical.
                                                            
                                                                                
                                                                     le 	
légat 	Caprara, 	réalisera 	
très 	audacieusement 	une 	
fusion 	de 	ce 	qui 	restera 	
des 	deux 	clergés 	et 	
réintégrera 	même 	plusieurs 
milliers 	
des 	abdicataires 	de 	
1  793-1794.
                                                            
                                                                                
                                                                     Toutefois, 	
le 	« curé 	patriote 	» Grégoire 	
et 	quelques 	autres 	
préféreront 	démissionner, 	
craignant 	que 	leur 	maintien 	
ne 	paraisse 	un 	désaveu 	
du 	serment 	à la 	République 	
prêté 	onze 	ans 	plus tôt..
                                                                                                                    »
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- 1790 Vote de la constitution civile du clergé.
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