Le masque funéraire : un visage pour l'éternité
Publié le 11/01/2015
Extrait du document
DES MASQUES INCANTATOIRES Les chapitres 531 des Textes des Sarcophages et 151 b du Livre des Morts sont inscrits sur certains masques. Ils assimilent diverses parties de la tête du défunt à des divinités qui faciliteront son périple dans /'au-delà. « Formule pour la tête mystérieuse (le masque funéraire) : \"Salut à toi, beau visage doué de la vue qu'a confectionné Ptah-Sokar. .. Ton œil droit est la barque de la nuit, ton œil gauche est la barque du jour, tes sourcils sont ceux de l'ennéade, ton crâne est celui d'Anubis, ta nuque est celle d'Horus ... Tu es au front du défunt qui est doté de beaux honneurs auprès du Grand Dieu et il voit grâce à toi\". »
Sous les premières dynasties de l'ère pharaonique, les Égyptiens entreprennent d'embaumer les corps afin de les préserver au mieux de la destruction naturelle. Mais la momification, alors à ses débuts, n'est pas fiable, et, pour conserver un visage au défunt, les Égyptiens le recouvrent d'un masque funéraire qui reproduit symboliquement ses traits.
A la fin du Moyen Empire, quelques masques plus volumineux font leur apparition. Les visages, petit s, contrastent avec la lourde perruque longue. Sous le collier, une colonne de texte donne le nom du défunt. Sous le Nouvel Empire, les masques se généralisent. Plus petits, ils ne recouvrent plus le dos, mais simplement la tête et la gorge, parfois la poitrine du défunt. Ils sont toujours décorés, avec un visage nettement moins stylisé, une perruque longue, un collier à plusieurs rangs de perl es et parfois des bras. Les incrustations en pâte de verre ou en pierres semi-précieuses sont plus fréquentes . Certains masques sont peints en jaune, d'autres couverts en part ie de feui lle d'or. Un cartonnage rectangulaire peint recouvre le reste du corps. Avec ses formules inscrites et ses figures de divinités, le masque contribue à la résurrection du défunt. De l'or pour les plus riches Puis, les masques en métal font leur apparition. Pour les particuliers, il s'agit d'une simple feui lle d'or mart elée. Pour les rois, tels que Toutânkhamon (XVIIIe dynastie) ou Psousennès (XXIe dynastie), la plaque d'or, soigneusement travaillée, peut être incrustée de pierres semi-précieuses ou de pâte de verre. Avec la Troisième Période intermédiaire et la Basse Époque, les masques deviennent de plus en plus petits, ne couvrant plus que la tête et le cou. Les visages, jaunes ou dorés, sont coiffés d'une riche perruque fantaisie, tandis qu'un collier chat oyant orne la gorge. Des divinités défilent sur les pans de la perruque : Osiris sur son trône, Horus et ses fils... Des traces de la résine qui recouvrait la momie sont encore visibles à l'intérieur de certains masques. A l'époque gréco-romaine, les coutumes funéraires égyptiennes restent vivantes, mais la forme générale des masques et leur décoration changent. Ils associent désormais des visages et des coiffores de style gréco-romain à des divinités égyptien nes peintes sur les côtés. La tête se détache du fond, et les visages sont désormais de véritables portraits.
«
Les premiers
masques : s
implicité
et sobri été
L
es premiers masques re
couvrent
entièrement la
tête, ainsi que la partie supé
rieure du dos
et la poitrine .
Très rares à la Première Pério
de intermédiaire,
ils devien
nent courants sous le Moyen
Empire.
Ils épousent la forme
de la tête et sont entière
ment peints.
Seuls le visage,
coiffé
d'une perruque lon
gue, et le cou, orné d'un lar
ge collier à plusieurs rangs de
perles, sont représentés, le
reste étant peint en blanc
ou en jaune.
Le bandeau
qui retient la perruque
est orné au niveau
du
front d'un simple bou
ton ou d'une fleur de
lotus épanouie.
Les
bras ne sont jamais
figurés.
Les hommes por-
tent fréquem -
ment la mous-
DES MA SQUES INC ANT ATOIRES
Les chapitres 531 des Textes des Sarcophages et 151 b
du Livre des Morts sont inscrits sur certains masques.
Ils
assimilent diverses parties de la tête d u dé funt à des di
vinités
qui faciliteront son pé r ip le da ns /'au-delà.
« F or
mule pou r la tête mystérieuse (le masque funéraire) :
"Salut à toi, beau visage doué de
la vue qu'a confec
tionné Ptah-Sokar.
..
Ton œil droit est la barque de la
nuit, ton œil gauche est la barque d u jour, tes sourcils
sont ceux de /'ennéade, t on crâne est ce lui d'Anub is, ta
nuque est celle d'Horus ...
Tu es au
front du défunt qui est doté de
beaux honneurs auprès du
Grand Dieu et il voit
grâce à toi".
»
tache et une barbe naturel
le, parfois complétée par une
barbe postiche .
L es yeux sont
restitués avec des pierres noi
res et blanches, comme l'ob
sidienne et l'albâtre .
Pour les
femmes, la poitrine est figu
rée en relief.
L'ensemb le est assez stylisé,
les contours des différentes
parties
du visage sont souli
gnés
d'un trait noir.
Ces mas
ques
dégagent une impres
sion de sobriété
et de simp li
cité.
La momie étant couchée
sur
le côté, le masque était
maintenu à l'aide de corde
lettes passées dans de petits
orifices pratiqués dans la par
t ie
infé r ieure du cartonnage.
Souvent, la cordelette s'est
cassée et le masque a glissé !.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Le masque dérobe le visage, dissimule les traits humains.
- Que pensez-vous de cette opinion d'un critique contemporain : « Une danse, une belle mise en scène sont depuis six mille ans miracle d'un jour. Le cinéma promet l'éternité à la danse, à la lumière d'un projecteur, à l'ombre fugitive d'un visage, à l'intonation perdue, au soupir unique d'un artiste, au bruit qui naît de la rue... Aucun autre art ne peut sauver l'expression d'un visage ou le chant d'un oiseau perdu dans un marais... Le cinéma donne l'éternité à l'éphémère. »
- Le visage comme concept philosophique
- PLOTIN, DE L'ÉTERNITÉ ET DU TEMPS
- Le bronze est le miroir du visage et le vin celui de l’âme