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Le problème algérien

Publié le 17/01/2022

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La dernière source d'agitation provient des intégristes eux-mêmes. Ils se regroupent autour du F.I.S. (Front islamique du salut), mouvement fondé en février 1989. Ses fondateurs sont Abassi Madani, un professeur de sociologie, et Ali Benhadj, considéré comme le numéro deux de cette nouvelle force à la fois religieuse et politique. D'ailleurs, ce dernier est très clair : «Le pouvoir actuel veut mettre l'Islam dans un cadre bien déterminé... L'Islam c'est un tout, à la fois économie, sociologie, politique...» Les autorités algériennes, obligées d'accepter le multipartisme, finissent par reconnaître le F.I.S. Son audience est immense dans tout le pays. En juin 1990, les islamistes remportent les élections municipales. Le scénario est identique lors du premier tour des élections législatives, en décembre 1991. Mais, cette fois-ci, le pouvoir algérien prend peur. Une partie de la population algérienne aussi.

« richesse importante du pays.

Dans le domaine industriel, le déficit est très lourd.

La production industrielle a baisséde 50 %.

En outre, la misère s'étend dans tout le pays.

Un quart de la population est sans ressource.

Dans lesvilles, les espoirs sont rapidement déçus.

Les files de chômeurs s'allongent.

Les immeubles sont souvent dépourvusd'eau et d'électricité.

Des logements restent vacants faute de revenus suffisants de la part des classes les plusdéfavorisées.

La jeunesse n'a d'autre issue que de s'engager dans l'armée qui voit ses effectifs doubler.

En 1968,l'Algérie comprend 7 millions de paysans.

Pour nourrir les Algériens, le pouvoir lance une nouvelle révolution agricolese traduisant par une redistribution des terres et la création de coopératives.Sur le plan politique, la situation est mitigée.

Après le coup d'État, certains compagnons de Ben Bella restent aupouvoir.

D'autres hésitent comme Mohamed Khider, par ailleurs trésorier du F.L.N.

Devant l'incertitude du nouveaurégime, il choisit l'exil.

Il est assassiné, deux ans plus tard, en Espagne.

Boumédiène fait adopter une chartenationale qui réaffirme l'attachement de l'Algérie à l'idéal socialiste (juin 1976).

Ce texte confirme le rôle du partiunique.

La nouvelle constitution, approuvée par référendum au mois de novembre, institue un régime présidentiel.

Dela même manière, l'Islam est consacré religion d'État.

Selon certains historiens, il semble même que Boumédiène soità l'origine de l'implantation des islamistes en Algérie.

Il les considère moins dangereux que les marxistes.

Il cherche,en tout état de cause, à promouvoir la culture arabo-islamique.

Il crée des mosquées et des séminaires islamiques.Boumedierme ne cache pas ses idées sur ce sujet : «L'Islam, c'est le partage des richesses entre tous les enfantsdu peuple.»Le nouveau président algérien possède, également, une stature internationale.

En 1974, il est élu à la présidence dela conférence des nations des non alignés.

Son ministre des Affaires étrangères, Abdelaziz Bouteflika se retrouve àla présidence de l'Assemblée générale de l'O.N.U.

Boumédiène est d'ailleurs à l'avant-garde du mouvement des payssous-développés.

Il déclare à ce propos : «Notre monde, c'est-à-dire celui des sous-développés, a pris conscienced'une chose, c'est-à-dire que l'autre monde ne peut pas se passer de nous...» En 1975, l'Algérie se trouveconfrontée au problème du partage de l'ancien Sahara espagnol entre le Maroc et la Mauritanie.

Boumédiènesoutient le mouvement nationaliste Polisario.

En réalité, le territoire renferme des richesses minières trèsimportantes, ce qui attise la convoitise des pays alentour.

Enfin, la même année, le pouvoir algérien reçoit le chefd'État français, Valéry Giscard d'Estaing, renouant ainsi des liens amicaux avec l'ancien pays colonisateur.Houari Boumédiène meurt de maladie, le 27 décembre 1978, après 14 ans de pouvoir.

Le peuple algérien lui témoigneun grand attachement.

Finalement, il était devenu populaire malgré un régime politique autoritaire et policier.

Maissa succession s'avère compliquée. [Transition]Sous le régime dirigé par Houari Boumédiène, l'armée prend tout le pouvoir.

Le but est la création d'un État fort,socialiste et islamique.

Toutefois, la population civile n'arrive pas à satisfaire ses besoins élémentaires.

L'Algérie estdivisée en deux.

Une petite partie de la population vit dans l'aisance et la richesse, l'autre connaît la misère.L'Algérie est bien la terre du socialisme, mais d'un socialisme inégalitaire qui laisse son peuple dans la pauvreté.

Lafin des années soixante-dix marque un tournant.

La misère est trop grande, la population très jeune est déçue parl'Occident et Boumédiène a préparé, involontairement, le terrain de l'intégrisme.

Les ingrédients du drame à venirsont déjà là. [Partie II.

«Que Dieu maudisse les tyrans dans notre pays» (prêche islamique).] Face aux inégalités, au chômage toujours croissant, à l'impossibilité de changer la situation économique et sociale,que peuvent faire les millions de jeunes Algériens à qui le pouvoir tourne le dos ? Certains deviennent desdélinquants, d'autres se raccrochent à la religion en espérant un monde meilleur après la mort ! Les conditionsobjectives d'une transformation morale et religieuse de la société algérienne sont donc réunies.

C'est finalementl'impuissance du régime socialiste, autoritaire, à parti unique, en l'occurrence le F.L.N., qui est à l'origine del'émergence de la contestation intégriste.

A cela, il faut, bien entendu, ajouter d'autres causes plus générales,comme l'exportation de la révolution iranienne, par exemple.

L'après-Boumédiène est donc le point de départ obligéde la tragédie actuelle.Le colonel Chadli Bendjedid devient président de la République algérienne, le 7 février 1979.

Mais la situationéconomique et sociale n'est pas bonne.

Les campagnes se dépeuplent.

Par contre, la population des villes est deplus en plus coupée de ses racines et de sa culture.

L'Algérie détient un des records du taux de fécondité : enmoyenne sept enfants par femme ! La population a doublé.

Le régime est obligé de développer une politique deplanning familial, d'autant que le chômage frappe principalement les jeunes.

Bendjedid tente de relancer l'activitééconomique en redynamisant le secteur agricole et en orientant l'industrie vers la production de biens deconsommation.

De même, il favorise l'initiative privée.Par ailleurs, l'État policier est omniprésent.

Les structures politiques n'évoluent pas.

Dans ces conditions, des pôlesde contestation apparaissent dans tout le pays.

Pour beaucoup d'Algériens, il devient inadmissible qu'une fraction dela population puisse s'enrichir au détriment du plus grand nombre.

Cette situation provoque des frustrations.

Leretour aux valeurs de l'Islam devient la seule réponse à la misère.

Ainsi, une mutation profonde se prépare sur fondd'explosion démographique.

Mais la Charia, c'est-à-dire la loi islamique, est-elle la bonne solution pour un peuple quia soif de modernité ? En effet, cette loi qui s'appuie sur les enseignements du Coran, interdit, par exemple, la mixitéet l'égalité entre les sexes.

Très vite l'unité du pays — ou le semblant d'unité ! — se fissure.

Il n'y a plus uneAlgérie, mais différentes communautés qui s'opposent : celle des islamistes, une autre proche du pouvoir autoritaireet une troisième qui aspire à s'ouvrir aux valeurs de la démocratie occidentale.

Au cœur de tout cela, les Algériennespour lesquelles l'indépendance avait fait naître l'espoir d'une plus grande égalité avec les hommes.. »

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