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Le régime des partis, la valse des ministères, la faiblesse de l'exécutif entraînent la IVe République à sa perte

Publié le 26/03/2019

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Le régime des partis, la valse des ministères, la faiblesse de l'exécutif entraînent la IVe République à sa perte

Un président sans pouvoirs, une Assemblée nationale toute puissante, des partis qui se coalisent pour gouverner malgré des intérêts divergents, tels sont les vices de fonctionnement de la République des partis qui tente, cependant, durant douze ans, de diriger la France avec 22 gouvernements différents. Contrairement aux précédentes, la IVe République n'a jamais été proclamée.

Régime des partis, instabilité ministérielle, faiblesse de l'exécutif, valse des gouvernements, autant de qualificatifs peu élogieux pour désigner cette IV' République mal aimée. Tombant sous la vindicte des électeurs, sombrant à cause de son impuissance à résoudre les événements d'Algérie, elle est victime de la faiblesse de ses institutions qui accordent à l'Assemblée nationale un contrôle paralysant sur le gouvernement. Si l'on ajoute le scrutin proportionnel, responsable d'un poids excessif des petites formations politiques, la recette est complète, garantissant la paralysie de l'État sous les yeux d'un Président condamné à << inaugurer les chrysanthèmes >>.

 

Maîtres du jeu politique de 1947 à 1958, les partis politiques, incapables de mettre en sourdine leurs querelles d'intérêts, ne peuvent se consacrer pleinement à la résolution des terribles difficultés auxquelles est confronté le pays. Les présidents du Conseil des 22 gouvernements successifs, réduits à un rôle de médiateur entre ministres, partis et groupes de pression, ne peuvent engager des politiques novatrices et efficaces à long terme. Les hommes les plus courageux, de Pierre Mendès France à Antoine Pinay, sont ainsi les victimes d'un système coupable d'abandonner les dirigeants qu'il avait soutenus la veille.

 

Les partis, dès 1947, reprennent leurs mauvaises habitudes d'avant-guerre. Après une période de tripartisme, les forces en présence de la IV' République se répartissent entre un front du refus et une troisième force. Le front est composé, à gauche, par le Parti communiste et à droite, même s'il refuse un tel positionnement, par le RPF. Entre les deux, dans la troisième force, une mouvance de partis s'étend du centre-droit (MRP) au socialisme en passant parles indépendants et les radicaux. Autant de formations aux intérêts divergents condamnées à gouverner ensemble selon les termes d'Henri Queuille.

 

Pourtant, si les majorités s'usent, se font et se défont selon un rythme stupéfiant, c'est le même groupe d'hommes politiques qui gouverne. Les ministres changent de portefeuille au gré des coalitions mais finissent par former une équipe ! Il n'est pas rare de compter une dizaine d'attributions différentes pour un même homme durant cette période.

 

Cette ronde incessante des ministres présente de graves inconvénients. À l'extérieur, le manque d'autorité de l'État et l'instabilité chronique enlèvent toute crédibilité à la politique française et la diplomatie s'en trouve affectée. Autre victime de cette absence de cohérence, les finances. Seule, la présence rassurante d'Antoine Pinay met un terme aux dévaluations mal maîtrisées, à la fuite des capitaux et à la faiblesse de la monnaie.

« 1 La création du RPF met un terme à l'ambigu ïté et le MRP perd, dès 1951, la moitié de ses électe urs.

Néanmoi ns, partenaire incontournable des coal itions, il est de tous les gouvernemen ts et ses responsa bilités s'exercent surtout dans trois directions.

Durant dix ans, maître de la politique étrangère, il engage le pays sur la voie européenne préconisée par Rober t Sch uman et Georges Bidault, s'implique dans le domaine économique et social et la politique coloniale.

Pierre pfi mlin, enlisé dans le conflit algérien, est le dernier président du Conseil de la IV' République.

De Gaulle crée le RPF.

En avril 1947, estimant que la situation internationale s'aggr ave, le général de Gaulle sort de son sile nce et lance le Rasse mblement du peuple français (RPF) afin de regrouper le peuple, à l'e xception des communi stes, autour d'un grand projet situé au-de ssus des partis.

Les adhésions affluent mais, les formations existantes (dont le MRP).

conscientes du danger , interdisent à leurs mil itants la double appartenance.

Le RPF, bien que catalogué à droite est attaché à ses préoccupations sociales, à l'as sociation capital-trava il et la participation.

Les élections municipale s amènent un raz de mar ée gaull iste.

Près de 40 % des suffrages, contre 30 % au PCF.

Mais, lors des légis latives de 1951, le système ingénieux des apparentements bloque la représentation du RPF, comme du PCF, en permettant à la troisième force de garder le pouvoir.

Dès lors, la fin du RPF est programmée, son c;réateur y met un terme en 1953 et se retire à Colombey.

Jacques Chaban Delmas regroupe ensuite des élémen ts résiduels du RPF dans les Républicains sociaux.

PCF, une progression spectaculaire.

Après avoir été interdit en 1939 lors du pacte germa no-sovi étique, le PCF, actif dans la Résistance depuis 1941, fait une entrée remarquée au gouvernement à la Libération.

Sa spect acul�ion (5 milli ons de voix en 1945 contre 1,5 en 1936) et sa mo bilisation des énerg ies pour la recons truction attestent de son poids au lendemain de la guerre.

Exclu du gouvernement en 1947, il se range aux côtés de l'URSS, mène des procès politiques (exclusions de Charles Tillon et d' Andr é Mar ty), fait l'éloge de la répression en Hongrie et attise les conflits so cia ux.

Son attitude d'opposant sys tématique l'enferme progressivement dans un ghetto.

Parti radical, le difficile retour.

Parti mar quant de la Ill' Républi que, le radicalisme assume l'héritage de la défaite de 1940.

Bien que très affaibli, il préside les deux assemblées dès 1947 et offre à la nouv elle république sept présidents du Cons eil.

Des noms qui reviennen t en permanence pendant douze ans : André Ma rie, Henri Queuille, Edgar Faure, René Mayer, Pierre Mendè s Franc e, Mau rice Bourgès Maunour y, Félix Gaillar d.

Rompu aux systèmes d'allian ces, jouant des rivalités avec habileté, le Parti radical a gardé de fortes assises locales, notamment dans le Midi, et se retrouve au cœur de la Troisième Force.

Maurice Thorez et Jacques Duclos à la man ifestation du 1• mai 1947 Guy Mollet en 1956 À côté des radic aux, émerge la jeune Uni on démocratique et socialiste de la Résistance (UDSR) de François Mitter­ rand et René Pleven, les deux tendanc es étant regroupées dans le rassemblement des gauches républicaines et social istes (RGR).

La SFIO.

90 parlementai res SFIO sur 136 avaient voté, en 1940, les pleins pouvoirs au maréchal Pétain mais, le parti sut se reco nstituer dans la cla ndes tinité et par ticip er activemen t à la Résis tance.

Coincé entre PCF et MR P, ses succès éle ctoraux sont réduits et Guy Mol let, porté par la tendance marxiste l'emp orte sur Daniel Mayer sans que des lig nes directrices soient parfaitemen t défi nies, nota mment sur l'Europe et l'Algérie.

Paul Ramadier et Guy Mollet accèdent toutefois à la présidence du Conseil Les Indépendants.

Issus de l'ancienne dr oite classique d'avant-guerr e, les modér és se retrouvent sous des ap pella tions diverses jusqu'au regrou­ pement en Centre national des indép endants et paysans.

Dans le sillage de Paul Reynaud, Antoine Pinay, personnage emblématique de l'époque, et Joseph Laniel accèdent à la présidence du Consei l.

Autres indépenda nts, ceux de Pierre Poujade qui, partant d'un mouvement cat égoriel de protestation se regroupent, pour les élections de 1956 en Union de défense des commerçants et artisans.

Obtenant 12 % des suf frag es, ils affichent une attitude antiétatique et xénophobe.

191. »

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