Le XXeme congrès

En faisant la lecture, le 24 février 1956, devant les délégués soviétiques d'un rapport, alors secret, dénonçant les crimes du stalinisme, Khrouchtchtev transforme le XXeme congrès du PCUS en celui de la déstalinisation. Le premier secrétaire du Parti réussit là doublement : il rend les changements intervenus depuis la mort de Staline irréversibles, en stigmatisant son despotisme, et par là-même s'impose dans le conflit qui l'oppose à la vieille garde stalinienne. Sur son initiative le texte du rapport est diffusé. En quelques semaines des dizaines de millions de soviétiques en prennent connaissance; bientôt, il est connu du monde entier. Pourtant, si le rapport dénonce largement le culte de la personnalité, ses manifestations et ses conséquences comme l'exécution des chefs militaires et des cadres du Parti, il ne va pas plus avant dans l'explication du stalinisme. Par exemple, la violence de la collectivisation n'y est pas mentionnée. Il y a plusieurs raisons à cette limitation. En premier lieu, la nouvelle équipe dirigeante a occupé, à des degrés divers, de hautes responsabilités pendant l'époque stalinienne. Ensuite, il s'agit de ne pas déstabiliser trop dangereusement le système. Or une mise en évidence de la responsabilité de l'appareil provoquerait un séisme politique.