Devoir de Philosophie

L'Empire byzantin: Plus de mille ans d'histoire

Publié le 10/11/2018

Extrait du document

histoire

Alors que l'Empire romain d'Occident s'écroule en 476, l'empereur d'Orient repousse les envahisseurs barbares et déclare assumer désormais l'entier héritage de l'antique Rome. Ses dirigeants portent le titre d'empereur des Romains et ses sujets ne se désignent jamais autrement que sous ce nom : Romains. Cet empire héritier de l'universalisme romain va s'épanouir au sein d'un Empire grec orthodoxe, et sombrer sous les coups de butoir ottomans, appuyé sur une administration efficace et un dispositif juridique sophistiqué. Mais rapidement la prospérité de l'Empire est remise en cause, menacée par l'agressivité du voisin perse.

UN EMPIRE CRÉCO-ORIENTAL (VIIe-IX-SIÈCLE)

L'EMPIRE DE JUSTINIEN

• En 518, meurt le dernier empereur de la dynastie théodosienne, Anastase Ier. Un officier énergique, Justin, choisi par l'armée, associe aussitôt son neveu au pouvoir.

Celui qui sera l'empereur Justinien Ier (527-565) gouverne donc dès 518. Son règne, le «premier âge d'or» de Byzance, voit l'Empire byzantin reconstituer en partie l'ancien Empire de Rome.

• L'empereur, aidé par son épouse, Théodora (527-548) et par un grand homme de guerre, Bélisaire (v. 500565), engage la conquête des anciennes provinces occidentales dont il estime être le légitime souverain (prise de Rome en 536). Il parvient à faire à nouveau de tout le bassin méditerranéen un lac romain, en reprenant l'Italie aux Ostrogoths, le sud-est de l'Espagne aux Wisigoths et l'Afrique du Nord aux Vandales.

• Justinien bénéficie d'une conjoncture économique très favorable jusqu'au milieu du vie siècle. Il exalte l'image, lentement mûrie depuis Constantin, d'un empereur tout-puissant qui tire sa légitimité du service de Dieu dont il est le lieutenant sur Terre. Il met en place une étiquette complexe. Il dirige de grands chantiers de construction, dont celui de la cathédrale Sainte-Sophie, consacrée pour la première fois en 537. Justinien fait rédiger le code de lois qui porte son nom, publié en 529, le Digeste, une compilation du droit antique, les Institutes et les Novelles recueil des décisions prises après 533. Ces dernières sont rédigées en grec, devenu la langue officielle de l'Empire.

• À sa mort, en 565, Justinien lègue à son successeur un empire qui s'étend sur tout le pourtour de la Méditerranée et un pouvoir fort,

Fondation de Naissance de Empire gréco- Querelle des images Apogée de Première Prise de Fin de l'Empire latin

Constantinople l'Empire romain oriental (iconodasme) l'Empire sous défaite face aux Constantinople d'Orient

d Orient les Macédoniens Ottomans à Manzikert par les croisés

L'ICONOCLASME

La querelle de l'iconodasme (interdiction du culte des icônes) commence en 730 avec l'interdiction faite par l'empereur Léon III aux croyants de révérer ces représentations du Christ ou des saints. Elle durera jusqu'en 843, date du second rétablissement du culte des icônes par l'impératrice Théodora. La décision de Léon III confirmée par le concile de Hiera (745), se heurte à la résistance populaire et débouche sur une véritable guerre civile. Le culte est rétabli une première fois par l'impératrice Irène en 787. En 815, à l'instigation de Léon V, un nouveau concile à Nicée adopte les conclusions de Hiera. Les persécutions redoublent sous le règne de Théophile (829-842). Mais son épouse Théodora rétablit définitivement le culte des images.

LE DÉCLIN ET LA CHUTE DE BYZANCE (1261-1453)
Les croisades et la domination latine laissent l'Orient grec dans un état tel que l'Empire de 1261, économiquement épuisé, n'est plus que l'ombre de celui des Comnènes. À Constantinople, des palais et des quartiers entiers tombent en ruine et la ville ne s'est pas relevée du terrible sac de 1204.
Les provinces sont à l'image de la capitale et il semble vain d'espérer un retour de la prospérité, puisque les sources mêmes de celle-ci ont échappé aux Grecs et que les Républiques marchandes de Venise et de Gênes exploitent à leur profit (c'est le résultat le plus important et le plus durable de la croisade) le commerce de l'Orient grec. Ainsi confronté à d'énormes difficultés financières, l'Empire n'a pas de quoi entretenir une flotte et les mercenaires de l'armée de terre, mal payés, sont toujours prêts à se révolter.
histoire

« Chypre, la Cilicie et une partie de la Syrie (prise d'Antioche en 969), et Jean Tzimiskès, Damas et une partie de la Palestine.

Basile Il consolide ces conquêtes et reprend pied en Sicile.

• Mais ce nouvel âge d'or cache une grave crise sociale dont les effets se révèlent désastreux.

Le régime fiscal contribue à ruiner les paysans ; en revanche, l'aristocratie prospère.

Quand, à partir de l'an 1000, la pression ottomane sur l'Asie mineure entrave la circulation des marchandises le long des routes commerciales, les dans se déchirent.

LE SCHISME DE 1054 • Des divergences en matière de rites et de doctrine aboutissent à la séparation entre l'Église catholique romaine et l'Église orthodoxe orientale .

La scission intervient en 1054 (schisme d'Orient) alors que le pape Léon IX et le patriarche de Constantinople Keroularios s'excommunient réciproquement.

Ce schisme permet à Rome d'affirmer son pouvoir sur l'Europe occidentale , tandis que Byzance se tourne définitivement vers l'Orient Les deux traditions chrétiennes s'ignorent désormais .

• En 1056 , à la mort du dernier empereur macédonien , l'aristocratie militaire impose son candidat : Romain Diogène .

La première délaite du nouvel empereur face aux Turcs seldjoukides à Manzikert, en 1071, entraîne la perte de toutes les possessions orientales de Byzance; la péninsule anatolienne est perdue .

Une guerre civile porte Alexis Comnène au pouvoir.

L'EMPIRE DES COMNÈNE (1081-1185) • Grâce à d'anciennes liaisons avec la dynastie macédonienne qui vient de s'éteindre, la famille des Doukas prend le relais.

Des usurpateurs s'allient par mariage à cette famille: Nicéphore Ill Botaneiatès {1078-1081 ) et Alexis 1" Comnène {1081-1118) se donnent ainsi une légitimité.

Par son mariage avec Irène Doukas , Alexis s'affirme comme le successeur légitime des Macédoniens.

Avec lui, le parti militaire et l'aristocratie foncière provinciale triomphent du parti comprenant les hauts fonctionnaires de l'administration impériale, toute­ puissante à Constantinople.

VERS UN MODlLE FtODAL • Alexis 1• Comnène met au point un nouveau modèle de légitimation : sa dynastie est la première à se désigner par son nom de famille.

Le nom de Comnène devient le symbole même de tout pouvoir.

• Avec eux, l'esprit du gouvernement change.

Alexis 1" pratique le népotisme, retirant à l'aristocratie impériale les fonctions éminentes pour les confier à des membres de sa famille.

Il s'appuie sur la noblesse militaire en favorisant les unions matrimoniales entre ses parents et les représentants des grands lignages de province.

Il rémunère leurs services par la concession, en principe à titre viager, de la perception d'impôts ou de taxes.

l'idée d'État impérial s'efface.

• Cette évolution de type féodal qui mine la petite propriété libre, pourvoyeuse d'impôts et de soldats, affaiblit sensiblement le pouvoir impérial.

CRANDE S AMBITIONS ET PETITS MOYENS • Alexis 1" et ses successeurs, Jean Il (1118-1143) et Ma nueil " {1143-1180), mènent une politique militaire ambitieuse qui permet à Byzance de reconquérir une grande partie de l'Asie Mineure et de s'imposer dans les Balkans.

Les Turcs petchenègues (1091), puis les Seldjoukides sont tenus en échec par Alexis.

Mais ses reconquêtes ne suffisent pas à restaurer l'ancienne splendeur de l'Empire.

• En effet, auparavant en 1082 , pressé par les Normands, qui ont pris pied dans les Balkans, Alexis 1" aliène en faveur des Vénitiens les ressources considérables que Constantinople tirait de sa position d'intermédiaire pour le commerce de l'Orient et de l'Occident.

• En dix ans, Byzance voit son économie décliner.

En 1185, le dernier empereur Comnène, Andronic 1• (1183-1185) est massacré par la foule.

LE DÉPEÇACE DE L'EMPIRE BVZANTIN (1204-1261) • Sous la dynastie des Anges (1185- 1204), l 'Empire commence à se décomposer : la Bulgarie et la Serbie s'émancipent des princes byzantins se rendent indépendants à Chypre, à Trébizonde , les Turcs reprennent l'avantage en Asie mineure .

Convoité par les croisés, l'Empire ne peut résister à l'attaque de la quatrième croisade détournée de son but par les Vénitiens, qui voient là l'occasion de se tailler un immense empire.

Le 13 avril1204, Constantinople est mise à sac et l'empereur chassé.

Ce pillage consacre la décadence polit ique de l'Empire et la rupture définitive entre orthodoxes (Orient) et catholiques (Occident) , instaurée par le schisme de 1054 .

lE PARTAGE DES DtPOUILLES • Le territoire byzantin est partagé entre les vainqueurs.

• Baudouin, comte de Flandre, reçoit la couronne impériale à Sainte-Sophie (1204-1206).

Il possède la Thrace et le nord-est de l'Asie mineure.

• Venise acquiert Dyrrachium, les iles f""'!'.lillli ~-._ .._..loniennes , la plupart des iles de l'Égée, l'Eubée, Rhodes, la Crète, plusieurs sites du Péloponnèse (Coron et Modon) et l'Hellespont ainsi que la liberté de circulation en mer Noire.

La IV' croisade concède à Venise un empire colonial et l'hégémonie économique.

• Boniface de Montferrat reçoit le royaume de Thessalonique {1204 -1207).

• Le Bourguignon Othon de la Roche reçoit le duché d'Athènes {Attique et Béotie), qui se maintiendra jusqu'en 1311, quand des mercenaires catalans s'y installeront et qu'en 1387, des Florentins s'en empareront.

• Guillaume de Champlitte et Geoffroi f' de Villehardouin (v.

1209-v.

1230) reçoivent la principauté d'Achaïe 11'1(;;~'1 (ou de Morée), ~ c'est-à-dire le Péloponnèse.

Elle tombe en 1267, conquise par les Angevins de Naples , installés en 1266 par le pape dans l'ex-royaume de Sicile de Frédéric Il.

Au xiV' siècle, les Byzantins en entreprendront la reconquête à partir de Mistra .

LA RECONQU tTE BYZANTINE • De l'Empire byzantin ne subsistent que trois parcelles indépendantes : l'empire de Trébizonde, le despotat d 'Épire et l'empire de Nicée .

Chacune est gouvernée par une des grandes familles princières, les Comnènes, les Anges et les Paléologues .

• Les Comnènes fondent l'empire de Trébizonde et y demeurent jusqu 'en 1461 (conquête turque) .

• Les Anges créent le despotat d'Épire ; ils conquièrent en 1222 le royaume de Thessalonique mais tombent en 1230 face aux Bulgares.

En 1241, Jean Ill Doukas Vatatzès (1222-1254) reprend aux Bulgares la Macédoine, la Thrace et Thessalonique et place l'Épire sous sa dépendance.

• Les sont à l'empire de Nicée , fondé par Théodore Lascaris {1204-1222).

Ce dernier se fait couronner empereur en 1208 .

Il entreprend de restaurer l 'Empire et reprend Chio , Lesbos et Samos.

• En 1259, Michel Paléologue vainc le despote d'Épire, puis son allié le prince d 'Achaïe Guillaume de Villehardouin, qui est capturé.

Il profite aussi de l'animosité entre Venise et Gênes, avec laquelle s'allie par le traité de Nymphée en mars 1261.

• Le 25 juillet 1261 , les troupes de Michel Paléologue s'emparent de Constantinople, pendant que l'empereur latin Baudouin Il (1228- 1261) et le patriarche latin s'enfuient en Occident.

Michel VIII Paléologue {1224-1282) a profité de la minorité de Jean IV Lascaris pour s'emparer du pouvoir et fonder une nouvelle dynastie.

Dès le début de son règne, Michel VIII entreprend la reconquête de la principauté franque d'Achaïe : les trois place fortes de Monemvasie, Maïna et Mistra constituent la rançon de Geoffroy de Villehardouin versée pour sa libération en 1262.

LE DÉCLIN ET LA CHUTE DE BYZANCE (1261-1453) • Les croisades et la domination latine laissent l'Orient grec dans un état tel que l'Empire de 1261, économiquement épuisé, n'est plus que l'ombre de celui des Comnènes.

À Constantinople, des palais et des quartiers entiers tombent en ruine et la ville ne s'est pas relevée du terrible sac de 1204.

• Les provinces sont à l'image de la capitale et il semble vain d'espérer un retour de la prospérité, puisque les sources mêmes de celle-ci ont échappé aux Grecs et que les Républiques marchandes de Venise et de Gênes exploitent à leur profrt (c'est le résultat le plus important et le plus durable de la croisade) le commerce de l'Orient grec.

Ainsi confronté à d 'énormes difficultés financières, l'Empire n'a pas de quoi entretenir une flotte et les mercenaires de l'armée de terre , mal payés, sont toujours prêts à se révolter .

CUERRES CIVILES ET DISLOCATIO N TERRIT ORIALE • Aux menaces extérieures s'ajoutent les crises internes : la guerre civile entre Andronic Il {1282-1328) et son petit-fils Andronic Ill {132B-1341) se solde en 1328 par la victoire de ce dernier .

Les deux adversaires ont introduit des étrangers dans leur querelle, Andronic Il faisant appel aux Serbes et Andronic Ill, aux Bulgares .

Les Ottomans profitent de la crise pour s'emparer de Brousse en avril 1326.

• À la mort d'Andronic Ill, en juin 1341, Byzance sombre à nouveau dans la guerre civile {1341-1354): le chef de l'armée, Jean VI Cantacuzène, chasse la régente Anne de Savoie et se proclame empereur.

Il s'allie aux Turcs et aux Serbes, mais ceux-ci dirigés par le roi Étienne IX Douchan {1331-1355) se retournent contre lui.

Couronné en 1346 empereur des Serbes et des Grecs , Douchan ne réussit pas à s'emparer de Constantinople, faute de forces navales.

Il s'en venge en soutenant Jean V Paléologue {1347-1391), révolté contre Jean VI Cantacuzène, qui doit s'effacer en novembre 1354 et se retire dans son despotat de Mistra qui s'étend sur toute la Morée byzantine depuis 1349.

La famille des Cantacuzène s'y maintient jusqu'en 1382.

L'EMPIRE SE RtDUIT COMME UNE PEAU DE CHAGRIN A la fin du Xlii' siècle les Byzantins se sont épuisés à combattre les Francs.

Ils plient désormais devant la pression ottomane.

• Sous les règnes d'Andronic Il et Andronic Ill, les Turcs se rendent maîtres de l'Asie Mineure.

Sous celui de Jean VI Cantacuzène {1341-1355), les Turcs font leurs premières conquêtes en Europe .

À cette date l'Empire est réduit à la Thrace, à la région de Thessalonique et à quelques archipels égéens.

• Sous Manuel li {1391-1425) et Jean VIII {1425-1448), les progrès des Turcs réduisent l'Empire à la capitale et son hinterland Les empereurs ne parviennent pas à obtenir l'aide de l'Occident.

• Comme les Serbes, les Turcs profitent des querelles intérieures de Byzance : Jean VIII Cantacuzène, qui a marié sa fille au sultan et qui s'appuie sur les Turcs pour parvenir au pouvoir, appelle ceux-ci en Thrace et leur cède une place forte sur la rive européenne des détroits.

Dès lors, les Turcs ne cessent plus d'intervenir dans les affaires intérieures de l'Empire.

Mourad 1• (sulta n de 1359 à 1389) fait d'Andrinople sa capitale dès 1365.

• En 1392, Constantinople est assiégée pour la première fois par les Turcs, qui lui imposent u n lourd blocus.

Cela provoque un sursaut en Occident et une expédition vénitienne la même année .

Les Hongrois sont écrasés à la bataille de Nicopolis en 1396.

À son tour, le successeur de Jean VIl, Manuel li {1391-1425), appelle au secours : le roi de France Charles VI {1380-1422) lui envoie 1 200 hommes conduits par le maréchal de Boucicaut, qui vainc les Turcs dans nombre d 'engagements dans les environs de Constantinople.

Même s'il n'est pas en mesure d 'entreprendre une véritable campagne , il conduit une expédition terrestre en 1399-1400, qui réussit à faire lever le blocus .

• Les Turcs sont, pour un moment détournés de l'Empire byzantin par les Mongols de Tamerlan, en 1402 .

Ils sont de retour dès 1422, quand ils assiègent Constantinople qui ne s'en sort que par la signature en 1424 d 'un traité de sujétion.

En 1430, Thessalonique passe aux mains des Turcs.

• Les appels à la solidarité entre chrétiens sont peu efficaces , même si un concile tenu en 1439 à Florence appelle après des discussions entre représentants latins et grecs à l'union sacrée des chrétiens contre l'Islam .

Les différences doctrinales entre catholiques et orthodoxes empêchent les intentions de se transformer en actes .

• En avril 1453, le sultan Mehmet Il ai-Fatih (1444-1481) met le siège devant Constantinople .

La ville est défendue par l'empereur Constantin Xl Dragasès (1448-1453) et le Gênois Giustiniani .

Les Turcs ottomans, forts d'une armée considérable, disposent également d'une puissante artillerie de siège.

Ils parviennent à ouvrir une brèche dans la vieille muraille théodosienne.

Le 29 mai 1453 , l'empereur tombe héroïquement sur les murailles et le sultan Mehmet Il entre à cheval dans Sainte-Sophie.

grec byzantin.

• Un peu plus de onze siècles séparent la naissance de la chute de l'Empire byzantin {330-1453) : onze siècles au cours desquels s'est épanouie une brillante civilisation qui continuera, en dépit de l'occupation ottomane, résistera sur le territoire grec aux timides essais d'assimilation ottomane jusqu'au début du xiX" siècle.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles