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L'époque hellénistique

Publié le 27/02/2008

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Après le grand remuement des peuples par Alexandre, le monde de la Méditerranée orientale subit une transformation profonde dans tous les domaines. L'augmentation du trafic international, l'importance primordiale prise par les voies maritimes du commerce, le développement urbain qui se manifeste partout et notamment dans le vaste État échu aux Séleucides, et qui avait jusqu'alors été essentiellement agricole, transforment profondément le caractère de la vie économique. Les grandes capitales, qui se trouvaient auparavant dans les terres, Babylone, Suse, Ninive, sont remplacées par des ports importants : Alexandrie, Antioche, Carthage et bientôt Rome. Le commerce se concentre dans de grandes places maritimes où se développe le capitalisme. D'importants centres industriels se forment où ­ l'Égypte exceptée ­ s'accumule la main-d'oeuvre servile, ce qui provoque une baisse des salaires. La richesse mobilière s'accroît en même temps que la circulation monétaire. La banque, aux mains de puissantes associations, prend une rapide extension qui facilite le crédit. L'intérêt, de 12 % à l'époque d'Alexandre, descend à 10 % vers 250, pour tomber à 6 % en 200 av. JC, sauf en Égypte, dont l'industrie, qui n'emploie qu'une main-d'oeuvre libre, se trouve placée en face de graves problèmes économiques. Alexandrie devient le siège d'une banque d'État qui concentre toutes les opérations financières et prête l'argent accumulé par l'État, à 24 %, essentiellement à l'intérieur du pays. Il y a là deux mondes économiques différents qui se reflètent dans l'intérêt de l'argent.

« dans le courant des IIIe et IIe siècles av.

JC.

Mais les plus grandes cités marchandes cherchent à échapper à laguerre en conservant leur autonomie garantie par une flotte puissante.

Il en est ainsi de Rhodes, escale du traficinternational, marché du blé, centre financier, de Byzance, d'Héraclée du Pont, maîtresses des détroits, commeaussi des villes grecques de la côte septentrionale de la mer Noire, établies en plein pays barbare, loin du théâtredes guerres.

Ces villes jouent un rôle économique considérable : Rhodes, se déclarant ville franche, pratique unepolitique de libéralisme économique et rédige un code commercial emprunté aux anciennes traditions babyloniennes ;Pergame, au contraire, tente une politique économique d'État, essentiellement orientée vers l'industrie. En général, les royaumes hellénistiques pratiquent une politique de libéralisme économique qui coïncide avecl'émancipation sociale.

Seule l'Égypte, par le fait que sa classe ouvrière est libre et qu'elle ne peut donc luttercontre le capitalisme servile que pratiquent les autres peuples, s'entoure de barrières protectionnistes, s'efforce deproduire pour vendre, et organise une économie dirigée, fondée sur l'étatisme et le monopole sur le monopole de labanque notamment sur la dévaluation monétaire, qui permet à Alexandrie d'acquérir à vil prix, avec une monnaiedépréciée, la production du pays qu'elle revend ensuite à prix d'or.

C'est la fin du libéralisme égyptien.

Le fisc dominetoute la politique intérieure du pays et la population est réduite à la misère, voire au servage ou même à laservitude, les contribuables défaillants étant vendus par le fisc comme esclaves depuis le IIe siècle av.

JC. Toute la vie économique se concentre à Alexandrie qui devient la plus grande ville du monde, tandis que les ports deBérénice et d'Arsinoé créés sur la mer Rouge, dirigent vers la grande métropole les produits importés des Indes. L'intervention de Rome dans la vie internationale de la Méditerranée orientale constitue l'élément essentiel del'histoire des trois siècles qui précédèrent notre ère.

Victorieuse de Carthage, Rome étend aussitôt son influencejusqu'en Espagne et s'allie avec l'Égypte qui détient à ce moment l'hégémonie maritime dans l'Est de la Méditerranée.Rome dès lors va devenir, sans que ce soit d'ailleurs en vertu d'une politique concertée, le pivot de la vie politiquedu monde méditerranéen. Elle y apporte un élément entièrement nouveau : l'ancienne devenue une république italienne grâce à l'extension dudroit de cité à toute l'Italie après la guerre de Mithridate et la “ guerre sociale ”, apparaît comme un Étatdémocratique au milieu des monarchies hellénistiques.

Les provinces conquises ne possédant pas le droit de citéromain, elle crée le préteur pérégrin pour établir le droit selon lequel est rendue la justice, et ainsi se constitue, surles droits grec et orientaux un véritable droit méditerranéen qui va devenir, après la formation de l'Empire romain, labase du droit impérial. L'accumulation des richesses que la guerre amène à Rome en fait un grand centre financier : des associations depublicains s'y constituent, d'où sortira la Société anonyme, dont, depuis le IIe siècle av.

JC, les titres se vendent àla bourse des valeurs qui se crée à Rome. Au contact des Grecs, les Romains s'initient à la pensée grecque.

Ainsi se forme dans la Méditerranée un amalgamefondé (hormis l'Égypte) sur le droit individualiste, le capitalisme et la liberté commerciale.

Rome, victorieuse dans laguerre, sera d'ailleurs elle-même conquise par le grand mouvement cosmopolite qui traverse le monde gréco-oriental. En même temps que le caractère international de la vie économique transforme les conceptions sociales, un climatse crée au sein duquel disparaissent les anciens nationalismes.

La philosophie, la science, exprimées en languegrecque, prennent une valeur universelle.

Les religions se rapprochent dans un grand mouvement de syncrétisme.

AAlexandrie, le prêtre égyptien Manéthon et le grec Timothée d'Éleusis unissent les dieux agraires : Osiris, Adonis,Dionysos, Athis, Tammouz, et les dieux solaires Amon-Rê, Shamash, Zeus, dans le même culte du grand dieuSarapis, à la fois dieu créateur et dieu sauveur. A côté du culte de Sarapis, celui d'Isis, l'épouse d'Osiris, qui préside aux mystères isiaques, syncrétise les cultes detoutes les anciennes dresses mères, comme dresse de l'amour, de l'abondance, de la vérité, de la sagesse : la “Dame du perpétuel secours ”.

Elle perd d'ailleurs son rôle d'épouse d'Osiris, pour être adorée sous le double aspectde déesse reine et de mère d'Horus, le dieu enfant miraculeusement né d'Isis après la mort de son père Osiris, etvainqueur du mal. Le culte de Sarapis, symbolisé à Memphis par le bœuf Apis, sera un jour adapté, sous l'aspect solaire et l'apparencede Zeus, comme le culte officiel de l'Empire romain. Les cultes à mystère se détachent de la philosophie dont les vues métaphysiques, depuis Aristote, passent d'ailleursau second plan.

Des systèmes philosophiques contradictoires naît le scepticisme ; tandis qu'en face du sentimentreligieux, Épicure professe le matérialisme le plus absolu.

Il propose une morale basée sur la recherche d'un bonheurfait de plaisirs modérés et sages à l'abri des désirs excessifs et de l'ambition.

Le scepticisme en arrive ainsi à trouversa conclusion dans un pessimisme résigné. Zénon de Citium (mort vers 264 av.

JC), commerçant cypriote, rend à la pensée grecque la confiance en sespossibilités.

Il lui propose de se tourner vers une science vivante, adonnée à la recherche pratique ; et sur larecherche scientifique, il bâtit une morale.

Concevant Dieu à l'instar des Égyptiens, comme la conscience du monde,et l'âme comme une parcelle de la divinité qui après la mort retournera se fondre en Dieu, il se sépare de laconception égyptienne en ce qu'il nie l'immortalité individuelle.

La vertu ne doit donc attendre d'autre récompenseque d'elle-même, sa plus haute forme est de se consacrer à la science, puisque la science est la loi du monde.. »

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