Devoir de Philosophie

Les temples : des refuges à l'époque hellénistique

Publié le 03/01/2015

Extrait du document

L'ASYLIE : UNE « FORME ANTIQUE DE LA GRÈVE » Si l'Égypte pharaonique est le plus ancien pays connu à avoir eu recours à la grève pour faire entendre des revendications, cette pratique semble s'être poursuivie à l'époque hellénistique, avec des moyens néanmoins quelque peu différents. Un papyrus, daté de 257-256 et faisant partie des célèbres archives de Zénon, montre ainsi comment des paysans, mécontents au sujet d'une réévaluation de leur fermage, obtinrent de conserver leurs anciens contrats en se réfugiant dans un temple voisin. Sous la menace de voir la moisson n'être pas faite, les représentants d'Apollonios, maître des terres concernées, durent céder intégralement et ne semblent pas avoir imaginé d'utiliser la force. l'asylie signifie que l'édifice et toute personne s'y ratta-chant, quelle que soit sa si-tuation, sont inviolables. Au-trement dit, les forces de l'ordre n'ont pas le droit de pénétrer dans un sanctuaire déclaré asylon, même pour en expulser quelqu'un. Certains exemples montrent cependant que, au 111e siècle, la police n'hésite pas à expul¬ser par la force des paysans qui avaient quitté illégale¬ment leur lieu de travail et s'étaient réfugiés dans l'iséion du nome memphite. En outre, un papyrus démotique prove¬nant d'Edfou et daté de 224¬223 nous apprend que des prêtres de ce temple, dispo¬sant pourtant de l'asylie, fu¬rent appelés à comparaître devant le percepteur pour re¬tard dans le paiement de leurs impôts. A partir du lie siècle, on ob-serve un net changement non seulement le droit d'asy-lie est plus souvent accordé, mais il est libéré des restric-tions qu'il pouvait encore comporter au IIIe siècle

« gaux.

Néanmoin s, ces raisons - aussi valables soient-ell es - ne peuvent expliquer à elles seules l'ampleur du phéno ­ mène, lequel souligne une évolution beaucoup plus gé­ nérale de la société : l'ampli­ fication de la violence.

La très grande majorité des Égyptiens qui cherchent refu­ ge dans les temples fuient en effet des menaces diverses, et tout particulièrement la pres­ sion accrue de l'État.

Ce type de décision est donc à mettre en parallèle avec l'anachorè ­ se endémique qui frappe de plus en plus les campagnes égyptiennes à mesure que l a fiscalité s'alourdit.

Cet exode paysan est particulièrement important à partir du Il" siècle et correspo nd justement à l'augmentation de l'octroi du privilège d'asylie aux temples.

L'évolution de l'octroi du droit d'asylie O ctroyé avec parci monie au début de l'ère lagide, il devient un phénomène courant au 1•1 siècle avant J.-C.

Conscients des dangers que ce droit pouvait présenter, les premiers Lagides semblent avoir restreint au maximum le nombre de sanctuaires bé­ néficiant de ce privilège et ré­ duit sa définition .

En théorie, l'a sylie signifie que l'édifice et toute personne s'y ratta­ chant, quelle que soit sa si­ tuation, sont inviolables .

Au­ trement dit , les forces de l'ordre n'ont pas le droit de pénétrer dans un sanctuaire déclaré asylon , même pour en expulser quelqu'un.

Certains exemples montrent cependant que, au Ill' siècle, la police n'hésite pas à expul­ ser par la force des paysans qui avaient quitté illégale­ ment leur lieu de travail et s'étaient réfugiés dans l'iséion du nome memphite.

En outre, un papyrus démotique prove­ nant d'Edfou et daté de 224- 223 nous apprend que des prêtres de ce temple, dispo­ sant pourtant de l'asylie, fu­ rent appelés à com paraître devant le percepteur pour re­ tard dans le paiement de leurs impôts .

A partir du Il" siècle, on ob­ serve un net changement : non seu lem ent le droit d'asy­ lie est plus souvent accordé, mais il est libéré des restric­ tions qu'il pouvait encore comporter au Ill" siècle.

La plus grande place du clergé A partir du Il" siècle, et sur­ tout au I"' sièc le, le droit d'asylie devient un privilège courant, y compris dans les petits temples à rayonne ­ ment uniquement local.

Le pouvoir semble ne plus être en mesure de refuser ce droit, qui va pourtant à l'encontre de ses intérêts, puisque de nombreux paysans royaux échappent ainsi à leurs obli­ gations.

Cette concession est à mettre en parallèle avec l'ensemble des dispositions -. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles