Les femmes de Charlemagne

« LE COMPLOT DE PÉPIN LE BOSSU Au cours de l 'été 792, Charlemagne est à Ratisbonne .

Il s'apprête à attaquer les Avars , nomades des steppes d'Asie qui terrorisent l'Europe, lorsqu'il est averti que son trône est menacé.

Un complot a été ourdi par des seigneurs hostiles au gouvernement implacable de la reine Fastra­ de.

Parmi les conspirateurs, se trouve son fils.

Bien qu 'il ait été nommé Pépin en hommage à son grand-père Pépin le Bref, son infirmité lui a valu le surnom de Pépin le Bossu .

Ni laid ni sot, le prince, moqué et méprisé de tous, a cédé à la tentation de reprendre par la force et la ruse sa place d'aîné.

Blessé d'avoir été trahi par sa chair et son sang, Charlemagne ne peut pardonner.

Un tribunal condamne les conjurés au jugement de Dieu .

Pour Pépin , c'est la mort.

Mais le roi des Francs épargne son fils.

Il commue sa peine en lui ordonnant de se retirer pour le restant de ses jours au monastère de Priim, entre Aix-la-Chapelle et Trèves.

(Ci-contre, miniature représentant Pépin, fils de Charlemagne) man, que l'histoire retiendra sous le nom de Pépin.

L'année suivante, elle met au monde des jumeaux dont un seul sur­ vit.

Louis .

Au printemps 783, Hildegarde, meurt en couches .

Père d'une nouvelle petite fille, qui porte le prénom de sa mère défunte , Charlemagne semble profondément affligé.

Ce qsui ne l' empêche pas , dès la fin de l'année, de convoler en quatrième noce avec Fas­ trade, fille du comte Radolphe et descendante d'une des plus anciennes lignées franques.

La nouvelle reine mourra dix ans plus tard, laissant deux filles, Tétrade et Hiltrude .

Peu après, Charles se remarie avec Liut­ garde, une Alamane.

À la diffé- rence de Fastrade, la nouvelle reine, fort pieuse et très culti ­ vée, sait se faire aimer et res­ pecter des seigneurs de la cour .

Charles est très épris de sa cinquième femme qui lui donne une fille, Emma.

Liut­ garde meurt en 799, victime d'une grave maladie .

Charle­ magne ne se remariera plus.

li prendra quatre concubines successives, Madelgarde, Ger ­ vinde, Régine et Adelinde qui lui donneront cinq autres en­ fants : Rotilde, Adeltrude, Dra­ gon et Hugue, et Thierry.

Un père attentionné Charlemagne est un père affec ­ tueux .

Il n'est jamais aussi heu­ reux qu'entouré de sa nom­ breuse progéniture .

Lorsqu'il est au palais, le roi ne passe ja­ mais à table sans ses enfants .

En leur compagnie, il effectue de longues chevauchées et des parties de chasses achar­ nées.

Charles veille à ce que ses fils, chaperonnés par un précepteur particulier, soient instruits dans les saintes écri­ tures comme dans les lettres, l'équitation et le maniement des armes .

Dès qu'ils sont en âge de le suivre, il les entraîne dans ses campagnes et ses ambassades, d' Aquitaine en Saxe, de Lombardie à Rome .

Quant à ses filles, Charle­ magne entend les garder au­ près de lui le plus longtemps possible .

Si leur mariage n'est pas dicté par la raison d'État, alors, c' est qu 'il est inutile ! Charlemagne, qui vivra plus de soixante-dix ans, longévité ex­ ceptionnelle pour l'époque, est très meurtri par le décès de ses fils, Pépin , en 810, puis Charles, en 81 1.

À la mort du grand roi, en 814, Louis d'Aqui­ taine , fils d'Hildegarde , reste son seul héritier mâle légitime.

Il lui succédera sous le nom de Louis ter le Pieux .. »