Les Guerres coloniales au XVIIIe siècle

« Canadiens re mportent plusieurs succès retentis­ sants.

Sous le commandement du marquis de Montcalm, ils résistent deux ans, repoussant notamment les Anglais à Ticonderoga en 1758.

Mais, face à la puissance des Anglais , la résistan­ ce se révèle bientôt sans espoir.

Au cours de l'été 1758 , les troup e s du général Jeffrey Amherts e nlèvent la forteresse de Louis­ bourg , sur l'île du Cap-Breton .

Le marquis de Montcalm, débordé de toutes parts , réclame, en vain, de nouvelles troupes.

Il n'obti e nt que des renforts dérisoires.

Aussi les Anglais parviennent­ ils à s ' emparer , en 1759 , de Québec.

Au cours de cette bataille, les deux commandants en chef , Montcalm et Wolfe , trouvent la mort dans un vio­ lent combat sous les murs de la ville.

Tout espoir de rétablissement des positions françaises s'envole en 1760 avec la p erte de Montréal.

Le traité de Paris de 1763 consacre la perte du Canada , d'une partie de la Louisiane et de presque toutes les An­ tilles, la France ne conservant que la Martinique, la Guadeloupe et Sain t-Domingue.

E lle doit aban­ donner Marie-Galante, La Désirade et Saint-Martin .

La rivalité aux Indes Au cours de son long règne (1658-1707) , l'empe­ reur moghol Aurangzeb avait mit les Indes à feu et à sang sans toutefois parvenir à unifier le pays .

Aussi, la France et l'Angleterre profitent de l'affai­ blissement du.

pouvoir local pour s'implanter soli­ dement: Pondichéry, le plus ancien comptoir français , est fondé en 1674; Calcutta , l'établ isse­ ment commercial ang lais, en 1690.

Au cours de la guerre de Sept Ans (1756- 1763) , la France et l'Angleterre s' opposent aussi en Inde.

Malgré l es actions d'éclat de Joseph François Dup leix, le chef de la Compagnie fran­ çaise des Indes , qui conquiert Madras-l es Fran­ çais sont al ors persuadés qu 'ils vont réussir à chasser les Ang la is-, les troupes britaniques finis­ sent par retourner la sit uation à leur avantage.

Comme en Amérique du Nord , Londres a su consentir à des efforts financiers et mil itaires pour défendre et étendre ses possessions outre-mer.

Le traité de Paris de 1763, qui met fin à la guerre de Sept Ans, voit les colonies françaises en Inde sérieusement mises à mal.

Paris doit renon- ~ Robert Clive , administrateur de la Compagnie anglaise des Indes orientales.

Ses succès militaires sur les Français et les forces indigènes ont permis à l'Angleterre de conforter ses positions aux Indes .

' Les principaux théâtres des guerres coloniales qui opposent la France et l'Angleterre: Canada , Indes , Antilles.

Au xvm • siècle , les Indes occidentales sont ~ une grande source de richesses grâce au ;cg sucre , au tabac et aux épices.

La victoire m de la Grande-Bretagne lors de la guerre ~ de Sept Ans , qui témoigne de la volonté "' de Londres de tout mettre en œuvre pour § étendre sa sphère d'influence , consacre ~ inversement le recul de la France outre-mer.

cer à la majorité de ses possessions sur le conti­ nent indien, ne conservant que cinq comptoirs (Chandernagor; Yanaon , Karikal , Mahé et Pondi­ chéry) à condi tion de ne pas lever de troupes.

Et bientôt 1 'Afrique Bien que les Français et les Anglais ne se soient pas rée llement affron tés en Afrique au cours de la guerre de Sept Ans , le continent noir est égale­ ment au cœur du règ lement du traité de Paris.

LAng l eterre conserve ses comptoirs du Sénégal et reçoit de la France l'assurance d'étendre sa domination à l'in térie ur du territoire.

Tou tefois , la France ne cède pas l'î lot de Gorée qui est de pre­ mière importance pour la t raite des esclaves noirs.

Pour l'heure , l es compto i rs installés sur les côtes africaines par les Français et les Anglais ne sont que des étapes sur la route des Indes.

I n téres­ sés par l'or et par l'ivoi r e, puis par l a ma in-d'œuvre servile , les Européens n'occupen t, au xvu • et au XVIII ' siècle , que des compto i rs sur la côt e du golfe de Guinée.

Si la colonisation à prop rement parler n'interviendra pas avant le X IX ' sièc le, il est clair que l'Angleterre a déjà pris la mesure de l' impor­ tance de l'A fr i que pour son commerce.

Ayant renforcé sa pos ition en Afr ique de l'Ouest, occupant une bien mei lleure pos ition que la France en Amér i q u e du No rd, dans les An­ tilles- à l'excep tion de Sain t-Dom ingue considé­ rée comme la pl us ric h e des îles de la rég ion - ma i s aussi aux Indes, l a Grande-Bre tagne conforte son sta t ut de première puissance maritime et commercial e.

Tout indique, à la fin du XVIII '" siècl e , qu'elle est en passe de gagner l a course coloniale.

DATES CLÉS 1674 Établissement du comptoir français de I'Ondichéry.

1690 Établissement du comptoir anglais de Calcutta.

1701-1714 Guerre de la Succession d'Espagne.

La Grande-Bretagne conquiert Gibraltar et la Nouvelle-Écosse .

1745 Les colons de la Nouve lle-Ang leterre conquièrent Louisbourg.

1746 Les Français prennent Madras.

1754 Les Français batten t les colons américains dans la va ll ée de l'Ohio.

1754-1763 Guerre de Neuf Ans, prolonga tion outre-mer de la guerre de Sept Ans( 756- 763) qui oppose , en Europe, l 'Angleterre et la Prusse à la France , l'Autriche , la Russ ie, l a Suède et l'Espagne.

1758 Montca lm bat l es Anglais à l a bata ille de Ticonde roga .

Les França is perdent L ou isbo urg et Fort Duq u esne .

1759 Les Ang la is s'empa ren t de Québec.

Mor t de Mo ntca lm et de Wo lfe.

1760 Co nq uê te to ta le du Canada par les A ngla i s.

1763 Le tra ité de Paris m et fin à la gue rre de Sep t A ns et consac re l'h égé moni e co lo ni ale de l'Ang le ter r e.. »