Les papyrus magiques l'époque pharaonique

« quant à lui, abrite une impor­ tante collection d'amulettes personnel l es.

Rite oral et rite manuel U n recueil magique se pré ­ sente comme une collec­ tion de formules destinées à protéger un individu de diffé­ rents maux et à chasser morts et démons qui provoquent les maladies.

D'autres ont pour but de dissiper les mauvais rê­ ves ou de se prémunir de la mauvaise magie.

Il s'agit donc de « magie défensive ».

Sous le Nouvel Empi re apparais­ sent en revanche les charmes amoureux censés susciter le désir.

Les incantations sont écrites les unes à la suite des autres, chacune étant intro­ duite par un titre qui en ex­ plicite l'usage.

Par exemple : « Formule pour chasser le mort qui est dans le ventre d'un homme .» Ce titre est généralement écrit à l'encre rouge pour être plus facile­ ment repérable et faciliter la consu l tation .

Le corps de la formule est rédigé à l'encre noire et le mode d'emploi du texte de nouveau à l'encre rouge : « Qu'on dise cette for­ mule sur des boulettes d'or, des grains d'améthyste, un sceau avec le crocodile et la main au moyen desquels on fera le co l lier de protection en fil fin à placer au cou de l'enfant.

» ; « Qu'on dise cet­ te formule le soir » ; ou enco­ re « Qu'on dise cette formu­ le sur trois perles, l'une de la­ pis-lazuli, l'une de jaspe et la dernière de turquoise atta­ chées au moyen d'un fil fin et placées au cou de l'enfant », etc.

La formule magique se compose donc d'une incanta­ tion à réciter (rite oral) et d'un rite manue l à accomp l ir, amul ette à fabriquer, dessin à tracer, objet à manipuler, re­ mède à boire à tel moment de la journée, etc.

Précédents mythiques L 'incantation proprement dite expl oite différents procédés pour chasser le mal.

E lle peut être une simple in­ terpellation : « Écou le-toi ma­ ladie ! Sors du corps du pa­ tient ! » Dans ce cas, la force magique du magicien est con­ sidérée comme suffisante pour faire peur au démon .

Celui-ci s'identifie d'a illeurs souvent à un dieu et en parti­ culier à Thot, qui maîtrise la force magique héka.

Le magi­ cien peut aussi profér er des menaces contre les dieux.

Si le patient n'est pas guéri sur­ ie-champ, il prédit que les temples s'effondreront et que les dieux seront privés d'offrandes.

Dans un charme amoureux du Nouvel Empire, on trouve cette formul e : « Si vous ne faites pas qu'elle vienne à s'intéresser à moi, je mettrai le feu à Busiri s [ville sacrée d'Osiris] et je brûlerai [Osiris].

». »