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LES RELATIONS INTERNATIONALES de 1960 à 1969 : Histoire

Publié le 02/12/2018

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LES RELATIONS INTERNATIONALES

À la fin des années cinquante, la modification de l’cquilibre des forces entre les Deux Grands semble se poursuivre en faveur de l’Union soviétique. Le lancement du premier Spoutnik le 4 octobre 1957 constitue une nouvelle menace pour les États-Unis. Nikita Khrouchtchev n’entend cependant pas suivre les conseils bellicistes que lui donne son allié chinois; il préfère renouer le dialogue tout en mettant à l’épreuve la capacité de résistance des Occidentaux. La lutte entre systèmes socialiste et capitaliste ne débouchera pas nécessairement sur une troisième guerre mondiale : la coexistence pacifique est à l’ordre du jour. Mais la crise de Berlin, déclenchée dès 1958, et l'affaire de l’avion espion américain U2 (1960) font échouer la conférence sur le désarmement qui devait se tenir à Paris. L'Union soviétique reprend ses essais nucléaires et, le 13 août 1961, le mur de Berlin est érigé.

 

Les années soixante vont marquer une transition. Entre 1962 et 1968, se dessine un nouvel ordre international caractérisé par un assouplissement des rapports Est-Ouest, la fissuration des blocs et l’affirmation de nouveaux Etats issus essentiellement de la dislocation des Empires coloniaux français et britannique.

 

Le CATALYSEUR:

 

LA CRISE DE CUBA

 

En faisant planer pour la première fois la menace d’un holocauste nucléaire, la crise de Cuba de 1962 décide les États-Unis et l’Union soviétique à normaliser leurs relations. L’installation d’une ligne directe entre le Kremlin et la Maison-Blanche, destinée à éviter un déclenchement accidentel des hostilités, rétablit la communication entre les deux systèmes. Les négociations reprennent et se soldent par la signature à Moscou du traité sur l’arrêt des essais nucléaires non souterrains en 1963, par le traité de non-prolifération en 1968 et par l’ouverture en novembre 1969 de la conférence sur la limitation des armements stratégiques.

 

À la fin de la décennie, la nécessité d’une détente internationale est reconnue. Les tensions n’ont pas pour autant disparu mais, comme le montre la guerre du Viêt-nam ou la guerre des Six Jours, elles ne déboucheront pas sur un conflit ouvert. La crise de Cuba a en outre affaibli l’Union soviétique qui ne cherchera plus à provoquer l’adversaire hors de sa zone d'influence implicitement reconnue par les doctrines Truman et Eisenhower.

 

Les fissures au sein des blocs

 

Des tendances centrifuges apparaissent au sein de l’Alliance atlantique des 1958 et dans le bloc communiste à partir de 1960. Le traité de Moscou sur l'arrêt des essais nucléaires non souterrains marque à cet égard une étape capitale puisque, pour la première fois depuis vingt ans, les deux Super-Grands passent outre l’opposition de leurs principaux alliés: la France et la Chine.

 

N'ayant pu obtenir la création d’une direction tripartite de l'OTAN où la France aurait été l’égale des États-Unis et de la Grande-Bretagne, le général de Gaulle décide de réduire progressivement sa participation à F Alliance atlantique avant d’annoncer le retrait des forces françaises du commandement intégré. Dès lors, les relations franco-américaines se détériorent. Le rapprochement avec l’Union soviétique, la condamnation de l’État d’Israël comme agresseur dans la guerre des Six Jours, le discours de Québec, la condamnation de l’intervention américaine au Viêt-nam et l’offensive contre le système monétaire international (la suprématie du dollar) sont autant de coups portés à la cohésion de l'Alliance atlantique.

 

La même intransigeance caractérise la politique européenne du général de Gaulle. L'échec du plan Fouchet, projet de traité établissant une union d'États fondée sur la règle de l’unanimité, pousse de Gaulle à durcir sa position. Il va briser net l'espoir de voir se créer une Europe intégrée, étroitement associée aux États-Unis comme le proposait John F. Kennedy, lorsqu’il rejette la candidature de la Grande-Bretagne, qu’il considère comme un simple «cheval de Troie» du géant américain. La crise atteint son point culminant lorsque le gouvernement français décide ne plus participer au Conseil des ministres (politique de la chaise vide) avant d’exiger une réduction des pouvoirs de la commission au profit des ministres nationaux comme condition de son retour.

 

Le bloc communiste se fissure également. Les relations sino-soviétiques se dégradent au point d’aboutir à une rupture après la crise de Cuba. Le conflit, qui porte d’abord sur l’interprétation de l’impérialisme américain (tigre de papier à détruire au prix d’une guerre nucléaire, selon Mao), se révèle rapidement territorial. C’est l’Asie, de l’Inde au Japon, essentielle pour garantir la sécurité des deux pays, qui en devient l’enjeu. Les incidents de frontière se multiplient dès 1961 entre la province du Sin-kiang et l’Union soviétique. Moscou apporte en outre son soutien à l’Inde lors du conflit qui l’oppose à la Chine en octobre 1962.

 

Si la Chine est, après la Yougoslavie, à la fin des années quarante le principal État socialiste à contester le rôle dirigeant du PCUS, la Roumanie développe aussi une politique nationale spécifique. La première tension apparaît en 1963 lorsque le gouvernement roumain s’oppose avec succès au projet soviétique prévoyant la spécialisation économique de chaque pays membre du COMECON ; elle réapparaît lors de l’intervention des troupes du Pacte de Varsovie en Tchécoslovaquie le 21 août 1968. La Roumanie condamne l’intervention au nom de la souveraineté nationale. La faiblesse de la réaction occidentale devant ce nouveau coup de force montre que les Occidentaux reconnaissent implicitement à l’Union soviétique le droit d'intervenir dans sa zone d'influence et de sécurité. Il n’en reste pas moins qu'au mois de juin 1969 les partis communistes réunis à Moscou se séparent divisés, notamment sur l'attitude à adopter face au schisme chinois.

 

L'émergence des jeunes nations

 

La décolonisation se poursuit dans les années soixante et donne naissance à des tentatives de regroupement tandis qu’augmentent les partisans du non-alignement d’autre part. Le mouvement des pays non alignés réunis à la conférence de Belgrade en 1961 à l’initiative des grands chefs charismatiques de l’époque — Josip Broz Tito, Gamal Abdel Nasser et Jawaharlal Nehru — contribue à fragiliser la logique des blocs même s’il ne réussit pas à la briser. Le mouvement va pourtant se diviser en raison des différents conflits de l’époque : conflits sino-soviétique, arabo-israélien et indo-pakistanais. Les divisions finissent pas se cristalliser entre l’Inde et la Chine, entre les pays africains refusant de prendre parti dans le conflit sino-sovié-tique et les pays partisans d'un neutralisme révolutionnaire, anti-impérialiste et prochinois.

 

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« RELATIONS INTERNATIONALES.

L'idée de non-alignement réapparaît dans les années soixante.

Ci-dessus (de gauche ù droite): les iniliateurs du mouvement des non-alignés, Josip Broz Tito, Jawaha.rla/ Nehru et Gama/ Abdel Nasser, réunis au Caire le 19 novembre 1961.

© Popperfoto nées soixante.

Sur le continent africain, les pays francophones de tendance modérée créent en 1960 le groupe de Brazzaville, favorable à une collaboration avec la France, puis l'Union africaine et malgache de coopération économique.

De leur côté )a Gambie, le Nigeria, le Liberia, la Tunisie, la Libye, le Togo, l'Ethiopie et la Somalie se réunissent au même moment dans le groupe de Monravia de tendance également modérée.

Mais ces États s'opposent rapidement au groupe de Casa­ blanca créé en 1961 par le Maroc, le Ghana, la Guinée, le Mali et la RAU, et beaucoup plus ho� ti le aux anciennes métropoles.

Toutefois, en dépit des rivalités entre Etats, ethnies et régimes, les pays africains réussissent à s'entendre pour mettre sur pied en 1963 l'Organisation de l'unité africaine (OUA) qui, sans parvenir à réaliser le rêve caressé par certains d'une vaste confédération africaine, jouera un rôle iodé· niable dans le règlement des conflits régionaux.

, Le continent latino-américain reste quant à lui trop lié aux Etats-Unis pour prétendre à une véritable autonomie.

L'Organisation des États américains garde pour objectif principal de résister à la r.ossible contagion du régime castriste, étroitement surveillé par les Etats-Unis qui peuvent intervenir en cas d'alerte -comme à Saint­ Domingue en 1965.

L'Améçique latine constitue l'un des supports essentiels de la sécurité des Etats-Unis et l'Union soviétique se garde bien de répéter son erreur cubaine.

De son côté, Cuba tente de coordonner les différents mou­ vements révolutionnaires.

À la suite de la conférence tricontinentale de La Havane, apparaît, en 1967, l'Organisation latino-américaine de solidarité ; mais cette tentative échoue après la mort de. »

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