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L'histoire des États-Unis

Publié le 22/02/2012

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Si l'on voulait simplifier à l'extrême l'histoire des États-Unis entre les deux guerres mondiales, on pourrait dire que ce grand pays, devenu, et de loin, la première puissance économique de l'Univers, a cherché de toutes ses forces à ne pas avoir de politique étrangère. Il existe en effet, dans l'histoire américaine, deux grandes traditions parfois complémentaires et parfois contradictoires. L'une est celle de la supériorité morale du peuple américain sur tous les autres peuples, et notamment les Européens, malhonnêtes, belliqueux et pervers. Qui dit supériorité dit "mission". Si l'esprit missionnaire est actif, il s'efforce de moraliser le reste du monde. C'est ce que Wilson avait tenté. Pour lui, la mission des États-Unis était de mettre fin à la guerre et d'imposer au monde entier une "nouvelle diplomatie", fondée sur l'égalité des États et la Société des Nations. L'autre tradition est celle de l'isolement (le terme "isolationnisme" ne fera fortune que dans les années 30). Depuis le "discours d'adieu" du président Washington en 1796, il est entendu que les États-Unis ne contractent pas d'alliances au-dehors. Depuis la "doctrine de Monroe" de 1823, il est précisé que les Américains n'interviendront pas dans les affaires européennes.
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« 1923 à 1929, alors que la population croît de neuf pour cent, le revenu national passe de soixante milliards septcents millions de dollars à quatre-vingt-sept milliards deux cents millions, soit une croissance de trente pour cent.Le revenu par tête passe de six cent trente-quatre à sept cent seize dollars par an.

Les prix de gros sont stables.La productivité industrielle et agricole s'accroît énormément.

On construit un nombre impressionnant de maisons.

Lesindustries nouvelles battent tous les records.

Il y a sept millions cinq cent mille postes de radio en 1928, contresoixante mille en 1922.

En 1929, les États-Unis produisent cinq millions trois cent mille autos, parmi lesquelles lafameuse Ford T qui, grâce à la standardisation du modèle, à la taylorisation qui améliore les chaînes tout en lesrendant inhumaines, et à une formidable publicité, se vend à un prix incroyablement bas.

Les États-Unis entrentdans ce que l'on appelle aujourd'hui la "société de consommation".

Bien plus, les milieux d'affaires sont dynamiqueset conquérants.

New York se substitue à Londres comme centre financier mondial.

Les États-Unis investissent ouprêtent à l'étranger sept cent trente-trois millions de dollars par an en moyenne de 1922 à 1929.

Au lieu d'être,comme avant 1914, débiteurs dans le solde des investissements, ils sont devenus le plus grand créditeur.

Lecommerce est à l'avenant, et les exportations américaines ne cessent de croître (un milliard de dollars d'excédentssur les importations en 1929). Et pourtant, cette remarquable prospérité masque mal de graves injustices sociales.

Le salaire réel des ouvriers croîtmoins vite que l'expansion.

Les agriculteurs voient leurs revenus augmenter à peine, et pourtant ils s'endettent.

Laspéculation, encouragée par la hausse constante de la bourse, se lance sans contrôle dans des opérationsdangereuses.

De janvier à octobre 1929, la valeur boursière de l'ensemble des actions passe de soixante-sept àquatre-vingt-sept milliards de dollars.

Elle n'était que de vingt-sept milliards en janvier 1925. Mais le "nationalisme" est surtout un égoïsme sans frein, un mépris à peu près total de l'étranger.

Les Américainss'entourent d'énormes barrières douanières.

Le tarif dit "Fordney-McCumber" de 1922 fait passer la moyenne desdroits d'entrée de vingt-six à trente-huit pour cent.

Le tarif "Hawley-Smoot" de 1930 porte le niveau moyen àcinquante-neuf pour cent.

Or, au même moment, les Américains sont d'une totale intransigeance à l'égard desdettes de guerre des Européens.

Ils refusent l'argument selon lequel Français, Britanniques, Italiens ont déjà payé"avec leur sang".

Dettes commerciales, donc dettes sacrées.

La France, qui ne ratifie qu'en juillet 1929 l'accord surles remboursements, est considérée comme un pays immoral, exclu de tout prêt et de tout investissement.L'atmosphère s'alourdit entre les démocraties européennes et la grande démocratie américaine, au moment oùprogressent les régimes fascistes. Le "nationalisme" prend aussi d'autres formes dont le racisme n'est pas absent.

Outre le renforcement de laségrégation des Noirs dans le Sud (avec la renaissance de la société secrète du Ku Klux Klan), l'Amérique cessealors d'être la terre d'accueil qu'elle avait toujours été.

Les grandes lois de 1921 et 1924 introduisent le système desquotas d'immigration.

La dernière fixe le quota annuel pour les différents groupes européens à deux pour cent despersonnes de leurs nationalités vivant aux États-Unis en 1890, ce qui arrête à peu près totalement l'immigrationméditerranéenne, slave, juive.

Bien plus, les asiatiques ne se voient même pas attribuer un quota (qui eut étéinsignifiant).

Leur immigration aux États-Unis est totalement interdite, ce qui crée au Japon un violent et dangereuxressentiment. Le "nationalisme" aboutit finalement au refus obstiné de faire entrer les États-Unis à la Société des Nations, etmême à la Cour internationale de justice de La Haye.

A la "sécurité 'collective", que préconisent les"internationalistes" américains, et notamment la Dotation Carnegie pour la paix internationale, on préfère substituer,sous l'influence de pacifistes radicaux, tels l'avocat Saul Levinson et le célèbre sénateur William Borah, président dela Commission des Affaires étrangères, le pacte de Paris, d'août 1928, ou "Pacte Briand-Kellogg" (Kellogg était lesecrétaire d'État de Coolidge, le successeur de Hughes), qui mettait la guerre hors la loi, mais ne prévoyait aucunesanction.

Trois ans après, en septembre 1931, les Japonais attaquèrent les Chinois en Mandchourie, et Hoover, ainsique son secrétaire d'État Henry Stimson (qui, après 1940, collaborera avec Roosevelt), se contentèrent decondamner "moralement" l'agression. La crise de 1929 surprit Hoover, l'homme de la prospérité, et ce grand administrateur, plus ordonné qu'imaginatif, nesut que faire.

S'agissait-il d'une de ces "crises cycliques" décrites par les économistes d'alors, et qui dérivaient de lasurproduction industrielle ? De plus en plus, aujourd'hui, on en vient à penser qu'il s'agit d'une crise spécifique, liéeaux grands bouleversements de la guerre, et en particulier au cataclysme monétaire.

A l'issue du conflit, lesdépenses de reconstruction s'ajoutant aux dettes, de nombreux pays connurent une inflation plus ou moinsgalopante.

Les Américains, en pratiquant un capitalisme sans contrainte, ne surent pas utiliser leurs énormesressources en or pour assainir la situation.

L'Allemagne payait des réparations aux anciens Alliés.

Ceux-ciremboursaient péniblement leurs dettes aux Américains.

Les Américains prêtaient des sommes énormes à l'Allemagne,accroissaient leur production au-delà du raisonnable, utilisaient massivement le crédit pour écouler cette production,et spéculaient imprudemment sur les titres boursiers. Le mécanisme de la crise est donc relativement simple.

Dès que la confiance disparaît, le cours des actionss'effondre (le "jeudi noir", 24 octobre 1929, en est la date symbolique).

De nombreuses banques, qui avaient gonfléleurs portefeuilles d'actions soudain sans valeur, firent faillite, ou, du moins, resserrèrent leurs crédits, provoquantainsi la chute de nombreuses industries et commerces.

Le chômage prit des proportions effrayantes, dépassantquatorze millions de personnes en 1932.

Les stocks étant énormes et la demande tarissant, vu l'effondrement duniveau de vie, les prix tombèrent à des niveaux qui rendaient la production non rentable.

Les prix agricolesbaissèrent plus largement encore que les prix industriels, et des centaines de milliers de fermiers, insolvables, furentsaisis et vinrent grossir la cohorte des chômeurs urbains.. »

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