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Otton III (Histoire)

Publié le 28/02/2010

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Le troisième empereur de la maison de Saxe fut l'un des plus étranges souverains que le monde occidental ait connus. La brièveté de son existence (juin 980-janvier 1002), le fait que, né d'un père allemand et d'une mère grecque, il se soit révélé avant tout romain, la coïncidence de son règne avec la mystérieuse charnière de l'an mil, tout concourt à faire du dernier des Otton un personnage énigmatique ; cette impression ne laisse pas de s'accentuer lorsque l'on approfondit sa biographie. Otton II, roi de Germanie et empereur, avait vingt-quatre ans quand, en 980, sa femme Théophano lui donna, après trois princesses, un fils. Son père Otton le Grand avait, en 962, restauré l'Empire au profit des ducs de Saxe. Dès le 17 mai 983, Otton II réussit à faire élire son fils roi associé ; six mois plus tard, il mourait en Italie.

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« ultérieurement", et dont les contemporains comme la postérité furent vivement frappés. C'est dans le cadre de cette sorte de condominium de la Chrétienté que se situa le grand voyage de Pologneentrepris au début de l'an mil, alors que venait de s'éteindre la vénérable impératrice Adélaïde.

Divers motifsexpliquent ce déplacement.

Quelques mois plus tôt, l'empereur, ayant failli mourir, n'avait été sauvé qu'après avoirinvoqué Adalbert de Prague.

Il se rendait donc en pèlerinage de gratitude au tombeau du martyr son ami, à Gniezno.Mais, à côté de cette pieuse démarche, on pouvait noter chez Otton, et surtout dans son entourage, le désir des'assurer plus fermement l'alliance de Boleslas Chrobry, le prince de la Pologne nouvellement chrétienne, contre lespaïens.

Une grande assemblée tenue pendant le carême 1000, en présence d'ambassadeurs nombreux et dans unénorme déploiement de faste, fut le signal de la mise en place d'une nouvelle conception de l'Europe, où les jeunesroyaumes (Hongrie, Pologne) seraient associés à l'Empire romain, non subordonnés à lui, et collaboreraient désormaisavec les Allemands à l'expansion du message chrétien au lieu de leur en laisser le monopole. Malheureusement, les problèmes italiens n'allaient pas donner à Otton III le temps de développer une politique aussioriginale ; après un bref séjour en Allemagne, au cours duquel il présida à la solennelle reconnaissance, à Aix, desrestes de Charlemagne, il revint en août dans une Rome que son absence, mal compensée par le prestige du papeSylvestre, avait laissée désemparée, fort troublée, non pas du tout par les légendaires "terreurs de l'an mil", maispar l'anarchie, qui semblait incurable, des habitants.

Il se montra incapable d'en venir à bout. Le souverain avait pourtant multiplié auprès des vaincus de 998 les appels à collaborer ; à l'administration de la citéil avait associé beaucoup de Romains ; nul étranger n'avait agi encore de la sorte à leur égard.

Il n'en reste pasmoins que, outrés par l'indulgence d'Otton envers Tusculum, leur ennemie héréditaire, les Romains s'insurgèrentcontre lui en janvier 1001 ; on constata assez vite que les révoltés étaient résolus à en finir avec la dominationallemande.

Au bout de quelques jours de lutte, l'empereur s'enfuit vers la région de Ravenne. Là, il vécut plusieurs mois partagé entre des velléités de vie pénitentielle et érémitique, qu'encourageait saintRomuald avec lequel il eut d'importants entretiens, la poursuite de ses négociations matrimoniales à Byzance, enfinle désir de rentrer en maître dans Rome.

Or ses armes, à plusieurs reprises, s'avérèrent impuissantes.

Le prince setraînait à travers l'Italie centrale, atteint d'un mal implacable, peut-être le paludisme.

A Paterno, au pied du montSoracte, dans le nord de la campagne Romaine, il agonisa rapidement, sous les regards consternés du pape et denombreux princes et prélats de l'Empire.

Il fit une sainte mort le 24 janvier 1002. Cette disparition précoce constitua la fin de la dynastie saxonne en Allemagne, cependant que les Italiensproclamaient roi Arduin d'Ivrée.

Otton eût-il vécu davantage, les intuitions quelque peu confuses de sa jeunesse, quise heurtèrent à une si vaste incompréhension, au milieu de tant de difficultés, auraient peut-être contribué à bâtirl'Europe du deuxième millénaire en des matériaux tout autres que ceux que l'histoire nous révèle.. »

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