Pérou de 1940 à 1949 : Histoire
Publié le 09/12/2018
Extrait du document
Les succès militaires et diplomatiques du Pérou, engagé dans la guerre frontalière contre l'Équateur, permettent au président Manuel Prado de (consolider son pouvoir. Le Pérou, qui avait pu obtenir une aide tout à fait substantielle de la part des Etats-Unis, rompt les relations diplomatiques avec les puissances de l'Axe, auxquelles il déclarera la guerre en 1945. Dès 1942, Manuel Prado procède à l'expulsion de nombreux agents allemands et fait placer sous surveillance 20 000 Japonais, tout en intensifiant la production de caoutchouc à des fins stratégiques. Désireux de répondre aux crtiques des milieux intellectuels et estudiantins, qui condamnent l'autoritarisme du régime, Manuel Prado autorise le retour au pays de Raul Haya de la Torre, chef de l'APRA (Aiianza Popular
«
Le
général Manuel Odrfa.
© Assod(l(ed Press.
New York Revolucionaria
Americana),
condamné à l'exil en 1936.
De
tendance socialiste, ce parti condamne
l'impérialisme et aspire à l'intégration
des Indiens dans la vie économique.
Manuel Prado cède aux revendications
des dirigeants apristes qui réclament la
légalisation du parti, la liberté de la
presse et d'association.
L'APRA
accepte d'apporter son appui à la
candidature à l'élection présidentielle
de José Luis Bustamante, candidat
victorieux du Frente Democrâtico
Nacional, soutenu par la petite et
moyenne bourgeoisie.
Mais, si
Bust amante accepte d'adopter une
série de mesures préconisées par
l'A PRA (relèvement des salaires,
contrôle des prix et augm en ta tion des
dépenses publiques), il se refuse à mettre
en œuvre l'ensemble du
programme électoral apriste.
L'ampleur des différends entre
l' APRA et les conservateurs confère à
cet équilibre un caractère très précaire.
En 1947, les grèves se multiplient pour
protester contre les mesures dirigistes
adoptées sous l'effet conjugué du
ralentissement de la croissance et de la
hausse de l'inflation.
Accusés par la
base du parti de freiner les luttes
sociales, les dirigeants de I'APRA vont
être également mis en minorité par la
coalition gouvernementale qui leur
reproche d'attiser les tensions sociales.
L'assassinat du directeur d'un journal
de Lima.
la Prensa, par un membre de
l' APRA est utilisé par les
conservateurs pour discréditer le parti.
Incapable d'arbitrer un conflit dont l'ampleur
paralyse la gestion des
affaires courantes, Bustamante est
renversé par un coup d'État militaire
en octobre 1948.
Porté au pouvoir par
la junte militaire, le général Manuel
Odria engage une répression féroce
contre le parti et les syndicats
communistes.
Ayant fait arr ête r les
dirigeants apristes, il constitue un
gouvernement conservateur, puis se
fait élire président avec 80 % des
suffrages.
L'éviction de Bustamante
marque la victoire de la droite
traditionnelle appuyée par l'oligarchie
militaire, qu i, dès le début, s'était
opposée aux concessions accordées à
I'APRA, affirmant l'impossibilité de
composer avec ce parti qualifié de
communiste..
»
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