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Réfugiés et déplacements de populations dans le monde de 1914 à la fin des années 1980 (histoire)

Publié le 07/01/2012

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Bien que les ouvrages spécialisés sur les aspects juridiques ne manquent pas, on compte peu de recherches historiques quant au problème des réfugiés et des déplacés internes. La dernière décennie du 20ème marque une prise de conscience par les gouvernements, les organisations internationales et le public de leurs problèmes, et notamment par le biais de la télévision et de ses journalistes diffusant les images émouvantes des miséreux fuyant la Bosnie-Herzégovine, la Tchétchénie ou le Rwanda. La masse des populations déjà dépendantes de l’aide internationale ne cesse de grossir aux vues de chaque nouveau conflit ou nouvelle catastrophe naturelle qui répand de nouvelles vagues de déplacements de populations, réfugiés ou déplacés internes. Confrontés aux mêmes conditions de vie misérables, poussés par le même désespoir, fuyant pour les mêmes motifs, réfugiés et déplacés internes présentent pourtant une différence fondamentale : les premiers bénéficient d’une reconnaissance, d’une aide et d’une protection internationales de par leur statut juridique universel alors que les seconds n’y accèdent pas ou du moins pas tout de suite. En tant que simple personne déplacée à l’intérieur de leur pays, il leur est plus difficile de recevoir de l’aide. Ces exclus sont autant de problèmes éthiques, moraux et politiques qui se posent aux signataires de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme qui affirme comme valeur suprême la dignité humaine. Si l’histoire des peuples et des différentes civilisations a de tous temps créé des réfugiés, victime de l’intolérance, de l’ostracisme politique, de la haine de l’autre, des violences militaires ou simplement de la misère, seul le 20ème siècle est souvent désigné par les historiens comme étant celui des déracinés.

 

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histoire

« 2 Bien que les ouvrages spécialisés sur les aspects juridiques ne manquent pas, on compte peu de recherches historiques quant au problème des réfugiés et des déplacés internes.

La dernière décennie du 20 ème marque une prise de conscience par les gouvernements, les organisations internationales et le public de leurs problèmes, et notamment par le biais de la télévision et de ses journalistes diffusant les images émouvantes des miséreux fuyant la Bosnie -Herzégovine, la Tchétchénie ou le Rwanda.

La masse des populations déjà dépendantes de l’aide internationale ne cesse de grossir aux vues de chaque nouveau conflit ou nouvelle catastrophe nature lle qui répand de nouvelles vagues de déplacements de populations, réfugiés ou déplacés internes.

Confrontés aux mêmes conditions de vie misérables, poussés par le même désespoir, fuyant pour les mêmes motifs, réfugiés et déplacés internes présentent pourtant une différence fondamentale : les premiers bénéficient d’une reconnaissance, d’une aide et d’une protection internationales de par leur statut juridique universel alors que les seconds n’y accèdent pas ou du moins pas tout de suite.

En tant que simple personne déplacée à l’intérieur de leur pays, il leur est plus difficile de recevoir de l’aide.

Ces exclus sont autant de problèmes éthiques, moraux et politiques qui se posent aux signataires de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme qui affirme comme valeur suprême la dignité humaine.

Si l’histoire des peuples et des différentes civilisations a de tous temps créé des réfugiés, victime de l’intolérance, de l’ostracisme politique, de la haine de l’autre, des violences militaires ou simplement de l a misère, seul le 20ème siècle est souvent désigné par les historiens comme étant celui des déracinés.

En cette fin de siècle, le nombre des personnes déplacées s'élèverait à 20 millions, quant à celui des réfugiés, à 14 millions, dont la plus grande part concerne les pays les plus pauvres.

Peut -être la situation a- t-elle paru plus tragique à certaines époques, et notamment aux lendemains de la Seconde Guerre mondiale, où les migrations forcées ont été dramatiquement nombreuses en Europe.

Mais les aspects l es plus inquiétants du phénomène des réfugiés sont sans doute, au -delà même de l'ampleur, la permanence et l'extension géographique.

Dès le 19 ème nombreux furent ceux qui fuirent l’Europe pour tenter leur chance dans le Nouveau Monde.

Puis c’est la Premièr e Guerre mondiale, le génocide arménien et la Révolution russe, entre 1914 et 1918, qui jettent des inconnus sur les routes d’Europe.

Le phénomène s’amplifie avec la constitution des États totalitaires dans les années 1920 et 1930.

Ce sont ensuite la Secon de Guerre, ses expulsions et ses génocides, les glissements de frontières et les retours au pays qui en suivirent, entre 1939 et 1951.

La bipolarisation du monde et l’émergence du rideau de fer que nombreux ont voulu fuir, la décolonisation, la refonte des frontières et la multiplication des conflits interethniques, l’attraction grandissante exercée par les vieilles démocraties en même temps que le fossé des inégalités entre pays pauvres et pays riches qui se creusent ; les moteurs de déplacement se diversi fient de manière presque effrayante en cette fin de 20 ème siècle.

En parallèle, si la religion a depuis longtemps intégré des notions telles que l’hospitalité ou l’asile, il a fallu attendre le 20 ème siècle pour que se développent des formes universelles s ur la protection des personnes.

La création de la Société des Nations au lendemain de la Première Guerre mondiale a érigé la question des réfugiés sur le plan international, mais la communauté internationale ne dispose toujours pas d’un réseau d’institutio ns ni d’un système de lois permettant de traiter de manière globale le problème des réfugiés.

C’est seulement en 1951 que le Haut Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) est établit, adoptant la Convention de l’ONU relative au statut des réfugiés.

Mais lui non plus ne vient pas à bout de la question des réfugiés, d’autant que les dynamiques ont changé en cette fin de siècle : ce n’est plus l’Europe ni le Nord de manière plus générale qui produit des déplacés, mais le Sud, en même temps que le Sud, dan s une situation économique par trop souvent catastrophique devient le premier et principal foyer d’accueil de ces déplacés.

Les pays du Nord sous une pression de l’opinion publique se protègent derrière des législations toujours plus strictes et des murs, prônant aussi le maintien du statu quo d’un système de protection internationale rendu caduc par certains côtés : le franchissement de la frontière qui donne droit au statut de réfugié est toujours plus difficile et le nombre des déplacés internes privés d ’une telle reconnaissance internationale enfle.

Si les motifs et moteurs de mouvements de populations semblent avoir toujours existé, quels éléments nouveaux peuvent expliquer la massification du phénomène au 20 ème siècle ? Comment les Etats et la communau té internationale ont-ils réagit au problème des réfugiés et des déplacés ?. »

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