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A propos de la notion de réalisme, un critique contemporain, Albert Béguin, nous livre cette réflexion : « Le liseur de romans applaudit : "C'est comme dans la vie. " Il prouve par là qu'il est étranger à toute forme d'art. Les personnages d'une œuvre ne ressemblent pas davantage à ceux de la réalité que les habitants des songes. La Clytemnestre d'Eschyle, don Quichotte, les frères Karamazov, Mme Bovary, le Grand Méaulnes sont "vrais" justement parce qu'ils ne sont pas comme nous autre

Publié le 29/03/2011

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clytemnestre

   ANALYSE DU SUJET. RECHERCHE D'IDÉES    Le sujet porte sur une certaine conception du personnage (de roman ou de théâtre). Bien comprendre la pensée d'Albert Béguin à ce propos. D'une part il s'élève contre une approche du personnage qui tend à établir des ressemblances avec la réalité. Mais, et il ne faut à aucun pris négliger cet aspect de la pensée de l'auteur sous peine de risquer un grave contre-sens, il oppose à la notion de réalisme (du personnage) celle de vérité, cette vérité émanant de la « valeur exemplaire et symbolique « du personnage.

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« sujet dans la problématique du réalisme et des «effets de réalité» produits par les œuvres de fiction (roman etthéâtre). Le mouvement des idées pourrait alors prendre le tour suivant : I.

Réalisme et effets de réalité. L'opinion de Béguin se heurte à des objections. a.

Recherche et exploitation des effets de réalité par les romanciers (voir exemple plus haut). b.

Goût du lecteur pour le réalisme, ce qui ne le rend pas pour autant « étranger à toute forme d'art » (lesformulations de Béguin sont quelque peu élitistes) mais montre par là que la littérature l'aide à voir le réel et qu'il nese dévalorise pas nécessairement en se comparant aux «êtres de papier» qu'évoquait Valéry à propos despersonnages de roman (cf.

Béguin, «nous autres pauvres êtres...»).

Mais effet de réalité ne signifie pasreproduction du réel, copie conforme. II.

Réalisme et vérité. a.

Définition de ce qu'on entend par vérité, valeur exemplaire et symbolique du personnage.

Conditions de réalisation? b.

Condensation et stylisation (voir plus haut). III.

Où l'on revient à «C'est comme dans la vie»... Dans la mesure où l'on considère que toute vie est unique et a quelque chose d'exemplaire et de symbolique, dans lamisère comme dans la grandeur, il n'est pas étonnant que les lecteurs identifient les personnages à des personnes,et d'abord à eux-mêmes.

Mme Bovary est sans doute un «type», mais si elle me touche (et elle peut fort bien nepas me toucher), ce sera dans mon « bovarysme » (tendance à l'insatisfaction, à s'envisager toujours autre qu'onest), de même don Quichotte dans mon « donquichottisme », Meaulnes dans ce qu'il y a en moi d'adolescentidéaliste, etc.

Je reconnais dans les personnages fictifs des aspects profonds de moi-même, je les rabats parfois surde superficielles ressemblances mais je sens obscurément que ce qui me parle en eux est plus fondamental.Renversant la proposition de Béguin, on pourrait affirmer que c'est précisément dans ce que j'ai d'exemplaire et desymbolique, en tant que personne réelle, que je communique avec des personnages fictifs, grâce au travail del'écrivain.. »

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