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A-t-on raison de penser que Saint-Denys Garneau et Émile Nelligan présentent, dans Cage d'oiseau et Les Corbeaux, une même vision de la fatalité ? Discutez.

Publié le 23/06/2012

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On peut constater que la mort est un événement imminent car il se fait dévorer de l’intérieur par l’oiseau, jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien de lui. L’auteur emploie un déterminant possessif avec «Mon cœur«, de manière à sensibiliser le lecteur face au destin tragique de Garneau. L’appartenance du cœur est sans équivoque. Ce dernier savait qu’il était atteint de graves problèmes de cœur. D’ailleurs, ce fut la cause de sa mort [1]. Les deux auteurs ont donc intimement lié la fatalité et la mort dans leur poème.    En deuxième lieu, les deux poèmes abordent la fatalité de façons différentes. En effet, dans Les corbeaux d’Émile Nelligan, la mort est montrée comme une entité envahissante, qui vient de l’extérieur. En utilisant des mots comme « en cercle « (v.5) et « tournant « (v.11), Nelligan met l’accent sur l’aspect submergeant des corbeaux sur leur proie, sa « Vie «. Une image de cercle est ainsi créée, la victime étant à l’intérieur. Sa vie est atteinte et mise en péril par autrui, car Émile voit les autres comme une menace, lui qui fut interné par ses parents à l’âge de 19 ans car il souffrait de graves psychoses [2]. La fatalité vient de l’extérieur. D’autre part, dans Cage d’os d’Hector de de Saint-Denys Garneau, la mort provient de l’intérieur. Certes, l’auteur écrit   

« ce qui crée un effet d’intériorisation de la menace.

L’oiseau est prisonnier de la cage, une cage d’os, qui par métaphore, se rapporte à la cage thoracique deGarneau car il se dit être la cage d’os.

Il fait un lien avec la maladie qui le ronge de l’intérieur, et qui aura un jour son âme en mangeant toute la source de savie.

La mort provient donc de l’intérieur, un événement définitif, inéluctable.

En définitive, Garneau et Nelligan évoquent la fatalité de façons différentes. En troisième lieu, malgré que la menace des oiseaux provienne de l’intérieur et de l’extérieur des victimes, la fatalité reste tout de même abordée de la mêmemanière.

En effet, la mort étant omniprésente, même si la provenance diffère, le résultat reste le même.

C’est-à dire qu’ils seront « dévor[és] en entier » (v.14)et « tout mangé[s] » (v.20).

Ces mots ont une connotation définitive, car les mots « tout » et « entier » sont des synonymes signifiant un absolu.

Les deuxauteurs se voient comme des proies, victimes tous les deux d’une fatalité qu’ils ne peuvent échapper, nommée la mort.

Elle est fatale car elle est la fin de toutechose, personne n’en revient et personne n’y échappe.

Même si elle provient d’une maladie du cœur ou de toute autre cause, les poètes savent bien que l’effetproduit est identique.

La vision de Nelligan et de Garneau sur la fatalité est la même, puisque la Grande Faucheuse est universelle quand vient le temps deprendre des vies. Nombre de mots (680) [1] http://www.saintdenysgarneau.com/biographie.htm le 12 janvier 2012 [2] http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89mile_Nelligan le 12 janvier 2012. »

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