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ACTE 1 - DIVISION 7 (PAGE 105 À LA FIN) - Fin de partie de Samuel Beckett

Publié le 14/09/2018

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beckett

À lui seul, ce monologue retrace toute l'histoire de Fin de partie. C'est une reprise de la pièce qui s'est progressivement vidée de toutes ses potentialités dramatiques (les \" il n'y a plus de ... ••).

Après que Clov l'a quitté, Hamm reprend ses premiers mots de la pièce: \"À moi. (Un temps) De jouer». La peur de finir, d'où a pu naître l'agonie qu'est Fin de Partie, il l'éprouve encore: il ajourne cette fin qu'il redoute; c'est de nouveau, mais avec une évidence qu'accroît la précarité de ses moyens, cette addition d'\" instants nuls, toujours nuls, mais qui font le compte, que le compte y est ». Avec chacun des objets qui lui res­tent, mouchoir, gaffe, chien, calotte, sifflet et lunettes, ses interruptions («voyons, bon, et puis\") imitant le goutte à goutte (les grains) entrecoupé de silences que reproduisait la pièce, dans un dernier effort pour ajouter encore quelques grains, pour prolonger, il accomplit les derniers gestes qui lui sont permis: tous s'avèrent nuls ou résorbés par leur contraire (enlever et remettre, essuyer et remettre); le plus pathétique étant lorsqu'il essaie sans résultat de prendre appui sur la gaffe pour se déplacer.

Finir de perdre

Pour en finir avec le mouvement, résolu à «finir de perdre\", Hamm jette un à un ces accessoires sur lesquels se sont greffés les épisodes de la pièce. Il reste la parole qu'il épuise à son tour (deuxième partie) : un vers de Baudelaire, puis il met un terme à son histoire.

L'annulation de la pièce

C'en est fait du son et du mouvement, il ne lui reste, comme il l'avait annoncé dans le monologue de la page 92, qu'à appeler son père et son fils. La malédiction de Nagg se réalise alors, Hamm appelle et personne ne répond. On assiste à une désintégration accélérée du langage, plus de phrase, plus de verbes conjugués (siffler, jeter), plus que des mots, des exclamations: le silence gagne sur la parole. Et, comme pour annu­ler finalement la pièce entière qui commençait par le mot de la fin (« c'est fini»), le monologue où Hamm reprend ses premiers mots du début de la pièce, se termine sur le geste inverse à celui qui l'avait ouverte. La pièce entière, addition d'instants nuls, s'engloutit entre ce geste et cette parole, la fin rejoint le début, Hamm «approche le mouchoir de son visage». Un mouchoir taché de sang comme le suaire du Christ.

 

Point d'orgue

 

beckett

« Une miniature de la pièce À lui seul, ce monologue retrace toute l'histoire de Fin de partie.

C'est une reprise de la pièce qui s'est progressivement vidée de toutes ses potentialités dramatiques (les "il n'y a plus de ...

••).

Après que Clov l'a quitté, Hamm reprend ses premiers mots de la pièce : "À moi.

(Un temps ) De jouer ».

La peur de finir, d'où a pu naître l'agonie qu'est Fin de Partie, il l'é prouve encore: il ajourne cette fin qu'il redoute ; c'est de nouveau, mais avec une évidence qu'accroît la précarité de ses moyens, cette addition d'" instants nuls, toujours nuls, mais qui font le compte, que le compte y est ».

Avec chacun des objets qui lui res­ tent, mouchoir , gaffe , chien, calotte, sifflet et lunettes, ses interruptions (« voyons, bon, et puis") imitant le goutte à goutte (les grains) entrecoupé de silences que reproduisait la pièce, dans un dernier effort pour ajouter encore quelques grains, pour prolonger, il accomplit les derniers gestes qui lui sont perm is: tous s'avèrent nuls ou résorbés par leur contraire (enlever et remettre, essuyer et remettre) ; le plus pathétique étant lorsqu'il essaie sans résultat de prendre appui sur la gaffe pour se déplacer.

Finir de perdre Pour en finir avec le mouvement, résolu à «finir de perdre ", Hamm jette un à un ces accessoires sur lesquels se sont greffés les épisodes de la pièce.

Il reste la parole qu'il épuise à son tour (deuxième partie) : un vers de Baudelaire, puis il met un terme à son histoire.

L'annulation de la pièce C'en est fait du son et du mouvement, il ne lui reste, comme il l'avait annoncé dans le monologue de la page 92, qu'à appeler son père et son fils.

La malédiction de Nagg se réalise alors, Hamm appelle et personne ne répond.

On assiste à une désint égration accélérée du langage, plus de phrase, plus de verbes conjugués (siffler, jeter), plus que des mots, des exclamatio ns: le silence gagne sur la parole.

Et, comme pour annu­ ler finalement la pièce entière qui commençait par le mot de la fin («c'est fini »), le monologue où Hamm reprend ses premiers mots du début de la pièce, se termine sur le geste inverse à celui qui l'avait ouverte.

La pièce entière, addition d'instants nuls, s'engloutit entre ce geste et cette parole, la fin rejoint le début, Hamm «approche le mouchoir de son vi sage».

Un mouchoir taché de sang comme le suaire du Christ.

Poin t d' or gue Ce monologue de clôture est l'épisode le plus puissant et le plus dense de toute la pièce.

La fin s'y réalise.

Toute la pièce, dont les res-. »

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