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ANALYSE DE L'ART POÉTIQUE DE BOILEAU. CHANT III. — Les grands genres.

Publié le 27/05/2011

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I.  — LA TRAGÉDIE : La théorie de l'imitation : limite du réalisme classique. — Les fondements de la tragédie : terreur et pitié — Plaire et toucher : rapport avec les règles. — Préceptes techniques : l'exposition, les unités, la vraisemblance, la progression jusqu'au dénouement. — Les règles de Boileau en opposition avec la pratique de Corneille, en concordance avec celle de Racine. — L'amour dans la tragédie. — Le héros tragique. — La couleur locale. — Les personnages inventés. — Nécessité d'accorder le ton avec les situations. Difficulté de la tragédie.

II. — L'ÉPOPÉE : actualité du sujet, insistance de Boileau qui verse dans la polémique. — Les théories et les attaques de Desmarets de Saint-Sorlin. — Accord de Boileau avec la tradition : emploi de l'allégorie. — Remarque sur les noms sans harmonie. — Le héros épique, l'étendue du sujet. —La noblesse du style : critique de Saint-Amant. — Il faut égayer la narration : pourquoi ? — Le merveilleux : théories de Desmarets. Ses adversaires : Santeul, Corneille. La mythologie dans les arts. L'erreur de Boileau. La réfutation de Desmarets ; il montre les incertitudes de Boileau.

III.    — LA COMÉDIE : inexactitude de son histoire. — Elle doit peindre la nature. Le lie i commun des différents âges de l'homme. — Les champs d'observation : la cour et la ville. —Le jugement sur Molière : reproches des adversaires de Boileau ; sa justification. — Le comique.

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« parle Boileau, c'est dans Corneille qu'il les trouvait, et en particulier dans la tragédie d'Othon « qui se passait touteen raisonnements, et où il n'y avait point d'action tragique ».

« Il ne se cachait pas d'avoir attaqué directementOthon dans ces quatre vers de son Art Poétique » (v.

21-24).

Mais il attaquait aussi ces auteurs qui, étalant « unescène savante », croyaient faire un chef-d'oeuvre grâce à la stricte observation des règles.

Chapelain estimaitqu'une pièce ne devait plaire si elle était contre les règles : « il n'est pas question de plaire à ceux qui regardenttoutes choses d'un oeil ignorant et barbare a ».

C'est donc pour les doctes que La Mesnardière, qui a étudié l'ArtPoétique, que l'abbé d'Aubignac, l'auteur de la Pratique du théâtre, dont Boileau disait qu'il était « homme debeaucoup de mérite et fort habile en matière de poétique », écrivirent deux tragédies, le premier Alinde, le secondZénobie.

Elles étaient parfaitement régulières, mais le public les siffla.

On approuve le prince de Condé qui s'écria : «Je sais bon gré à l'abbé d'Aubignac d'avoir si bien suivi los règles d'Aristote.

Mais je ne pardonne pas aux règlesd'Aristote d'avoir fait faire une si mauvaise tragédie à l'abbé d'Aubignac ».Les vers 27 à 60 contiennent les préceptes techniques sur la composition d'une tragédie : 1° exposition claire etrapide ; 2° règle des unités ; 3° règles de la vraisemblance ; 4° intérêt croissant et dénouement imprévu.Je ne crois pas que les controverses religieuses du XVIIe siècle aient entraîné plus de discussions et de subtilitésque ces questions littéraires : théoriciens et hommes de théâtre ont accumulé ouvrages, lettres, préfaces pendantde longues années.

Le public lui-même a fini par être au courant.

Faire l'histoire des débats qui ont amené peu à peule triomphe des règles n'est pas de notre sujet, et on la trouvera ailleurs 1.

Quand Boileau écrit, il n'est plusquestion de savoir quelles sont les règles de la tragédie, encore moins de savoir s'il y en a.

Des oeuvres illustres ontparu, qui les observent, ont réussi et ont consacré leur valeur.

Corneille en particulier, bien que peu enclin peut-êtredans ses débuts à les pratiquer, et disposé à interpréter certaines d'entre elles dans un sens large, a plus fait pourleur établissement que les dissertations d'un Chapelain.

Mais les conceptions cornéliennes ne sont pas tout à faitcelles de Boileau.

Elles sont à ce moment même battues en brèche par le jeune rival du vieux poète, Racine, et l'ons'aperçoit fort bien qu'il y a accord entre les deux amis qui se soutiennent l'un l'autre. L'intérêt d'un tel développement et ce qui lui donne un caractère d'actualité en 1674, c'est qu'il nous permet de voircomment, bien qu'aucun nom ne soit cité, il oppose les théories et la pratique de Racine à celles de Corneille. Que dès les premiers vers l'action préparéeSans peine du sujet aplanisse l'entréedit Boileau pour commencer. Le naturel aisé dans les scènes d'exposition n'est pas le fait de Corneille.

Le début de Cinna, où Emilie interpelleemphatiquement les « Impatients désirs d'une illustre vengeance », présente ces « confuses merveilles » que blâmeBoileau.

La pénible intrigue qui se débrouille mal se trouve dans Héraclius, que Boileau appelait « une espèce delogogriphe 9 » et cette fatigue qu'elle cause, Corneille même la signalait sans la condamner : « J'ai vu de fort bonsesprits et des personnes des plus distinguées de la cour se plaindre de ce que sa représentation fatiguait autantl'esprit qu'une étude sérieuse...

Je crois qu'il l'a fallu voir plus d'une fois pour en remporter une entière intelligence ».En opposition, cet acteur qui décline son nomEt dit : « Je suis Oreste ou bien Agamemnon, s'il est vrai, comme le rappelle la note de Boileau, qu'il y a de pareilsexemples dans Euripide, se trouve aussi dans Racine ; et l'on venait de voir Iphigénie (1674) débuter par ce vers :Oui, c'est Agamemnon, c'est ton roi qui t'éveille.

2.

La seconde règle technique de la tragédie, celle qui est relative aux trois unités, est formulée en deux vers quisont gravés dans toutes les mémoires :Qu'en un lieu, qu'en un jour un seul fait accompli Tienne jusqu'à la fin le théâtre rempli.On a souvent rapproché ces deux vers de ceux de Vauquelin de la Fresnaye qui, au deuxième chant de son ArtPoétique avait écrit : Le théâtre jamais ne doit être rempliD'un argument plus long que d'un jour accompli. La similitude des rimes a pu faire supposer parfois que Boileau avait connu l' oeuvre de son prédécesseur ; il semblequ'il y ait simple rencontre.

Marquons plutôt la supériorité de Boileau sur la gaucherie de Vauquelin, et la plénitudede ses vers, puisque l'un n'exprime que l'unité de temps, tandis que l'autre trouve moyen de réunir les trois imitésdans le même espace.Lorsque Boileau se moque de ces pièces où le héros Enfant au premier acte, est barbon au dernier, il ne s'en prend pas à Corneille qui n'est jamais tombé dans ces excès, mais, il le dit lui-même, aux poètes espagnols,et surtout à Lope de Vega, que Corneille appelle fameux.

Une de ses pièces, nous apprend Brossette, présentel'histoire de Valentin et Orso « qui naissent au premier acte et. »

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